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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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L’endroit semblait désert.
    —    Lastours, m’informa Landric. Il y a un autre village sur la pente nord, mais c’est ici que vivent la plupart des fidèles. Ils cultivent ce qu’ils peuvent et plusieurs travaillent à la forge.
    —    Où sont tous les habitants ? m’enquis-je.
    —    Retirés dans la forteresse. Pierre Roger s’attend à ce que les croisés surgissent d’un moment à l’autre.
    —    Et comment sait-il cela ?
    —    Tu verras bientôt.
    Nous allions poursuivre notre chemin lorsqu’une petite fille de cinq ou six ans, pieds nus et en haillons, suivie d’une femme de même allure et d’un petit homme trapu sortirent d’une des maisons. La fillette avait de jolis cheveux blonds qui volaient dans la brise et ses grands yeux bleus étaient rieurs. Elle avait visiblement été attirée par notre passage, car elle sourit et agita ses petits doigts pour nous saluer. À sa vue, mon cœur se serra. Elle me rappelait une enfant de Rossal. Une innocente que j’avais brûlée vive dans l’église avec ses parents.
    —    Et eux ? m’enquis-je.
    —    Certains préfèrent rester chez eux jusqu’à ce que l’alerte sonne. Herran est le plus entêté de tous. Il ne voulait sans doute pas perdre ses légumes. Il ne se présentera pas à Cabaret avant d’entendre les chevaux des croisés approcher.
    Nous laissâmes Lastours derrière nous. Après quelques minutes supplémentaires sur une pente encore plus raide, nous atteignîmes le plateau sur lequel se tenait Cabaret. Nous nous approchâmes de la muraille aveugle au milieu de laquelle se trouvait une porte fort étrange. Un muret en arc de cercle y était en effet disposé de telle façon qu’il contraignait quiconque désirait entrer dans la forteresse à le contourner pour s’engager dans un passage tout juste assez large pour accueillir nos charrettes. Je levai la tête pour constater que, du haut des courtines, les défenseurs de la cité n’auraient aucune difficulté à abattre des assiégeants coincés dans cet ingénieux entonnoir.
    —    C’est l’accès principal de la forteresse, m’expliqua Landric. Il existe une porte secondaire à l’extrémité sud-ouest qui permettrait, le cas échéant, de sortir pour prendre l’adversaire à revers. Mais bien malin celui qui pourra la trouver de l’extérieur.
    —    Fort impressionnant. rétorquai-je.
    —    Je te l’ai dit : l’assaillant devra frapper et demander à entrer. À moins qu’il ne sache comment passer au travers d’une muraille qui fait plus d’une toise d’épaisseur.
    Après que Landric eut décliné notre identité, nous fûmes admis. La place forte était petite, mais d’apparence solide. Elle était fermée de tous les côtés par une enceinte de pierres blanches, dorées et grises de tailles différentes qui prenaient une allure presque festive dans la lumière du soleil. Je notai au passage que le mortier de chaux et de sable qui les joignait ne montrait aucun signe d’effritement. La structure avait été restaurée récemment et avec compétence.
    Je promenai sur les lieux un regard que je voulais froid et calculateur pour masquer mon incertitude. Je devais trouver le moyen de défendre cette place. Au nord de la cour se trouvait une tour comme je n’en avais encore jamais vu. Elle n’était ni ronde ni carrée, mais pentagonale. À une de ses faces était accolé un grand logis rectangulaire à deux étages. L’arrière du bâtiment lui-même était pris à même le roc. Près de la tour se trouvait une grande citerne en pierre qui suffirait certainement à abreuver la population pendant des mois même s’il ne pleuvait pas une seule goutte. Le côté sud était occupé par les ruines d’une tour carrée.
    La cour grouillait de monde, les habitants ayant installé à la hâte des forges de fortune autour desquelles ils s’affairaient à fabriquer des épées, des pointes de hallebardes, des casques et des heaumes. Plusieurs levèrent la tête à notre arrivée et nous observèrent avec curiosité avant de recommencer à vaquer à leurs occupations. Un peu à l’écart, près de la tour en ruine, un groupe d’hommes, de femmes et d’enfants était assis sur le sol et écoutait prêcher un Parfait vêtu de noir. Devant le corps de logis, des femmes s’affairaient autour d’un immense chaudron suspendu à un trépied au-dessus d’un feu. Le fumet qui en provenait me fit gargouiller l’estomac et monter

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