Lettres
repas dont nous avons parlé au téléphone. Voilà pourquoi je voulais que vous receviez cette lettre avant, pour que vous me disiez ce que vous en pensez lorsque nous nous verrons.
Mille mercis pour votre bienveillance, passez bien le bonjour à Hilda, aux enfants et à votre petite maman. Recevez mes amitiés,
Frida
Message à Miguel N. Lira
Miguelito, Mike, Chong Lee,
Je t’envoie les invitations pour le vernissage des peintures que les jeunes gens de ma classe ont réalisées dans la pulquería « La Rosita » de Coyoacán. Plus trois corridos composés par eux-mêmes pour être chantés le jour de l’inauguration. Pourvu que tu puisses venir, ne serait-ce qu’un petit moment, demain entre onze heures et une heure. Je sais que tu as plein de travail, mais sache que ce serait vraiment « chouette » que tu viennes.
Reçois un baiser de ta sœur,
Frida
Lettre à Florence Arquin (113)
Coyoacán, 30 novembre 1943
Florence, ma chérie,
Excuse-moi d’être aussi fainéante ! Je suis une vraie « fille de flûte » quand il s’agit d’écrire. Mais tu es tout le temps dans mon cœur , malgré mon oubli apparent, je suis toujours la même Frida.
Ma chérie, Diego était très content de la photo en couleurs que tu lui as envoyée. Elle est juste en face de son lit et chaque matin je te vois. Tu nous manques beaucoup .
Ma vie est toujours la même. Parfois OK, parfois horriblement ennuyeuse. Je ne peux pas en dire de même de Diego. Lui, il ne s’ennuie jamais. Il travaille comme un forcené, il est toujours en train de bâtir quelque chose. Sa pyramide sur le pedregal est chaque jour plus splendide et la peinture qu’il est en train de réaliser pour l’Institut de cardiologie est superbe.
Depuis que tu es partie, j’ai fini trois tableaux (des petits). J’en ai vendu un, les deux autres sont à la galerie Veriullaire. Mais je crois que je vais les en sortir car cette maudite galerie est de plus en plus piteuse. Julien ne m’a pas touché un mot de mon tableau des quatre singes (114) , celui que tu as emporté aux États-Unis. Je suis inquiète, j’ai peur qu’il soit arrivé quelque chose. Qu’est-ce que tu en penses ? Tu as écrit à Julien à ce propos ? Il vaudrait mieux que je lui écrive ? Sinon, qu’est-ce que je peux faire ? Je suis désolée de t’embêter avec ça, mais je crains qu’il ne l’ait pas reçu et je n’ai aucun papier, ici, pour m’occuper de ça.
Bon, ma belle, si tu crois que ce n’est qu’un retard dû aux circonstances du moment, laissons les choses telles qu’elles sont, même si je me dis qu’à la frontière ils ont eu largement le temps de l’envoyer à NYork. Tu ne crois pas ? Dis-moi ce que je dois faire.
Comment va ta santé ? J’étais inquiète quand tu es partie. Comment vont ton mari et ta mère ? Transmets-leur mes amitiés, dis-leur combien je t’aime .
Excuse mon anglais et mon écriture. C’est pitoyable !!!! Mais si je recommence cette lettre, jamais je ne l’enverrai. Donc il vaut mieux que tu me pardonnes pour cette horrible lettre.
Ma petite chérie, je veux que tu me racontes toutes sortes de détails sur ta vie. Bientôt je t’écrirai à nouveau. Promis !!!
Toute ma tendresse et celle de Diego pour notre petite Florence.
Frida
Joyeux Noël à tous.
Reviens vite au Mexique !
Définition du surréalisme
Le surréalisme est la surprise magique de trouver un lion dans un placard, là où on était sûr de trouver des chemises (115) .
1944
Lettre à Marte R. Gómez
Coyoacán, 7 mars 1944
Mon ami Marte,
Voici une invitation pour que, si jamais vous avez un « tout petit moment libre », vous veniez voir les peintures que les jeunes gens de ma classe de l’École de peinture et de sculpture du ministère de l’Éducation ont réalisées dans un lavoir de Coyoacán. M. Morillo les a déjà vues, il peut vous transmettre ses impressions, je suis sûre que vous finirez par venir. Si vous ne voulez pas vous coltiner la fête officielle de dix heures du matin, vous pouvez arriver un peu plus tard ou à l’heure qui vous arrangera, mais surtout n’oubliez pas, je vous en prie.
Voici comment trouver facilement : une fois à l’arrêt du Tramway El-Carmen (face à l’orphelinat), vous tournez à droite et vous continuez jusqu’à la place La Concepción, sur laquelle il y a une merveilleuse petite église coloniale ; au dernier coin de la petite place,
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