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Lettres

Titel: Lettres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frida Kahlo
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besoin de le garder. Quand votre lettre est arrivée, elle m’a encore plus encouragée, car il vous semblait que je pouvais avoir cet enfant, alors je n’ai pas remis au docteur Pratt la lettre que vous m’aviez envoyée pour lui   ; j’étais en effet persuadée que je pourrais supporter cette grossesse, retourner au Mexique en temps voulu et accoucher là-bas. Presque deux mois se sont écoulés et je ne ressentais aucune gêne, je me suis mise au repos et j’ai pris grand soin de moi. Mais deux semaines environ avant le 4 juillet, j’ai remarqué un filet de sang épais qui coulait presque tous les jours, alors je me suis inquiétée et je suis allée voir le docteur Pratt, qui m’a dit que tout allait bien et que je pourrais avoir mon enfant par césarienne. Ça a continué jusqu’au 4 juillet et là, sans que je sache pourquoi, en un clin d’œil j’ai fait une fausse couche. Le fœtus n’était pas formé, quand il est sorti il était tout désagrégé, alors que j’étais enceinte depuis trois mois et demi. Le docteur Pratt n’a pas évoqué de cause précise, il m’a juste assuré que je pourrais un jour avoir un autre enfant. À l’heure où je vous écris, je ne sais toujours pas pourquoi je l’ai perdu et pour quelle raison le fœtus n’était pas formé, alors allez savoir comment je vais de l’intérieur, parce que c’est un peu bizarre, vous ne croyez pas   ? J’étais tellement contente à l’idée d’avoir un petit Dieguito que j’ai beaucoup pleuré, mais maintenant que c’est passé, il n’y a plus qu’à se résigner… Bref, il y a des milliers de choses autour desquelles règne le mystère le plus absolu. Quoi qu’il en soit, je suis comme les chats, on n’a pas ma peau si facilement… c’est toujours ça…   !
    Faites un saut par ici et venez nous rendre visite   ! Nous avons des tas de choses à nous raconter et avec de bons amis on en arrive à oublier qu’on est dans ce pays à la con   ! Écrivez-moi et n’oubliez pas vos amis qui vous aiment tant.
    Diego et Frieda
     
    À vrai dire, je ne me sens pas à ma place, mais je dois faire contre mauvaise fortune bon cœur et rester ici, car je ne peux pas laisser Diego.

Lettre à Diego Rivera
    Coyoacán, 10 septembre 1932
     
    (…) Tu as beau me dire que tu te trouves moche dans le miroir avec tes cheveux courts, je n’en crois pas un mot, je sais que tu es beau de toute façon et tout ce que je regrette, c’est de ne pas être là pour t’embrasser et prendre soin de toi, et t’enquiquiner aussi de temps en temps avec mes grognements. Je t’adore, mon Diego. Je suis désolée d’avoir laissé mon cher gamin à l’abandon, je vois bien que tu as besoin de moi… Je ne peux pas vivre sans mon joli petit môme… La maison sans toi ne rime à rien. Tout sans toi me semble horrible. Je suis amoureuse de toi plus que jamais et de plus en plus.
    Je t’envoie tout mon amour.
    Ta toute petite petiote

Lettres à Abby A. Rockefeller (47)
    Detroit, mardi 24 janvier 1933
     
    Chère Madame Rockefeller,
    Je n’ai pas les mots pour vous remercier pour les merveilleuses photos des enfants que vous nous avez envoyées. C’était vraiment très gentil de votre part et j’aimerais que mon anglais soit assez bon pour vous dire à quel point j’ai apprécié votre attention.
    Les petits ont tout simplement l’air divin et j’imagine que vous devez être très fière d’avoir ces merveilleux petits-enfants. Je ne peux pas oublier le joli petit visage du bébé de Nelson, et la photo que vous m’avez envoyée est à présent accrochée au mur de ma chambre. Vous n’imaginez pas le bonheur sur le visage de Diego lorsque j’ai ouvert l’enveloppe et qu’il a soudain vu la photo des bébés de Mme Milton. Ce sont vraiment les plus jolis enfants que nous connaissions.
    Ici, à Detroit, ça se passe bien. Diego, comme d’habitude, travaille jour et nuit. Je suis parfois inquiète pour lui parce qu’il a l’air épuisé et rien au monde ne peut le forcer à prendre du repos. Il n’est heureux que lorsqu’il travaille et je ne le blâme pas, j’espère juste qu’il ne va pas tomber malade et que tout ira bien. Cette fresque, à l’Institute of Arts, est vraiment magnifique, à mon avis une de ses meilleures. J’espère que vous la verrez un jour.
    Je peins un peu aussi. Non pas que je me considère comme une artiste ou quoi que ce soit dans le genre, mais tout simplement parce que je n’ai rien

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