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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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Templiers. Ils remontèrent jusqu’à nous et freinèrent leurs montures avec autorité, les faisant se cabrer dans un nuage de poussière. Prêts au combat, ils portaient le heaume, la cotte de mailles, les jambières et les gants. Je compris avec un certain soulagement qu’il s’agissait d’une escorte.
    Le porteur d’étendard salua Esclarmonde de la tête et ses deux frères, laissant traîner un regard intrigué sur Montbard, puis sur moi. Il nous toisa avec méfiance et ce fut la Parfaite qui intervint en notre faveur.
    —    Voici sire Gondemar de Rossal, dit-elle en me désignant de la main. Il est admis, sire Humbert.
    —    Bien, bonne dame, fit le templier.
    —    Et cet homme est sire Bertrand de Montbard.
    À la mention du nom de mon maître, je crus percevoir de la surprise dans les yeux de l’homme, qui se reprit aussitôt. Il adressa à mon maître une salutation entendue puis, du menton, indiqua le corps de Drogon, en travers sur la monture de Raynal.
    —    Il est mort pour la cause, expliqua Eudes.
    —    Nous lui donnerons la sépulture qu’il mérite, déclara Humbert en hochant la tête avec dépit.
    Il fit faire demi-tour à son cheval et alla prendre la tête du convoi. Les autres templiers se répartirent autour de nous, droits et preux. Nous avançâmes au trot pendant une trentaine de minutes. Arrivé au pied du pic rocheux, je renversai la tête tel un enfant ébahi pour apercevoir la forteresse. Elle semblait précaire, perchée sur un sommet si haut et escarpé. L’un derrière l’autre, nous nous engageâmes dans les bois sombres qui couvraient le pied de la montagne pour emprunter un sentier étroit et sinueux. Il nous fallut deux longues heures à un rythme désespérément lent pour le gravir jusqu’au sommet. Le vent violent et froid contrastait avec le soleil brûlant de cette fin de juillet.
    La citadelle de Montségur triomphait à plus de six cents toises au-dessus de la vallée. Le souffle coupé, j’admirais la vue lorsque la porte de la muraille s’ouvrit sans même qu’on nous questionne. Humbert entra en premier et nous le suivîmes. Je notai au passage l’épaisseur impressionnante de la maçonnerie toute neuve. Je mesurai encore mieux l’ampleur de la dépense consentie par Esclarmonde. La lourde porte fut refermée derrière nous. Humbert ordonna l’arrêt. Nous descendîmes de nos chevaux, fourbus et épuisés. Je posai mes mains sur mes reins et me penchai vers l’arrière pour en chasser les courbatures, mais rien n’y fit. Seul le sommeil me rendrait un peu d’énergie. Deux des templiers se chargèrent de la dépouille de Drogon, qu’ils emportèrent dans l’une des habitations. Des écuyers vinrent prendre nos montures et les tirèrent vers les étables.
    Les templiers s’éloignèrent. Eudes et Raynal disparurent en emportant la cassette, ne laissant qu’Esclarmonde, Montbard et moi avec Humbert.
    — Veuillez me suivre, dit-il.
    L’intérieur de la forteresse était dépouillé à l’extrême et on ne pouvait y vivre que dans la rudesse. À gauche se dressaient le donjon et une immense citerne. Le pourtour de la cour intérieure était occupé par des habitations et des écuries. On aurait dit un petit village à l’intérieur de l’enceinte. Nous fûmes menés vers une demeure semblable à toutes les autres. Humbert s’arrêta devant la porte et ficha dans un socle le manche de l’étendard qui ne l’avait jamais quitté. Puis il frappa trois coups secs.
    —    Entrez, fit une voix à l’intérieur.
    Notre guide ouvrit et s’écarta pour nous céder le passage, puis nous rejoignit avant de refermer derrière lui. Dans la petite pièce sombre, un homme était penché sur un parchemin qu’il lisait à la lumière d’une chandelle. À notre arrivée, il le roula, le posa sur la table et nous dévisagea. Son regard s’arrêta sur dame Esclarmonde.
    —    Bonne dame, je suis heureux de vous revoir enfin parmi nous. Vous avez fait bon voyage ?
    —    Il a été. mouvementé, mais je suis saine et sauve.
    —    Qui sont ces hommes ? s’enquit-il sans ambages.
    La Parfaite désigna mon maître.
    —    Voici sire Bertrand de Montbard et sire Gondemar de Rossal. Je réponds d’eux. Messieurs, voici sire Raymond de Péreille, seigneur des lieux.
    Nous le saluâmes de la tête.
    —    Fort bien, déclara-t-il avec enthousiasme. Nous n’aurons jamais trop de bras solides. Nous vous installerons

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