L'Héritage des Templiers
lorsqu’ils empruntèrent le chemin menant au chantier.
« Ils ont peut-être assisté à une espèce de réunion, risqua l’homme debout près de lui. Ils retournent là d’où ils sont venus. »
De Rochefort partageait son avis. Cassiopée Vitt supervisait personnellement le chantier, aussi pouvait-on raisonnablement penser que les ouvriers étaient amenés à la rencontrer.
« Combien d’ouvriers sont-ils entrés ?
— Onze. »
Il compta. Le même nombre de personnes venait de quitter le château. Parfait. Il était temps de passer à l’action. « Allez-y, ordonna-t-il en approchant la radio de ses lèvres.
— Quels sont vos ordres ? demanda son interlocuteur.
— Faites le nécessaire pour les maîtriser jusqu’à mon arrivée », répondit-il, las de jouer avec ses adversaires.
Il pénétra dans le château par la cuisine, pièce gigantesque où l’acier dominait. Quinze minutes s’étaient écoulées depuis que ses hommes avaient donné l’assaut, et leur intervention s’était déroulée sans coup de feu. Les hôtes de Cassiopée prenaient leur petit déjeuner lorsque les hommes de de Rochefort avaient fait irruption au rez-de-chaussée. Des sentinelles postées devant chaque issue avaient anéanti tout espoir de fuite.
Le maître était satisfait. Il souhaitait rester discret.
En traversant les nombreuses pièces du château, il admira les murs tendus de brocard, les fresques aux plafonds, les pilastres sculptés, les chandeliers de cristal, les sièges recouverts de différentes teintes de damas. Cassiopée Vitt était une femme de goût.
Il trouva la salle à manger et se prépara à affronter Mark Nelle. Les autres seraient tués, leurs cadavres enterrés dans la forêt voisine, mais il ramènerait Mark Nelle et frère Geoffrey à l’abbaye où ils auraient à répondre de leurs actes. Leur punition serait exemplaire. Il fallait venger la mort du frère templier à Rennes-le-Château.
Il traversa un vaste hall et pénétra dans la salle à manger.
Ses hommes encerclaient la pièce, arme au poing. Il balaya la longue table du regard et aperçut six visages.
Il n’en reconnut aucun.
Au lieu d’avoir devant lui Cotton Malone, Stéphanie et Mark Nelle, frère Geoffrey, Cassiopée Vitt et Henrik Thorvaldsen, il dévisageait six inconnus vêtus de jeans et de chemises.
Des ouvriers du chantier.
Bon sang.
Ils lui avaient filé sous le nez.
« Retenez-les jusqu’à mon retour ! » ordonna-t-il à l’un de ses hommes en essayant de contenir la rage qui montait en lui.
Il quitta le château et flâna calmement le long du sentier ombragé menant au parking. Les véhicules étaient rares à cette heure matinale. Mais la voiture de location de Malone qui y était garée à son arrivée avait disparu.
Il était perplexe.
Où avaient-ils bien pu aller ?
L’un de ses hommes restés à l’intérieur le rejoignit en courant. Pourquoi avait-il quitté son poste ?
« Maître, d’après l’un des ouvriers, Cassiopée Vitt leur a demandé de venir au château à l’aube dans leurs vêtements de travail. Six d’entre eux ont échangé leurs vêtements avec les hôtes du château, et Vitt les a invités à prendre le petit déjeuner. »
Il en était déjà arrivé à cette conclusion. Quoi d’autre ?
« D’après ce même ouvrier, quelqu’un aurait laissé un message annonçant votre arrivée. Il devait alors vous remettre ceci », expliqua l’homme en tendant à de Rochefort un téléphone portable et un bout de papier.
Nous avons la solution. Je vous contacterai avant le coucher du soleil pour vous donner plus de détails .
« Connaît-on l’auteur de ce message ?
— Non. D’après l’ouvrier, on l’avait posé sur sa pile de vêtements accompagné d’un billet stipulant qu’il devait vous être remis en main propre.
— Comment l’avez-vous obtenu ?
— Lorsqu’il a prononcé votre nom, je me suis fait passer pour vous et il me l’a remis. »
Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Y avait-il un traître parmi ses ennemis ? Ça en avait tout l’air. Comme il ignorait tout de leur destination, il n’avait pas le choix.
« Repliez-vous et rentrez à l’abbaye. »
56
10 h 00
Malone s’émerveillait devant le spectacle qu’offrait la chaîne des Pyrénées, dont la beauté et la majesté égalaient celles des Alpes. Frontières naturelles entre la France et l’Espagne, les crêtes semblaient se succéder
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