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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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ses
compagnons. Il ne demeurait que trois défenseurs du château encore en vie dans
l’angle de la cour. Mais s’il restait pour les achever, les archers en haut de
la tour abattraient tous ses hommes.
    Foulques avait une flèche dans la cuisse, mais il ne
ressentait aucune douleur en marchant vers l’escalier et en le gravissant. Une
fois à l’intérieur, il se retrouva à l’abri des flèches. Guy Vexille n’avait
plus que quinze hommes. Les autres gisaient dans la cour, morts ou blessés. Un
Français déjà atteint par deux flèches tenta de gravir les marches, mais deux
autres dards se plantèrent dans son dos et le rejetèrent au bas de l’escalier.
Déchiré par la douleur, l’homme se contorsionna sur le sol. Sa bouche s’ouvrait
et se refermait par spasmes. Une ultime flèche le libéra de sa souffrance en
lui brisant la colonne vertébrale.
    Dans un coin de la cour, un homme que Guy Vexille n’avait
pas encore remarqué se leva de la paillasse sur laquelle il était jusque-là
allongé. Il fit quelques pas et trancha d’un seul coup de couteau la gorge d’un
homme d’armes blessé. Un carreau d’arbalète jailli de la porte frappa l’Anglais
et le projeta sur sa victime. L’archer vomit. Son corps fut animé de
soubresauts pendant quelques secondes, puis se figea.
    Blessé, couvert de sang, messire Guillaume se sentit
désemparé, impuissant. Il lui restait deux hommes.
    Soudain, il fut pris de vertige. Un haut-le-cœur secoua son
torse, jusqu’à sa gorge. Une envie de vomir l’étreignit, mais rien ne sortit,
et il tituba jusqu’au mur de l’enceinte.
    John Faircloth gisait sur le tas de fumier. Son ventre béant
saignait. Il se mourait, sans pouvoir exprimer le moindre mot. Guillaume
d’Evecque aurait voulu dire quelques paroles réconfortantes à l’agonisant, mais
une nouvelle vague nauséeuse le submergea. Encore une fois, un haut-le-cœur l’ébranla.
Son armure lui parut extraordinairement lourde. Il n’avait plus qu’une
envie : s’allonger et se reposer.
    — Mon visage ! cria-t-il à l’un de ses deux
compagnons survivants. Regarde mon visage !
    L’homme, un Bourguignon, obéit, et tressaillit en voyant les
taches rouges.
    — Oh, doux Jésus, s’affligea Guillaume. Satané doux
Jésus !
    Il s’effondra près du mur, tendit la main vers son épée,
comme si le contact de l’arme familière pouvait le soulager.
    De son côté, Guy avait regroupé ses hommes.
    — Les écus ! cria-t-il. Deux d’entre vous en avant
avec des écus… Levez-les bien… Montez l’escalier. On arrive juste derrière vous
pour leur couper les jambes !
    Tailler les chevilles vulnérables des défenseurs était la
meilleure façon de prendre un escalier. Mais quand ils essayèrent cette
manœuvre, les Français découvrirent que les deux hommes d’armes survivants
utilisaient les lances raccourcies que messire Guillaume avait préparées sur le
palier en vue de la défense des marches. Les deux Anglais martelaient les écus des
assaillants avec leurs piques et les obligeaient à reculer. Dans l’espace
confiné, une flèche et un carreau d’arbalète frappèrent le heaume d’un des
soldats de l’Harlequin. Le sang jaillit sous les bords du casque et inonda le
visage. Le corps inerte bascula en arrière et Guy Vexille le tira jusqu’au bas
des marches où il alla rejoindre le cadavre de l’homme à la hache.
    — Il nous faut des arbalètes ! dit Foulques.
    Son visage carré était couvert de blessures et d’ecchymoses,
du sang maculait sa barbe. Il se dirigea vers la porte et beugla pour appeler
les arbalétriers.
    — Venez vite ! cria-t-il avant de cracher une dent
ensanglantée. La voie est libre. Les archers sont morts, mentit-il. Alors,
venez tout de suite !
    Les arbalétriers s’élancèrent.
    Sur les remparts, Sam et ses compagnons les attendaient.
Quatre des six assaillants furent atteints par leurs flèches. Une arbalète
chargée rebondit bruyamment sur les pierres de la barricade. Le cliquet se
détendit et le carreau partit s’enfoncer dans un cadavre. Essayant de battre en
retraite vers l’arche de la porte, un arbalétrier fut terrassé par un trait
anglais. Mais deux de ses compagnons, indemnes, parvinrent à atteindre les
marches.
    — Il en reste encore quelques-uns en haut, dit Guy à
ses hommes. Et Dieu est avec nous. Nous avons juste besoin d’un dernier effort.
Juste un. Et le Graal sera à nous. Votre récompense sera la gloire ou le

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