Lettres
je t’ai à peine vue et je ne peux pas me partager entre ma maison et la tienne. Si on vit tous les trois ensemble, tu verras comme ça ira bien, et moi, je serai la plus heureuse au monde.
Bon, ma belle, ne t’inquiète pas et ne va surtout pas croire que j’étais gravement malade ou je ne sais quoi d’autre. J’ai juste été enrhumée et maintenant je vais parfaitement bien, je tousse juste un peu.
Prends soin de toi, pense bien à moi et écris-moi chaque fois que tu pourras.
Fais plein plein de bisous à papa, à Cristi, à la petite, et passe le bonjour de ma part à Antonio. J’ai écrit à grand-mère. Tout ce que j’attends, c’est une autre lettre de toi.
Le cadeau d’Isoldita est bien arrivé ou pas ?
Je t’envoie mon cœur tout entier.
Ta Frieducha
Je vous envoie à toi et à papa ces cinq dollars pour que vous vous achetiez quelque chose qui vous plaise.
Lettres à Abby A. Rockefeller (41)
New York, 22 janvier 1932
Chère Madame Rockefeller,
Je veux vous remercier pour le très beau livre que vous m’avez envoyé la semaine dernière. J’espère que malgré mon anglais déplorable j’arriverai à le lire. Vos fleurs étaient magnifiques, vous n’imaginez pas comme elles resplendissent dans cette chambre. Cet hôtel est tellement hideux que les fleurs me donnent l’impression d’être au Mexique.
Je vais bien mieux à présent et j’espère vous voir bientôt.
Après être restée enfermée ces huit derniers jours, je suis affreuse et toute maigre, mais j’espère aller mieux très bientôt.
Je vous prie de passer le bonjour à M. Rockefeller et à vos enfants.
Diego vous transmet toute son affection.
Je vous embrasse.
Frieda Rivera
Veuillez excuser mon anglais abominable.
*
New York, 27 janvier 1932
Chère Madame Rockefeller,
Diego est vraiment désolé de ne pas pouvoir vous écrire, mais il est toujours alité.
Il tient à vous remercier pour vos fleurs magnifiques et pour votre aimable lettre.
Il s’ennuie beaucoup quand il ne travaille pas, mais vous le connaissez, il est comme un enfant et il déteste les médecins ; malgré tout, j’en ai fait venir un et maintenant il est très en colère contre moi parce que le médecin lui a recommandé de garder le lit quelques jours de plus.
Le bébé de votre fille lui manque beaucoup, il m’a dit qu’il l’aimait encore plus que moi.
J’espère qu’il va très vite se rétablir et qu’il pourra vous écrire lui-même, et surtout qu’il pourra se remettre à travailler. Il a été ravi d’apprendre que M. Rockefeller et vous-même aviez aimé ses dessins de Mme Milton, et il vous en remercie.
Je vous prie d’excuser mon anglais.
Bien cordialement,
Diego Rivera
Frieda Rivera
Lettre à Clifford (42) et à Jean Wight (43)
New York, 12 avril 1932
Chers Cliff et Jean,
J’ai reçu la lettre de Jean il y a une semaine ; je n’ai pas pu y répondre tout de suite car j’étais encore au lit, avec un rhume, et je me sentais vraiment mal. J’espère que vous me pardonnerez. Ce climat new-yorkais, mon Dieu, c’est une calamité pour moi. Mais… qu’est-ce que je peux bien y faire ? J’espère que ça ira mieux à Detroit, sinon je me suicide.
Je suis ravie d’apprendre que Cristina et jack (44) sont arrivés et je suis sûre que nous allons passer du bon temps tous ensemble. Ce serait vraiment chouette si nous pouvions descendre au même hôtel, vous ne croyez pas ?
Diego voudrait que vous cherchiez un appartement pour nous le plus tôt possible, car nous allons quitter New York la semaine prochaine. Il pense que celui que vous avez décrit dans la lettre est trop petit, car il manque une pièce pour travailler ou peindre. Et c’est le point le plus important. C’est absolument indispensable pour Diego, et pour moi aussi. (J’ai prévu de peindre là-bas, parce que j’en ai marre de ne rien faire à part rester allongée sur un sopha . Je ne sais même pas comment ça s’écrit.)
Pour cette raison essentielle, et si ça ne vous dérange pas trop, nous aimerions beaucoup que vous nous trouviez un appartement avec une pièce assez lumineuse pour pouvoir y peindre, une chambre avec deux lits, ou un seul mais grand (ce qui serait bien sûr plus agréable), une petite cuisine et une salle de bains. Vous pourrez peut-être en trouver un dans le même hôtel, le Wardell, au dernier étage, et tant pis si c’est un peu plus cher ; mais s’il n’y a
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