L'Héritage des Templiers
tumultueuses du fleuve, mais son regard tomba sur une plateforme de pierre, à moins de trois mètres en contrebas, partie intégrante de la pile qui soutenait la dernière arche du pont. L’inconnue ramassa le sac et disparut.
Il n’hésita qu’un instant avant de sauter. Les os de ses chevilles craquèrent au moment de l’impact. Il n’était plus tout jeune.
Un moteur vrombit et un bateau surgit à l’autre bout du pont avant de s’éloigner à vive allure vers le nord. Il leva son arme pour viser, mais l’éclair d’un silencieux lui apprit que l’inconnue lui tirait dessus.
Il plongea de nouveau sur les pavés humides.
Le bateau disparut hors de sa vue.
Qui était donc cette furie ? Elle savait ce qu’il était à défaut de savoir qui il était, puisqu’elle ne l’avait pas appelé par son nom. Elle avait également compris à quel point le livre et le journal étaient essentiels. Plus important encore, elle était au courant de ses moindres faits et gestes.
Il se releva et s’abrita sous le pont, à l’endroit où la vedette était amarrée. L’inconnue avait planifié sa fuite fort intelligemment. Il s’apprêtait à remonter sur le pont grâce à une échelle métallique fixée à l’édifice lorsqu’il remarqua quelque chose dans l’obscurité.
Il se pencha.
Un livre reposait sur les pavés humides.
Il l’approcha de son visage, s’efforçant de distinguer ce qui était écrit sur les pages détrempées et parvint à déchiffrer quelques mots.
Le journal de Lars Nelle.
L’inconnue l’avait laissé tomber en s’enfuyant.
De Rochefort sourit.
Il était désormais en possession d’une partie du puzzle. Pas de toutes les pièces, mais celle-ci suffirait peut-être, et il savait exactement comment découvrir celles qui lui manquaient.
37
Malone ouvrit les yeux, tâta son cou endolori et en conclut qu’il n’avait rien de cassé. Il massa ses muscles contusionnés du plat de la main et s’efforça de retrouver ses esprits. Un coup d’œil à sa montre lui apprit qu’il était vingt-trois heures vingt. Il était resté inconscient pendant une heure environ.
Stéphanie était étendue à quelques pas de lui. Il rampa jusqu’à elle, lui souleva la tête et la secoua doucement. Elle cligna des yeux, en essayant de le regarder.
« Ça fait mal, maugréa-t-elle.
— Je ne vous le fais pas dire. » Malone lança un regard circulaire sur le hall gigantesque. La pluie avait faibli. « Sortons d’ici.
— Et nos camarades ?
— S’ils avaient voulu nous tuer, ils l’auraient fait. Je pense qu’ils en ont fini avec nous. Ils ont le journal, le livre et Claridon. Nous ne leur sommes d’aucune utilité. » Il remarqua son pistolet à quelques mètres de là et ajouta : « C’est vous dire s’ils nous considèrent comme un danger.
— C’était vraiment une mauvaise idée, Cotton, admit Stéphanie en se frottant la tête. Je n’aurais pas dû réagir lorsque j’ai reçu ce carnet. Si je n’avais pas appelé Ernst Scoville, il serait sans doute encore en vie aujourd’hui. Et je n’aurais jamais dû vous mêler à tout ça.
— J’ai pas mal insisté, il me semble, la rassura Malone en se levant lentement. Il faut y aller. Les services d’entretien finiront par passer par ici. Et je n’ai aucune envie de répondre aux questions de la police. »
Il aida Stéphanie à se relever.
« Merci, Cotton, merci pour tout. J’apprécie ce que vous avez fait.
— À vous entendre, on dirait que l’aventure est finie.
— Elle l’est en ce qui me concerne. Quelqu’un d’autre devra découvrir ce que Lars et Mark cherchaient. Je rentre chez moi.
— Et Claridon ?
— Que pouvons-nous faire ? Nous n’avons aucune idée de l’identité de ses kidnappeurs ni de l’endroit où on l’a emmené. Et puis qu’irions-nous dire à la police ? Les chevaliers du Temple ont kidnappé l’un des pensionnaires d’un asile de la région ? Soyons sérieux. J’ai bien peur qu’il ne doive se débrouiller seul.
— Nous savons qui est l’inconnue. D’après Claridon, ce serait une certaine Cassiopée Vitt. Il nous a dit où la trouver. Nous pourrions aller à Givors.
— Pour quoi faire ? La remercier d’avoir sauvé notre peau ? Je pense qu’elle se débrouille très bien toute seule. Comme vous l’avez dit, nous ne sommes plus d’aucune utilité ici. »
Elle avait raison.
« Il faut rentrer chez nous, Cotton. Rien ne nous
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