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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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demande pour lui, à la première occasion qui se présentera à vous. Vous aurez en moi, vous aurez en lui un débiteur plein de reconnaissance ; car, quoiqu’il n’ambitionne pas ces sortes de grâces, il les accueille comme s’il les convoitait. Adieu.
     
    III. – C. PLINE SALUE SA CHÈRE CORELLIA HISPULLA.
    Le bon précepteur.
     
    J’avais pour votre père, homme d’une dignité et d’une vertu parfaites, peut-être autant de vénération que d’attachement ; je vous ai donné à vous, en souvenir de cette amitié et à cause de votre mérite, mon entière affection. Il est donc impossible que tous mes vœux et même, autant qu’il sera en mon pouvoir, que tous mes efforts ne visent pas à rendre votre fils semblable à son grand-père, je dis à son grand-père maternel, quoique, par un bonheur singulier, son aïeul paternel lui aussi ait joui de la réputation et du respect, et que son père et son oncle aient brillé d’une gloire éclatante. Votre fils se formera à leur image à tous à condition qu’on lui enseigne les principes de la vertu ; et le choix de celui qui les lui donnera est de la plus haute importance. Jusqu’ici son jeune âge l’a retenu près de vous, ses maîtres l’ont instruit à la maison, où les erreurs étaient peu ou même pas du tout à craindre. Aujourd’hui les études de l’enfant doivent dépasser le seuil domestique ; aujourd’hui il faut chercher avec soin un maître d’éloquence latine, dont l’école ait une réputation d’austérité, de réserve, et surtout de moralité bien établie {56} . Notre cher enfant a reçu de la nature et du sort, outre tous les autres dons, une exquise beauté physique, qui exige, pour cet âge si exposé, non seulement un maître, mais encore un gardien et un guide.
    Je crois donc pouvoir vous recommander Julius Genitor. Il est mon ami ; cependant mon jugement n’est pas obscurci par mon affection, qui est née de mon jugement ; c’est un homme irréprochable et sérieux, peut-être même un peu austère et un peu rude, pour le laisser-aller de notre temps. Quant à la valeur de son éloquence, vous pouvez en croire de nombreux témoignages ; car le talent oratoire se manifeste de lui-même au grand jour et on l’apprécie sur-le-champ ; mais pour la vie privée, elle a des retraites profondes et des abîmes ténébreux. Sous ce rapport, acceptez-moi comme caution de Génitor ; votre fils ne lui entendra rien dire dont il ne puisse tirer profit, n’apprendra rien, qu’il eût été mieux d’ignorer ; ce maître ne lui rappellera pas moins souvent que vous et moi de quels titres de noblesse il a reçu le lourd héritage, de quels noms, de quels noms illustres il doit soutenir la gloire. Confiez-le donc, avec la protection des dieux, à un précepteur, qui lui enseignera d’abord les bonnes mœurs et ensuite l’éloquence, dont l’étude ne va pas sans les bonnes mœurs. Adieu.
     
    IV. – C. PLINE SALUE SON CHER CECILIUS MACRINUS.
    2 e Plaidoyer en faveur des habitants de la Bétique.
     
    Quoique mes amis alors présents et les propos du public semblent avoir approuvé ma conduite, j’ai cependant le plus vif désir de connaître votre sentiment à vous. Car autant avant d’agir j’aurais souhaité requérir votre avis, autant même après le fait accompli, je désire ardemment d’avoir votre appréciation. Voulant entreprendre à mes frais un monument public en Toscane {57} , j’y avais fait un saut, après avoir obtenu un congé à titre de préfet du trésor, quand des députés de la province de Bétique venant porter plainte contre le proconsulat de Cecilius Classicus me demandèrent au Sénat comme avocat. Mes excellents et tout dévoués collègues {58} s’étant entretenus auparavant des besoins de notre charge commune tentèrent de m’excuser et de me faire dispenser. On prit un sénatus-consulte infiniment honorable pour moi, décidant que les provinciaux m’auraient pour défenseur, s’ils obtenaient mon propre consentement. Les députés rappelés devant le Sénat me demandèrent de nouveau, et cette fois à moi en personne, d’être leur avocat, implorant mon dévouement, dont ils avaient fait l’épreuve contre Massa Bebius {59} et alléguant le pacte scellé entre eux et moi par leur défense. Le Sénat accueillit leur prière avec ces marques d’approbation manifeste qui précèdent d’ordinaire ses décrets. Alors moi : « Je cesse, dis-je, pères conscrits, de croire

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