L'Héritage des Templiers

pluie à présent. « Il doit y avoir une autre sortie, dit Stéphanie à voix basse.
    — Quelqu’un est sorti par la porte, répondit Malone en lui prenant l’arme des mains, l’inconnue, sans doute. Je n’ai vu qu’une ombre. Les autres ont dû rattraper Claridon et sortir par une autre porte. »
    La porte s’ouvrit de nouveau.
    « C’est l’homme de la cathédrale. »
    Malone et Stéphanie se lancèrent à sa poursuite. Près de la porte, Malone hésita : pas de bruit, personne en vue. Ils s’engouffrèrent dans le couloir.
     
    De Rochefort aperçut l’inconnue au bout du long corridor. Elle se retourna et, sans s’arrêter, tira un coup de feu dans sa direction.
    Tandis qu’il plongeait à terre, elle disparut au détour d’un couloir.
    Il se releva et se lança de nouveau sur ses traces. Avant qu’elle ne fasse feu, il l’avait vue tenir le journal et le livre.
    Il devait l’arrêter.
     
    Malone vit un homme vêtu d’un pantalon noir et d’un col roulé sombre, pistolet au poing, tourner dans le couloir à une quinzaine de mètres de lui.
    « Ça devient intéressant », dit-il en se mettant à courir. Stéphanie l’imita.
     
    De Rochefort poursuivait l’inconnue qui tentait de fuir le palais dont elle semblait connaître les moindres recoins car elle ne se trompait jamais de direction. Elle avait été suffisamment habile pour obtenir ce qu’elle était venue chercher, aussi en avait-il conclu qu’elle ne laisserait rien au hasard au moment de s’enfuir.
    Il pénétra dans une salle à la voûte nervurée. L’inconnue disparaissait déjà dans un couloir, au bout de la pièce. Il aperçut un large escalier de pierre. Le grand escalier d’honneur. Avec les fresques qui ornaient ses murs, les portes de bois renforcées de métal que l’on devait franchir à chaque palier et ses marches recouvertes de tapis persans, l’escalier se prêtait jadis à la pompe des cérémonies pontificales. Désormais, murs et marches étaient nus. À une trentaine de mètres en contrebas régnait une obscurité totale. De Rochefort savait que l’escalier menait à plusieurs sorties donnant sur une cour intérieure. Les pas de l’inconnue résonnaient sur les marches mais il ne parvenait pas à distinguer sa silhouette.
    Il tira au hasard.
    Dix coups de feu.
     
    Des coups de feu étouffés. Quelqu’un tirait à l’aide d’un pistolet équipé d’un silencieux.
    À l’approche d’une porte, Malone ralentit sa course.
     
    Une porte grinça au bas de l’escalier plongé dans les ténèbres. La fureur de l’orage se fit plus distincte. Les tirs aveugles de de Rochefort avaient raté leur cible. L’inconnue quittait le palais ! Il perçut un bruit de pas derrière lui et s’adressa à ses hommes grâce au micro épinglé sur sa poitrine :
    « Vous avez ce qui m’intéresse ?
    — Oui.
    — Je me trouve dans le grand escalier. Malone et Nelle me suivent. Occupez-vous d’eux. »
    Il descendit les marches quatre à quatre.
     
    Malone vit l’homme au col roulé sortir de l’immense hall qui s’étendait devant eux. Pistolet au poing, il s’élança dans sa direction, Stéphanie sur les talons.
    Trois hommes armés se matérialisèrent devant eux, leur barrant le passage.
    « Jetez votre arme », ordonna l’un d’eux.
    Impossible d’agir sans que Stéphanie, lui, ou même les deux ne soient immédiatement mis hors d’état de nuire. Il lâcha son arme qui glissa à terre avec un cliquetis.
    Les trois hommes approchèrent.
    « Que faisons-nous maintenant ? demanda Stéphanie.
    — Je suis ouvert à toutes vos suggestions.
    — Il n’y a rien à faire, dit l’un des hommes.
    — Retournez-vous », ordonna un autre.
    Malone dévisagea Stéphanie. Il s’était trouvé dans des situations difficiles par le passé, certaines similaires à celle-ci. Même s’il parvenait à maîtriser un ou deux individus, il y avait toujours le troisième, et ils étaient tous armés.
    Il entendit un coup sourd suivi d’un cri et Stéphanie s’effondra à terre. Avant de pouvoir faire un pas dans sa direction, Malone reçut un coup à la nuque et perdit connaissance.
     
    De Rochefort était toujours à la poursuite de sa proie qui traversait comme le vent la place du palais et les rues désertes d’Avignon. La pluie d’été tombait à verse. Les cieux s’ouvrirent soudain, déchirés par un immense éclair qui illumina momentanément les ténèbres. Le tonnerre résonna dans la