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L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
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   Eudes, Raynal, dit-elle. Approchez.
    Eudes vint la retrouver directement alors que Raynal fit une pause près du cadavre de celui que je déduisis être Drogon, le retourna sur le dos, fouilla sous sa cotte de mailles, et en tira une petite chaînette qu’il passa par-dessus sa tête. Puis il rejoignit Esclarmonde et tira une chaînette semblable de son propre vêtement. Eudes en fit autant. Je remarquai qu’au bout de chacune pendait une clé de métal. Raynal écarta une mèche blonde de ses yeux, introduisit celle de Drogon dans la première serrure de la cassette et la tourna. Il fit de même avec la sienne dans la deuxième et fut imité par Eudes, qui déverrouilla la troisième.
    Esclarmonde ouvrit le couvercle, qui m’empêchait de voir ce qui se trouvait à l’intérieur, et poussa un soupir de soulagement.
    —    Tout y est, dit-elle avec un soulagement palpable.
    Les templiers répétèrent le rituel pour refermer la cassette et remirent leurs clés à leur cou, Raynal en portant deux.
    —    Merci, dit Esclarmonde, visiblement émue. Je verrai à ce que tu sois justement récompensé.
    —    Je ne veux pas de votre récompense, répliquai-je avec amertume. Vous pouvez garder vos secrets. Au revoir, dame Esclarmonde.
    Je fis mine de repartir vers Ugolin.
    —    Sire Gondemar ?
    Je me retournai et la Parfaite me dévisagea longtemps, fouillant mon âme de ses yeux. Puis elle toisa le corps du templier et adressa à Montbard une question silencieuse. Mon maître haussa les épaules. Elle consulta ensuite du regard les deux jeunes hommes, qui acquiescèrent subtilement de la tête. Elle se décida alors à parler.
    —    Une fois à Montségur, l’importance de ce que tu viens de préserver te sera révélée.
    Montbard s’avança.
    —    Ugolin, retourne vers les Parfaits et guide-les jusqu’à Montségur. Gondemar restera avec nous.
    Le colosse m’adressa un regard médusé et, après avoir un peu hésité, je lui indiquai de la tête qu’il devait obéir. Je le regardai partir, la voix de Métatron résonnant dans ma tête. Les ennemis de la Vérité sont légion. Ils te guetteront et te traqueront sans merci, car ils la craignent plus que tout. Les rois et les prêtres tremblent devant elle, car elle met leur pouvoir en péril. Pour la première fois depuis ma résurrection, ces paroles semblaient prendre une tournure prophétique.

Chapitre 22 L’ordre des Neuf
    Le reste du voyage vers Montségur se déroula dans un inconfortable silence. Nous chevauchâmes trois jours et trois nuits sans jamais dormir. Raynal avait chargé le cadavre de Drogon à l’arrière de sa monture et j’utilisais celle du défunt. Craignant un nouveau guet-apens, nous empruntâmes des sentiers détournés, constamment aux aguets. Encadrée par les deux templiers, Montbard et moi-même, Esclarmonde tenait la cassette serrée sur ses cuisses, veillant sur elle comme sur la prunelle de ses yeux.
    Le troisième jour, nous nous engageâmes dans une vallée boisée où, après quelques heures, notre destination nous apparut. Si la Parfaite et les templiers ne manifestèrent aucune émotion, il en alla autrement de Montbard et moi. En voyant son expression émerveillée, je compris que lui non plus n’avait jamais vu Montségur. Devant cette forteresse, même la puissante Quéribus pâlissait. Elle trônait au sommet d’un piton rocheux deux fois plus haut dont elle occupait toute la surface. Le château et ses murailles paraissaient avoir été posés là par un géant tant il semblait impossible qu’on ait pu y transporter les pierres qui avaient servi à le construire. Le pic était si abrupt que je me demandai s’il était même possible d’y monter. Suis le chemin du Sud, qui mène vers la ville des Saints. Tu y trouveras la Vérité. Ou plutôt, elle te trouvera.
    Après une heure, j’aperçus au loin trois cavaliers qui se dirigeaient vers nous au galop. Malgré la fatigue qui m’écrasait comme une chape de plomb, je portai la main à mon épée, prêt à me défendre.
    —    Ce ne sera pas nécessaire, dit Eudes.
    Interdit, je lâchai mon arme tout en restant aux aguets. Je me retournai subrepticement vers Montbard et constatai qu’il ne semblait nullement inquiété. Les cavaliers s’approchant, je distinguai leurs manteaux blancs. Leur meneur portait un étendard rectangulaire noir et blanc. Je fus plus ou moins surpris de réaliser qu’il s’agissait du baucent des

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