L'Héritage des Templiers
piégée.
Malone courut jusqu’à la cathédrale et y entra par la porte principale. Il remarqua deux hommes à sa droite – râblés, cheveux courts, vêtus sans recherche – qui ressemblaient aux individus à qui il venait d’échapper devant la salle des ventes. Il décida de ne pas prendre de risque et empoigna le Beretta qu’il gardait sous sa veste, arme standard attribuée aux agents de l’unité Magellan. Il avait été autorisé à la conserver lorsqu’il avait pris sa retraite et s’était arrangé pour la faire pénétrer en fraude au Danemark où la détention d’armes était prohibée.
Il cacha le pistolet derrière sa cuisse, prêt à faire feu. Cela faisait plus d’un an qu’il n’avait plus eu d’arme entre les mains. Il avait cru que cette sensation faisait partie de son passé et, d’ailleurs, elle ne lui avait pas manqué. Mais le suicide de l’inconnu au blouson rouge lui avait mis la puce à l’oreille et il s’était préparé avant de venir. C’était à ça que l’on reconnaissait un bon agent et c’était l’une des raisons pour lesquelles il avait accompagné plusieurs de ses amis à leur dernière demeure au lieu de descendre lui-même l’allée centrale d’une église les pieds devant.
Les deux hommes lui tournaient le dos, bras le long du corps, sans arme au poing. Les notes tonitruantes de l’orgue couvraient le bruit de ses pas. « On fait salle comble ce soir, les gars », s’exclama-t-il lorsqu’il fut tout près d’eux.
Il exhiba son arme lorsqu’ils se retournèrent. « Restons courtois, voulez-vous ? »
Par-dessus l’épaule de l’un des deux hommes, il en aperçut un troisième à une trentaine de mètres du transept qui avançait tranquillement vers eux. L’homme passa la main sous sa veste en cuir. Sans attendre la suite, Malone plongea à terre. Un claquement retentit par-dessus les notes de l’orgue et une balle vint déchiqueter le banc de bois devant lui.
Les deux hommes dégainèrent leur arme.
Couché à plat ventre, Malone tira deux coups de feu stridents qui résonnèrent à travers la cathédrale. L’un des hommes tomba à terre, l’autre prit la fuite. Malone s’agenouilla et perçut trois claquements. Il plongea de nouveau à terre au moment où d’autres balles s’encastraient dans le banc près de lui.
Il visa par deux fois le tireur isolé.
L’orgue se tut.
Les fidèles avaient compris ce qui était en train de se passer. Une véritable marée humaine passa bientôt devant la cachette de Malone et se précipita à l’extérieur de l’édifice par les portes de derrière. Profitant de la confusion pour jeter un coup d’œil par-dessus le banc, Malone aperçut l’homme à la veste de cuir debout près de l’entrée de l’une des chapelles latérales.
« Stéphanie », hurla-t-il par-dessus le tumulte.
Pas de réponse.
« Stéphanie. C’est Cotton. Dites-moi si tout va bien. »
Toujours pas de réponse.
Il rampa jusqu’au transept opposé et se releva. Devant lui, le déambulatoire faisait le tour de l’église. Les piliers qui se dressaient de part et d’autre de l’édifice le protégeraient de tirs éventuels et le chœur lui offrirait un abri idéal, aussi se mit-il à courir.
Stéphanie entendit les cris de Malone. Béni soit-il de ne jamais avoir pu s’empêcher de fourrer son nez dans les affaires des autres. Elle s’était réfugiée dans la chapelle des Mages, à l’abri d’un caveau en marbre noir. Elle entendit des coups de feu et comprit que Malone faisait ce qu’il pouvait même s’il était seul contre trois hommes au moins. Elle devait l’aider, mais de quelle utilité pouvait-elle donc lui être ? Elle n’était pas armée. Elle pourrait au moins lui dire qu’elle allait bien. Mais avant d’avoir pu ouvrir la bouche, à travers une grille en fer forgé menant à la cathédrale, elle aperçut Bernard, arme au poing.
Paralysée par la peur, Stéphanie sentit une panique qu’elle ne connaissait pas la submerger.
L’homme entra dans la chapelle.
Malone contourna le chœur. Les fidèles fuyaient la cathédrale, pris de panique, hystériques. Quelqu’un devait avoir appelé la police. Il ne lui restait qu’à maîtriser ses agresseurs jusqu’à son arrivée.
Il suivit le déambulatoire et vit l’un des deux individus aider son acolyte à sortir par la porte de derrière. Celui qui avait lancé les hostilités n’était pas en vue.
Malone en
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