Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

Titel: L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Fenimore Cooper
Vom Netzwerk:
d’un ton plus doux ; mais si vous avez quelque chose à nous dire qui puisse être utile pour l’attaque, nous vous écouterons volontiers. Vous connaissez probablement la force des rebelles. Y en a-t-il en plus grand nombre en embuscade ?
    – Oui, répondit Henry encore échauffé par les sarcasmes du colonel ; il y a un détachement d’infanterie derrière la lisière de ces bois, sur notre droite ; mais vous voyez toute leur cavalerie.
    – Et nous allons la déloger de sa position. – Messieurs, nous allons passer la rivière en colonne, et nous nous déploierons sur l’autre rive, sans quoi ces vaillants Yankees n’oseront s’approcher à portée du mousquet. – Capitaine Wharton, je réclame vos services comme aide-de-camp.
    Henry secoua la tête comme pour désapprouver un mouvement dont son jugement lui démontrait l’imprudence et la témérité ; mais il se prépara avec promptitude à remplir les fonctions, qui venaient de lui être attribuées.
    Pendant cette conversation qui avait lieu en pleine vue des Américains et à quelques pas en avant de la colonne anglaise, Dunwoodie réunissait ses troupes éparses, faisait conduire en lieu de sûreté le peu de prisonniers qu’il avait faits, et se retirait sur le terrain qu’il avait occupé lorsque l’ennemi s’était montré.
    Satisfait du succès qu’il avait déjà obtenu et croyant les Anglais trop prudents pour lui fournir l’occasion d’en remporter un autre, il songeait à rappeler ses guides, à laisser un fort détachement sur le lieu pour surveiller les mouvements des ennemis, et à se retirer à quelques milles dans un endroit convenable pour y passer la nuit. Le capitaine Lawton écoutait à contre-cœur les raisonnements de son commandant, et il se servait de son télescope favori pour chercher à découvrir quelque moyen d’attaquer l’infanterie anglaise avec avantage. Il s’écria tout a coup :
    – Que veut dire ceci ? un habit bleu au milieu de tous ces messieurs en écarlate ! Et employant une seconde fois son télescope :
    – Aussi vrai que j’espère revoir la Virginie, c’est mon ami à mascarade, le beau capitaine Wharton du 60 e régiment d’infanterie, qui a échappé aux deux meilleurs dragons de ma compagnie !
    Il finissait à peine de parler quand celui de ces deux héros qui avait survécu à l’autre arriva, ramenant avec lui son cheval et ses deux Vachers. Il apprit à son capitaine la mort de son camarade et l’évasion du prisonnier. Comme le défunt était celui qui avait été spécialement chargé de veiller sur la personne du prisonnier, et que l’autre n’était pas à blâmer d’avoir défendu les chevaux qui étaient plus particulièrement sous sa garde, Lawton l’écouta avec dépit, mais sans colère.
    Cette nouvelle opéra un changement complet dans les idées du major Dunwoodie : il vit sur-le-champ que l’évasion du prisonnier compromettait sa propre réputation. Il contremanda l’ordre qu’il venait de donner de rappeler les guides, et il chercha aussi ardemment que l’impétueux Lawton quelque moyen d’attaquer l’ennemi avec avantage.
    Deux heures auparavant Dunwoodie avait regardé comme le plus grand malheur qui lui fût jamais arrivé le hasard qui avait rendu Henry Wharton son prisonnier. Maintenant il brûlait de trouver une occasion de remettre son ami dans les fers au risque de sa propre vie. Toute autre considération disparaissait de son esprit blessé, et il aurait bientôt imité la témérité de Lawton si Wellmere en ce moment n’eût traversé la rivière à la tête de ses troupes pour entrer dans la plaine.
    – Le voilà ! s’écria le capitaine enchanté, en montrant du doigt le mouvement qui s’opérait ; voilà John Bull qui entre dans la souricière les yeux ouverts.
    – Il est impossible, dit Dunwoodie, qu’il ait dessein de déployer sa colonne sur cette plaine. Wharton doit lui avoir fait connaître l’embuscade.
    – Mais s’il y vient, ajouta Lawton en sautant sur son cheval, nous ne lui laisserons pas douze peaux entières dans tout son bataillon.
    On ne resta pas longtemps dans le doute ; car les troupes anglaises, après s’être avancées à quelques pas dans la plaine, commencèrent à se déployer avec une régularité qui leur aurait fait beaucoup d’honneur un jour de revue dans Hyde-Park.
    – À cheval ! à cheval ! s’écria Dunwoodie ; et cet ordre fut répété par Lawton d’une voix si forte,

Weitere Kostenlose Bücher