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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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dirigeai d’un pas ferme vers l’étable, ouvris la porte et entrai. Dans l’ombre, quelqu’un s’affairait à seller un cheval.
    —    Nom de Dieu, soldat ! grondais-je. Tu vas me faire le plaisir de traîner ton cul poilu hors d’ici immédiatement ! Tu nous suivras à pied s’il le faut !
    —    J’arrive, j’arrive, grommela une voix qui me figea sur place. Quant à te suivre à pied, tu oublies que je suis boiteuse. Je vous ralentirais. Et, pour ta gouverne, mon cul n’est pas poilu !
    Pernelle. Mais que faisait-elle là ? Emporté par la colère, je franchis l’espace qui nous séparait, les poings fermés sur les cuisses.
    —    Par le diable ! tonnai-je. Tu ne t’imagines tout de même pas que tu vas venir avec nous ?
    —    Je n’imagine rien du tout. Je le sais. Bertomieu désirait qu’un Parfait vous accompagne. C’était moi ou Garsenda. Il a considéré que notre amitié serait un atout. Et fais-moi le plaisir de laisser le Malin hors de cette discussion, grossier personnage !
    Elle testa la sangle qu’elle venait de boucler et la selle roula piteusement sur le côté du cheval, qui piaffa d’impatience.
    —    De plus, je suis ton médecin et tu n’es pas encore tout à fait rétabli, insista-t-elle. Je dois voir à ta santé.
    —    Ma santé se portera bien mieux si je n’ai pas à regarder par-dessus mon épaule pour m’assurer que tu es en sécurité !
    Pernelle lâcha la sangle sur laquelle elle avait recommencé à travailler et se retourna vers moi, se dressant de toute la hauteur de ses trois pommes afin d’approcher son visage du mien.
    —    Je suis tout à fait capable de prendre soin de moi-même, Gondemar de Rossal ! explosa-t-elle, ses petits poings serrés sur ses hanches. Tu n’étais pas là pour me protéger lorsque j’ai traversé le pays seule ! Ni quand je courais dans les rues de Béziers pour ramasser les blessés ! Au contraire, j’ai souvenir que c’est moi qui t’ai sauvé la vie ! Alors tu vas me faire le plaisir de te taire !
    Elle se pencha, ramassa un coffre en bois verni et me le tendit.
    —    Au lieu de jouer au mâle protecteur et de dire des bêtises, charge plutôt ceci dans une des charrettes. En temps et lieu, tes hommes et toi serez bien contents d’avoir quelqu’un pour soigner vos blessures.
    —    Si tu crois que je vais permettre que.
    —    Personne ne requiert ta permission, Gondemar ! Je vais à Cabaret, un point c’est tout. Maintenant, ouste !
    Nous restâmes un moment à nous faire face, engagés dans une bataille de volonté que je savais perdue d’avance. L’idée de Pernelle était faite. Je la soupçonnais d’avoir intrigué auprès des autres Parfaits pour être celle qui nous accompagnerait. Si la pensée de l’exposer au danger me révulsait, je savais fort bien que je n’y pouvais rien et que je devrais faire avec.
    —    Mrrrmmmph. grommelai-je en attachant correctement sa selle. Je lui arrachai le coffre des mains.
    Dans la pénombre, elle m’adressa son sourire le plus innocent.
    —    Bon. Te voilà enfin raisonnable. Allez. Nous sommes attendus.
    Quand nous sortîmes, je chargeai son coffre dans la dernière charrette, puis montai sur mon cheval et donnai le signal du départ. Landric approcha sa monture de la mienne et se pencha à mon oreille.
    —    Ne t’en fais pas, chuchota-t-il, un sourire dans la voix. Celui qui peut résister à dame Pernelle n’est pas encore né. Nous nous demandions seulement combien de temps tu tiendrais. Nous avons même pris quelques paris.
    —    Et ?
    —    Tu as fait une bonne minute. C’est plus qu’acceptable, dit-il, l’air amusé. Et me voilà plus riche de quelques pièces.
    —    Tu me vois fort aise d’avoir contribué à ton bien-être.
    Dans la lumière de l’aube, notre modeste convoi descendit
    les rues encore désertes de Minerve et franchit le pont qui reliait la ville aux alentours. Pernelle resta prudemment à la queue, derrière la dernière charrette, Ugolin à ses côtés. Le géant avait visiblement décidé de veiller sur elle et j’en conçus un certain soulagement. De temps à autre, je surprenais les regards et les sourires sincères qu’ils échangeaient. Visiblement, ils s’aimaient bien. Quant à mon amie, elle était assez sage pour savoir que, dans l’immédiat, il valait mieux rester loin de moi. Je ne pouvais qu’admirer la force et la sérénité dont elle faisait

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