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L'Eté de 1939 avant l'orage

L'Eté de 1939 avant l'orage

Titel: L'Eté de 1939 avant l'orage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
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feuilleter jusqu’au dernier folio. Voilà!
    Elle le lui replaça sous les yeux. Les professionnels publiaient leur carte. Sous celle d’Arden Davidowicz se trouvait un encadré, lui aussi souligné de rouge:
    Â«Le docteur Arden Davidowicz, médecin des hôpitaux de Paris et de Genève, tient à remercier sa clientèle, fidèle toutes ces années. Malheureusement, appelé en Europe par les récents développements internationaux, il prévoit demeurer absent pendant une longue période, ses patients sont donc priés de s’adresser au docteur…»
    Suivaient le nom et l’adresse d’un praticien vraisemblablement israélite, à en juger par la sonorité du patronyme.
    â€” Vous avez vu sa… compagne depuis ma visite précédente? demanda l’enquêteur.
    â€” Non, pas une fois. Cependant, j’ai aperçu le garçon. La semaine dernière, le médecin est revenu avec lui.
    â€” Quelqu’un habite la maison, en attendant la vente?
    â€” Non. Jeudi matin, un vieux couple, les parents de Davidowicz, est venu chercher le gamin. Une heure plus tard, le docteur quittait les lieux avec une seule valise à la main.
    Pour un homme s’en allant en Europe pour une période indéterminée, il voyage léger…
    Farah-Lajoie ramassa les photographies d’Élise Trudel pour les ranger dans une enveloppe brune. Il ne servait plus à rien de s’attarder sur place, autant se consacrer aux travaux que le Procureur général, devenu obsessif, exigeait de lui.
    â€” Je vous remercie infiniment. Il est rare de pouvoir compter sur un témoin aussi fin observateur que vous.
    â€” Merci… Mais qu’arrivera-t-il maintenant?
    â€” En toute honnêteté, je ne sais pas. Je vais chercher encore, afin de trouver qui a bien pu visiter votre voisine le jour du meurtre.
    La vieille dame se mordit la lèvre inférieure, déclara d’une voix déçue:
    â€” Je suis désolée, mais je ne peux être plus affirmative.
    â€” Ne vous en faites pas, la loi précise d’ailleurs qu’une condamnation doit s’appuyer sur une conviction «hors de tout doute raisonnable». Ne croyez-vous pas que ce serait affreux de porter des accusations sans être absolument sûre?
    â€” Mais c’est elle!
    â€” Dans ce cas, je trouverai sans doute un moyen de tirer les choses au clair…
    L’assurance de Farah-Lajoie ne trompa pas son interlocutrice. Au moment de sortir, l’enquêteur lui remit sa carte en rappelant:
    â€” Si jamais vous voyez quelque chose… faites-le-moi savoir.
    Ã€ sa troisième visite, il croyait que la vieille dame ne serait pas trop déçue de constater que son véritable nom était Georges Farah, dit Lajoie. La confiance entre eux survivrait au fait qu’il fût un étranger.

    Avoir douze ans et jouir d’un naturel optimiste revêtait un avantage: Nadja accepta d’assister aux régates en affichant des yeux bouffis, mais un visage à peu près serein. Il est vrai que sa mère l’avait assurée que rien ne l’empêcherait de fréquenter Fran à Montréal.
    Ces fameuses régates étaient en fait une course de canots à moteur. Pendant un peu plus d’une heure, quelques milliers de personnes purent admirer de la rive de petites embarcations qui tournaient en rond en laissant échapper de l’essence et de l’huile dans les eaux du lac. Pour avoir payé trois billets, les Daigle avaient droit à un banc dans les estrades branlantes et les embarcations passaient avec régularité devant leurs yeux en vrombissant.
    â€” Voulez-vous quelque chose pour vous rafraîchir?
    Les deux compagnes de Renaud portaient un large chapeau de paille. Quelques semaines au grand air avaient donné à la peau de Nadja, d’une blancheur de lait en juin, un teint de miel… tout en multipliant ses taches de rousseur. Sa mère, plus pâle car elle cherchait l’ombre de façon systématique, affichait le même air de bonne santé. Les inquiétudes ne les avaient pas empêchées de profiter des grandes vacances.
    â€” Pourquoi pas. Avec un peu de chance nous trouverons peut-être un endroit où nous asseoir.
    Les détenteurs de billets jouissaient de l’accès à l’aréna.
    Sur la grande surface qui, dans des temps moins

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