L'Héritage des Templiers

assistant, s’il vous plaît. »
    Claridon refusait de bouger.
    Un autre coup sec retentit et une nouvelle balle vint se loger dans le plateau de la table.
    « Je déteste me répéter ! lança l’inconnu.
    — Faites ce qu’il demande », ordonna Malone à Claridon en lui tendant la reproduction.
    Le vieil homme s’en saisit d’une main tremblante et s’éloigna de quelques pas de la zone éclairée par la faible lueur de la lampe. Le tonnerre résonnait dans la nuit en faisant trembler les murs. La pluie fouettait toujours les vitres.
    Une détonation retentit.
    La lampe explosa dans une gerbe d’étincelles.
     

     
    Lorsque le coup de feu retentit, de Rochefort vit un éclair sortir du canon d’une arme près de la porte des archives. Bon sang ! Il y avait quelqu’un d’autre dans la salle.
    Une profonde obscurité régnait.
    « Allez-y ! » ordonna-t-il aux hommes postés sur la galerie du deuxième étage en espérant qu’ils sauraient quoi faire.
     
    Quelqu’un avait tiré sur l’ampoule électrique. L’inconnue, comprit Malone. Elle avait découvert un autre accès.
    Dans l’obscurité, il plaqua Stéphanie au sol. Il espérait que leurs assaillants s’étaient eux aussi laissé surprendre.
    Il tira l’arme de sous sa veste.
    Deux nouveaux coups de feu firent détaler les « soldats de Dieu », pour citer Claridon. Des bruits de pas résonnaient sur la galerie. L’homme qui se trouvait au rez-de-chaussée l’inquiétait davantage, mais il n’entendait aucun bruit dans la direction où il l’avait vu pour la dernière fois et il n’entendait pas Claridon non plus.
    Les bruits de pas cessèrent.
    « Qui que vous soyez, s’écria l’homme de la cathédrale, croyez-vous qu’il soit sage d’intervenir ?
    — Je pourrais vous poser la même question, répondit l’inconnue, avec une certaine langueur dans la voix.
    — Cette affaire ne vous regarde pas.
    — Je ne partage pas cet avis.
    — Vous avez agressé deux de mes frères à Copenhague.
    — Disons plutôt que j’ai mis un terme à votre attaque.
    — Vous serez châtiée.
    — Venez, qu’est-ce que vous attendez ?
    — Arrêtez-la. »
    Des silhouettes se lancèrent à la poursuite de l’inconnue. Les pupilles de Malone s’étaient accoutumées à l’obscurité et il distingua un escalier au bout de la galerie.
    « Restez là, ordonna-t-il en tendant l’arme à Stéphanie.
    — Où allez-vous ?
    — Rendre à quelqu’un la monnaie de sa pièce. »
    Malone s’accroupit pour se faufiler entre les rayonnages. Il attendit puis se jeta sur l’un des hommes au moment où il descendait la dernière marche. Sa corpulence lui rappelait celle de l’homme au blouson rouge, mais cette fois, Malone n’allait pas se laisser surprendre. Il lui enfonça son genou dans l’estomac avant de lui assener un coup de poing sur la nuque.
    L’homme perdit connaissance.
    Malone entendit quelqu’un courir à quelques mètres de là.
    « Non, je vous en prie, laissez-moi. »
    Claridon.
     

     
    De Rochefort descendit de la galerie et se dirigea droit vers la sortie. Il savait que l’inconnue n’allait pas traîner mais elle n’avait pas le choix : elle devrait sortir dans le couloir ou traverser le bureau du conservateur. Le templier en faction devant le bureau venait cependant de lui signaler que tout était calme.
    Il avait à présent la conviction qu’elle était intervenue à Copenhague et probablement à Rennes-le-Château la veille, ce qui ne faisait que l’inciter à la rattraper. Il devait découvrir son identité.
    La porte donnant sur le couloir s’ouvrit avant de se refermer aussitôt. Le rai de lumière qui filtra lui permit d’apercevoir une silhouette étendue à terre entre les étagères. Il se précipita et découvrit l’un de ses hommes sans connaissance, une fléchette plantée dans le cou. C’est lui qui avait récupéré le journal, le livre et la lithographie.
    Désormais introuvables.
    La garce !
    « Suivez mes instructions », s’écria-t-il à l’intention du reste de son équipe en se précipitant vers la porte.
    À ces mots, Malone décida de retourner auprès de Stéphanie. Il ignorait la teneur des instructions en question mais elles devaient les concerner, ce qui ne présageait rien de bon.
    Il s’accroupit de nouveau et se faufila entre les étagères.
    « Stéphanie, murmura-t-il.
    — Par ici, Cotton. »
    Il se glissa près d’elle. On n’entendait plus que la