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L'hérétique

L'hérétique

Titel: L'hérétique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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Ciel.
La gloire ou le Ciel !
    Comme il avait la meilleure des armures, il décida de mener
l’attaque, avec Foulques à ses côtés. Les deux arbalétriers viendraient
immédiatement à leur suite, prêts à frapper les archers pouvant se trouver
encore derrière la courbe de l’escalier. Dès que cette volée de marches serait
dégagée, il tiendrait tout le bas du donjon. Avec un peu de chance, pensa-t-il,
le Graal se trouverait dans l’une des pièces inférieures. Mais il y avait
encore un autre étage au-dessus, donc ils auraient à recommencer la manœuvre.
Il ignorait combien de temps ça lui prendrait vraiment, mais il était certain de
finir par atteindre la sainte relique. Dès qu’il l’aurait, il mettrait le feu
au château. Les planchers de bois brûleraient facilement et les flammes et la
fumée tueraient les derniers archers sur les remparts. Victorieux, il pourrait
repartir. Le Graal serait à lui et le monde pourrait changer.
    Juste un dernier effort…
    Vexille attrapa le petit écu de l’un de ses hommes d’armes.
Destiné à détourner les coups d’épée dans une mêlée, il était à peine plus
grand qu’un plat de service à table.
    Il attaqua la montée en tendant le bouclier à bout de bras,
sans se montrer. Il espérait que les archers de l’autre côté du coude de
l’escalier allaient tirer dans l’écu. Immédiatement, il se précipiterait avant
qu’ils aient eu le temps de réencocher une flèche. Mais les Anglais en avaient
vu d’autres. Alors Guy fit un signe de tête à Foulques. Le Normand avait
extrait la tête et l’extrémité de la flèche plantée dans sa cuisse. Il n’avait
laissé dans le muscle qu’une partie du fût raccourci.
    — Je suis prêt, indiqua Foulques.
    — Alors on y va.
    Pataugeant dans le sang de leurs camarades, les deux hommes
recroquevillés derrière leurs écus gravirent l’escalier en colimaçon. Ils
tournèrent le coude et Guy se prépara à un tir de flèches.
    Rien ne vint. Prudemment, il regarda par-dessus le bouclier,
ne vit rien d’autre que des marches vides devant lui. Dieu lui avait donné la
victoire, il le savait.
    — Pour le Graal ! dit-il à Foulques.
    Les deux hommes hâtèrent le pas. Ils n’avaient plus qu’une
dizaine de marches à franchir. Les arbalétriers les suivaient. Soudain, Vexille
sentit une odeur de brûlé. Il ne s’en soucia pas. L’escalier tourna une
dernière fois. Apercevant une salle devant lui, il lança son cri de guerre.
    Et une pluie de feu tomba du ciel.
    C’était Geneviève qui en avait eu l’idée. Elle avait confié
son arbalète à Philin pour remonter dans la salle où gisaient les malades.
Attrapant une cuirasse prise lors de la première attaque, celle de Joscelyn,
elle avait versé dans sa partie concave un plein seau de braises récupérées dans
la cheminée. L’une des coredors l’avait aidée. Elle avait rempli une
grande marmite de cendres encore incandescentes. Les deux femmes avaient
descendu leur fardeau ardent vers le bas du donjon. La cuirasse brûlait les
mains de Geneviève.
    Quand les deux premiers assaillants apparurent, elles
jetèrent les braises et les cendres rougeoyantes dans l’escalier. Ces dernières
provoquèrent finalement les dommages les plus importants. Une poussière
incandescente se répandit dans tout l’espace. Des particules incandescentes
pénétrèrent dans les yeux de l’arbalétrier derrière Foulques. Il vacilla sous
l’effet de la douleur. En essayant de se débarrasser des cendres brûlantes sur
son visage, il laissa tomber son arme. L’arbalète frappa la marche, se
déclencha toute seule et le carreau libéré partit transpercer la cheville du
Normand. Celui-ci tomba au milieu d’un tas de braises rougeoyantes. Sous
l’effet de la douleur, il se jeta en arrière dans l’escalier pour s’extraire
des tisons.
    Guy se retrouva seul en haut des marches. Le nuage de
cendres l’aveuglait à moitié. Pour tenter de se protéger les yeux, il leva son
bouclier, mais une flèche le frappa avec une telle force qu’il fut repoussé en
arrière. La pointe avait à demi traversé l’écu. Un carreau d’arbalète s’écrasa
contre le mur.
    Chancelant, Guy essaya de retrouver son équilibre. À cause
des cendres et de l’épaisse fumée, ses yeux remplis de larmes ne voyaient
presque plus rien.
    Alors Thomas lança la charge, une poignée de ses hommes sur
ses talons. Il brandissait l’une des lances raccourcies qu’il poussa contre

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