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Lettres

Titel: Lettres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frida Kahlo
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pas moyen, alors ailleurs, près du musée.
    Autrement, si jamais c’était possible, vous pourriez peut-être nous trouver un atelier pas trop cher   ; dans ce cas nous prendrions l’appartement du Wardell que vous m’avez décrit. Je sais que ça n’est pas si facile à trouver, mais si vous le pouvez, je vous en serais très reconnaissante. Vous n’ignorez pas combien il est difficile de travailler dans le séjour d’une chambre d’hôtel, parce qu’il faut bien manger, recevoir du monde, et tout ça dans la même pièce. Voilà pourquoi je préférerais un atelier, ou alors une pièce plus grande dans l’appartement.
    Diego a terminé sa dernière lithographie, mais je ne sais pas s’il a l’intention de continuer   ; nous ne pouvons donc pas partir cette semaine, mais la semaine prochaine, sans faute, nous prendrons le train pour Detroit. Je vous enverrai un télégramme pour vous communiquer la date exacte de notre départ.
    Il n’y a pas de nouvelles très intéressantes à New York. Vous devez déjà savoir que le bébé de Lindbergh n’est toujours pas de retour à la maison. Les Chinois et les Japonais continuent à se battre… etc., etc. Universal news. Un détail, tout de même   : nous sommes allés au cirque, un énorme cirque dans Madison Garden, et nous nous sommes bien amusés. Il y a plein d’animaux, des monstres, des jolies filles et 100 clowns. Mon Dieu   ! Je n’avais encore jamais vu de telles merveilles.
    Les Blanch sont passés par ici. Arnold a monté une exposition très intéressante. Ils sont venus à une fête organisée par Malú Cabrera pour notre départ et parce que j’ai été « rebaptisée ». À présent, mon prénom n’est plus « Frieda » mais « Carmen ». C’était une bien belle fête. Je me suis déguisée en bébé, Diego en prêtre, Malú était la marraine et Harry le parrain. Diego a été merveilleux. Vous auriez été morts de rire.
    En plus de tout ça, Concha Michel, une chanteuse mexicaine (peut-être que Cliff se souvient d’elle), a donné un concert ici, au Barbizon Plaza. Elle chante vraiment très bien, elle a eu beaucoup de succès. Elle s’est d’abord habillée en Indienne, puis en Tehuana, et finalement en china poblana . Tout le monde l’a adorée. Elle m’a donné les paroles des chansons et nous pourrons les chanter à Detroit si je m’achète une guitare.
    Ella Wolfe et Bert transmettent leurs amitiés à Cliff, et les Block et les Bloch (Suzanne et Lucienne, oui, Luci   !) en font de même.
    Dites à Cristina, s’il vous plaît, que j’ai très envie qu’elle m’écrive. Diego et moi lui envoyons toute notre affection. Et passez le bonjour de notre part à Niendorff et à M. Valentiner.
    Avec toute notre tendresse,
    Diego et la Chicuita
    Au revoir
     
    Je vous enverrai un télégramme pour vous dire quand nous arriverons à Detroit.
    Faites-moi savoir si vous avez pu trouver l’appartement et merci beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup.
    Chicua
     
    Cliff,
    J’ai trouvé ton mètre déroulant ou ton rouleau à mesurer (comment ça s’appelle en anglais   ?). Oh la la, mon anglais   ! Mais bon, tu vois ce que je veux dire. Chez nous, on appelle ça « mètre à ruban ». Bref, un mètre mesureur.
    Écris-moi sans tarder, d’accord   ?
    Mon rhume va mieux, mais maintenant j’ai mal au ventre. Pôv Chicua   ! Elle a envie de rentrer au Mexique, un point c’est tout. Nous irons directement de Detroit à Coyoacán, D. F. D’accord   ?… OUI. Clifford et Jean.

Lettres au docteur Leo Eloesser
    Detroit, 26 mai 1932
     
    (…) Cette ville me fait l’effet d’un vieux patelin miteux, on dirait un petit village, je n’aime pas du tout. Mais je suis contente parce que Diego y est bien pour travailler, il a trouvé pas mal de matériel pour les fresques qu’il va peindre dans le musée. Les usines, les machines, etc., tout ça, il adore, il est comme un enfant avec un nouveau jouet. La zone industrielle de Detroit est d’ailleurs la plus intéressante, le reste est comme dans tous les États-Unis   : moche et stupide (…)
    J’ai pas mal de choses à vous raconter à mon propos, mais, disons, pas très agréables. D’abord, ma santé va mal. Je voudrais vous parler de tout sauf de ça, car vous devez en avoir par-dessus la tête d’entendre tout le monde se plaindre et, surtout, d’écouter les malades vous raconter leurs maladies, mais j’aimerais avoir la prétention de croire que mon

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