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Lettres - Tome I

Lettres - Tome I

Titel: Lettres - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pline le Jeune
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atténuantes, et qui sait, sans parti pris, et en pleine liberté de jugement, constater, après enquête, la parfaite innocence de la vie des chrétiens et de leurs agapes rituelles si malignement incriminées. La réponse de l’empereur, naturellement plus sévère, est celle d’un souverain soucieux de la dignité de son règne, puisque, tout en ordonnant des sanctions, il recommande de ne sévir que contre les accusés bien et dûment convaincus, et surtout de ne tenir compte en aucun cas des dénonciations anonymes.
    Quant au style, Pline a dit lui-même : « Écrire des lettres donne un style pur et châtié : pressus sermo purusque ex epistolis petilur. » C’est en effet le caractère principal de ce style qui possède toutes les qualités du genre ; avec une apparence d’aimable laisser aller, le ton varie du sérieux et du grave au plaisant, de la simplicité à l’ingéniosité, suivant la diversité des destinataires des lettres, ou des sujets traités ; l’art se dissimule, mais est avoué par l’écrivain : si quas paulo accuratius scripsissem. Les descriptions sont remarquables de composition et de pittoresque, les récits sont vifs et attachants dans leur concision voulue, les moindres billets sont rédigés avec esprit et enjouement. Un peu de recherche ça et là, dans l’expression, un rien de préciosité : cela n’empêche pas de déclarer que beaucoup de ces pages sont de petits chefs-d’œuvre.
    Pour conclure, nous pourrions emprunter à des maîtres comme Boissier ou Nisard, quelque éloquent jugement d’ensemble, nous préférons dire avec J.-P. Charpentier : « Si maintenant nous cherchons à rassembler les traits divers de la physionomie morale et littéraire de Pline, nous trouverons dans l’homme ces qualités douces, ces traits heureux, plus brillants que profonds, qui font l’égalité de l’âme et le bonheur de la vie : du courage contre la tyrannie, mais sans bravade ; l’amour des hommes, mais un amour égal du repos et de la solitude ; le regret de la liberté antique, mais une résignation assez facile à l’empire. La figure de Pline est une des plus douces et des plus nobles de l’antiquité ; c’est la vie païenne dans son aspect le plus agréable, esprit, fortune, honneurs publics, amitiés illustres, tout s’y trouve réuni ; tout, même ce calme qui n’était plus dans les esprits. Pline le Jeune n’a eu en effet ni les inquiétudes qui agitent Sénèque, ni la tristesse amère de Pline l’Ancien, ni la sombre mélancolie de Tacite qui semble désespérer des dieux et de l’empire ; il jouit pleinement du présent, et ne redoute rien de l’avenir. Ce qu’avant tout il aime, ce qui l’occupe, ce sont les doux loisirs de l’étude et la gloire des lettres ; sa vie est une suite de joies innocentes et d’heureux triomphes. Ce contentement aimable et honnête qui ne l’abandonne jamais, ses Lettres nous le communiquent. C’est une des plus intéressantes lectures qui se puissent faire dans le silence du cabinet, comme dans le calme et l’air pur des champs… Cette campagne, Pline l’aimait ; il y trouvait le repos de ces triomphes oratoires qu’il y avait préparés. Il s’y livrait à ses études chéries. Aussi nous y conduit-il souvent avec lui, et se plaît-il à nous en faire les honneurs, nous étalant moins les richesses de ses magnifiques villas, que les sites heureux, les jeux de la nature, les accidents de terrain qui en font le charme pittoresque : entretiens vraiment délicieux où il nous parle tour à tour, avec une grâce et une finesse qui n’excluent pas l’abandon, de ce qu’il y a de meilleur pour l’esprit et pour le cœur, de poésie, d’éloquence, d’amitié, et, autant qu’on le pouvait alors, de liberté. »

LIVRE PREMIER
     
    I. – C. PLINE SALUE SON CHER SEPTICIUS. {1}
    Préface de l’auteur
     
    Vous m’avez souvent engagé à recueillir les lettres auxquelles j’aurais donné un peu plus de soin, et à les publier. Je les ai recueillies, non d’après l’ordre chronologique (car ce n’est pas une histoire que je compose), mais au hasard de la rencontre. Espérons que nous n’aurons pas à nous repentir, vous de votre conseil, moi de mon acquiescement. Dans ce cas, je devrai rechercher celles qui restent dispersées et, si j’en compose quelques autres, ne pas les détruire. Adieu.
     
    II. – C. PLINE SALUE SON CHER ARRIANUS.
    Imitation de Démosthène et de Calvus.
     
    Comme

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