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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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l’eau à la bouche. Mais, curieusement, je ne vis de soldats nulle part.
    La porte du corps de logis s’ouvrit brusquement et un petit homme aux cheveux blonds en surgit. Il s’avança et les gens s’écartèrent sur sa route. D’un pas déterminé et nerveux, il se dirigea droit sur moi.
    — Je suis Pierre Roger de Cabaret, dit-il en me serrant la main avec chaleur. Bienvenue à la forteresse de Cabaret. Tu dois être le sieur de Rossal. On m’a annoncé ta venue. Ton aide ne sera pas de trop, je te l’assure. On m’a amplement vanté tes qualités.
    —    Les nouvelles vont vite.
    —    Seulement aussi vite que les messagers qui les portent, rétorqua-t-il en me faisant un clin d’œil espiègle.
    L’homme devait avoir deux ou trois ans de plus que moi, tout au plus, et son visage aux joues rougeaudes était encore celui d’un jouvenceau malgré un élégant bouc qui lui couvrait le menton. Seule une cicatrice au-dessus de l’œil droit trahissait son expérience du combat. Il était mince, presque chétif, et à peine plus grand que Pernelle, mais il émanait de sa personne une énergie débordante. Ses yeux d’un bleu très clair étaient perçants et ne semblaient rien perdre de ce qui l’entourait. Il était à peine mieux vêtu que les villageois réfugiés dans la forteresse, mais l’autorité naturelle qu’il dégageait le distinguait des autres. S’il m’arrivait à peine au menton, il ne semblait nullement intimidé par ma carrure, ce que je pris comme un fort bon signe. L’homme ne se laissait pas facilement impressionner.
    —    Le corps de logis est le seul gîte que je peux t’offrir. Que tes hommes y déposent leurs effets et les tiens. Pendant ce temps, je te ferai visiter la forteresse.
    Je jetai un coup d’œil vers Pernelle.
    —    Et elle ?
    —    Dame Pernelle ? Ne t’en fais pas pour elle. Les Parfaits l’attendaient. Ils s’en chargeront.
    Sans plus tarder, il m’empoigna le bras et m’entraîna vers le bâtiment pendant que Landric et ses hommes déchargeaient les charrettes à l’aide d’habitants du lieu. Je vis une femme en noir s’approcher de Pernelle et l’entraîner vers le corps de logis, Ugolin lui emboîtant fidèlement le pas en portant son coffre.
    Pierre Roger me conduisit vers un escalier attaché au mur nord qui donnait accès au chemin de ronde de la muraille. Nous le gravîmes ensemble. Une fois en haut, je fus frappé par la vue qu’on y avait.
    —    D’ici, on peut voir arriver un adversaire des lieues à l’avance, déclara fièrement mon guide.
    —    C’est ce que Landric m’avait dit. Il avait raison. Il est impossible d’installer des catapultes pour faire le siège.
    J’observai la construction et en fus impressionné. Je ne connaissais de tout cela que ce que Montbard m’avait enseigné, mais cela me suffisait amplement. La courtine, qui s’étendait au sommet de la muraille, était encadrée par un crénelage. De là, des archers pourraient faire déferler en toute sécurité une pluie de flèches sur d’éventuels assaillants entassés au pied de l’escarpement. En observant le panorama, je notai que la muraille avait cinq côtés, elle aussi. Nous l’arpentâmes d’une extrémité à l’autre, Pierre Roger m’en présentant les détails, m’indiquant l’emplacement des escaliers, montrant du doigt les sentiers qui permettaient de gravir la montagne, me désignant au passage les grandes vasques de fonte qui, au besoin, pouvaient servir à verser de l’huile bouillante sur les assaillants. J’avais beau jouer à l’avocat du diable, je ne voyais pas comment prendre Cabaret. Après une demi-heure, nous étions revenus à notre point de départ, accoudés côte à côte sur les pierres de la muraille comme deux vieux amis.
    —    Mordieu. si jamais Montfort s’avise d’attaquer cet endroit, il sera bien reçu, dis-je, impressionné.
    —    Oh, il le fera, sois-en assuré. Cela ne devrait d’ailleurs pas tarder.
    Pour la deuxième fois, on m’affirmait la venue prochaine des croisés.
    —    Comment en es-tu si sûr ? demandai-je, intrigué.
    Le sourire espiègle éclaira à nouveau son visage.
    —    C’est la petite surprise que je te réservais. Viens. Je vais te faire visiter le donjon.
    Nous redescendîmes l’escalier et traversâmes la cour jusqu’à la curieuse tour à cinq côtés. Deux gardes se tenaient devant la porte et se mirent au garde-à-vous lorsque

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