L'Héritage des Templiers
à nous tenir chaud.
— J’ai du matériel et quelques vêtements dans le 4×4, dit Cassiopée. Je m’étais dit que nous nous retrouverions peut-être sous terre à un moment ou à un autre et je me suis munie de lampes halogènes, de torches et d’un petit générateur.
— Vous êtes vraiment pleine de ressources, lança Malone.
— Venez voir ! »
C’était Geoffrey qui les appelait.
Malone lança un coup d’œil dans le prieuré. Il ne s’était pas aperçu que le jeune homme s’était éloigné.
Ils se hâtèrent d’entrer dans le prieuré en ruine et trouvèrent Geoffrey devant ce qui avait dû être une porte de style roman. Il n’en restait pas grand-chose si ce n’est les sculptures à peine visibles de taureaux à tête humaine, de lions ailés et de feuilles de palmier.
« L’église, dit Geoffrey. Creusée dans le roc. »
En effet, les murs n’avaient pas été façonnés par la main de l’homme mais faisaient partie intégrante de la falaise qui dominait l’ancienne abbaye. « Nous allons avoir besoin de ces lampes torches, indiqua Malone à Cassiopée.
— Non, pas du tout, dit Geoffrey. La lumière filtre à l’intérieur de l’église. »
Malone entra le premier. Des abeilles bourdonnaient dans l’ombre. Des rais de lumière dans lesquels tournoyaient des grains de poussière inondaient la salle, entrant par des ouvertures pratiquées dans le roc à divers angles et destinées à tirer le meilleur parti possible de la course du soleil. Quelque chose attira son attention. Il s’approcha de l’un des murs de pierre polie aujourd’hui privés de toute ornementation, à l’exception d’une sculpture à environ trois mètres au-dessus de lui. Au centre était représentée une tête d’homme coiffée d’un casque et d’une cagoule. Les traits du visage avaient disparu, le nez était effacé, les yeux vides et sans vie. Au-dessus du visage, on voyait un sphinx ; en dessous, un bouclier de pierre et trois marteaux.
« Ce sont des symboles templiers, s’écria Mark. J’ai vu une représentation semblable à l’abbaye des Fontaines.
— Que fait ici cette sculpture ?
— Les Catalans qui vivaient dans la région au XIV e siècle ne portaient pas le roi de France dans leur cœur. On traita les templiers avec bonté ici, même après la purge. Ce qui explique pourquoi l’ordre est venu se réfugier dans la région. »
Les murs épais soutenaient une voûte. L’endroit devait sans doute être recouvert de fresques jadis, mais il n’en restait rien. L’eau qui s’était introduite par les murs poreux avait depuis longtemps effacé tous les vestiges artistiques de l’époque.
« On se croirait dans une grotte, remarqua Stéphanie.
— Dans une forteresse, plutôt, dit Cassiopée. C’était sans doute le dernier refuge des moines en cas d’attaque.
— Mais il y a un problème, remarqua Malone qui avait eu la même idée. Il n’existe qu’un seul et unique accès à l’église. »
Un autre détail attira son attention. Il s’avança et examina attentivement le haut du mur plongé dans la pénombre. « Si seulement nous avions l’une de ces lampes torches. »
Ses compagnons s’approchèrent à leur tour.
À trois mètres de hauteur, Malone aperçut les vestiges à peine visibles de lettres grossièrement gravées dans la pierre grise.
« P, R, D, V, I, R, fit-il, hésitant.
— Non, le corrigea Cassiopée. Ce n’est pas tout. Un autre I, peut-être un E et un autre R. »
Dans la pénombre, il essaya de donner un sens à ce qu’il venait de découvrir.
JE VOUS PRIE DE VENIR
Le cerveau de Malone se mit à tourner à plein régime. Il se souvint des mots gravés au centre de la stèle de Marie d’Hautpoul. REDDIS REGIS CELLIS ARCIS. Et de l’explication fournie par Claridon en Avignon.
Reddis signifie rendre, restituer. Regis est l’accusatif de rex, roi. Cella signifie cellier, grenier. Arcis est l’accusatif de arx, hauteur fortifiée, forteresse, citadelle.
Tous ces mots ne semblaient avoir aucun sens alors, mais peut-être fallait-il simplement les ordonner différemment.
Cellier, forteresse, restituer quelque chose jadis pris au roi.
En ajoutant quelques mots par-ci, par-là, le message pouvait donner quelque chose comme : « Dans un cellier, au cœur d’une forteresse, restitue quelque chose jadis pris au roi. »
Une flèche traversait la stèle pour relier les lettres P-S et le mot
Weitere Kostenlose Bücher