L'Héritage des Templiers
PRÆ-CUM.
Præ-cum, que l’on pouvait traduire par : « Je vous prie de venir. »
Il examina de nouveau les lettres gravées dans la pierre.
JE VOUS PRIE DE VENIR
« Il faut bien reconnaître que l’abbé Bigou était un malin, plaisanta Malone après avoir partagé ses déductions avec ses compagnons.
— Cette flèche sur la pierre tombale devait avoir une signification, dit Mark. Elle est gravée en plein milieu, on ne peut pas la manquer. »
Tous les sens de Malone étaient désormais en alerte, son esprit passait en revue toutes les informations dont il disposait et il se mit à examiner le sol de la pièce. De nombreuses dalles avaient disparu et celles qui restaient étaient fendues et abîmées, mais il remarqua tout de même un motif : des carrés encadrés par une étroite bande de pierre sur toute la surface du sol.
Dans l’un des rectangles ainsi formés, il compta sept carrés sur la largeur et neuf sur la longueur. Il vérifia deux fois et aboutit au même résultat.
« Il y a sept fois neuf carrés sur chaque dalle », s’écria-t-il.
Mark et Henrik s’approchèrent de l’autel tout en comptant.
« Il y a neuf sections de la porte à l’autel, répondit Mark.
— Et sept sur la largeur de la salle, précisa Stéphanie en s’arrêtant de compter au pied du mur extérieur.
— Bon, je pense que nous ne nous sommes pas trompés d’endroit », conclut Malone. Il repensa à la pierre tombale. Je vous prie de venir. Il leva les yeux vers les mots gravés dans la pierre, avant de les baisser sur le sol. Les abeilles continuaient de bourdonner près de l’autel. « Allons chercher les lampes halogènes et le générateur. Nous avons besoin de voir ce que nous faisons.
— Je pense que nous devrions passer la nuit sur place, ajouta Cassiopée. L’auberge la plus proche se trouve à Elne, à une cinquantaine de kilomètres. Nous devrions camper ici.
— Avons-nous des vivres ?
— Nous pouvons nous procurer le nécessaire à Elne. C’est une ville assez importante. Nous pourrons y acheter ce dont nous avons besoin sans attirer l’attention. Mais je n’ai pas envie de quitter cet endroit. »
Il se rendait bien compte que les autres n’en avaient pas envie non plus. La tension montait, il le sentait, lui aussi. L’énigme n’avait plus rien du concept abstrait, impossible à comprendre. Au contraire, la réponse était à portée de main. Et contrairement à ce qu’il avait dit la veille à Cassiopée, il avait maintenant le désir de la découvrir.
« Je vais y aller, proposa Geoffrey. Vous n’avez qu’à rester ici et décider de la suite. C’est à vous de le faire, pas à moi.
— Nous apprécions votre geste, répondit Thorvaldsen.
— Vous aurez besoin d’argent, dit Cassiopée en tendant au jeune homme une liasse de billets.
— Faites-moi une liste. Je serai de retour avant la nuit », déclara le jeune homme en souriant.
58
Malone balaya l’intérieur de l’église avec le faisceau de sa lampe torche, examinant les murs en quête de nouveaux indices. Après avoir déchargé tout le matériel de Cassiopée, ils l’avaient transporté jusqu’à l’abbaye. Stéphanie et Cassiopée préparaient un campement à l’extérieur tandis que Henrik s’était porté volontaire pour ramasser du bois. Mark et Malone étaient revenus vérifier si rien ne leur avait échappé.
« Cette église est abandonnée depuis trois siècles d’après le curé de Saint-Agulous, expliqua Mark.
— À sa grande époque, ce devait être un endroit remarquable.
— Ce type de bâtiment est assez courant. Le Languedoc compte plusieurs églises souterraines. L’une des plus célèbres se trouve à Vals, dans l’Ariège. Elle est en bon état, on peut encore y admirer quelques fresques. Elles ornaient les murs de toutes les églises de la région, c’était la mode. Malheureusement, très peu d’entre elles ont réussi à passer le cap de la Révolution.
— La vie devait être dure à cette altitude.
— Les moines étaient une espèce à part. Ils n’avaient aucune distraction. Leur seule drogue était les quelques livres dont ils disposaient et les fresques de l’église. »
Malone s’efforçait de percer les ténèbres d’une profondeur presque artificielle qui l’entouraient et où ne filtrait qu’une pâle lueur phosphorescente, comme si l’église était engloutie par la neige.
« Nous devons partir du principe que le
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