L'Héritage des Templiers
c’est le manque de dévouement dont nous faisons preuve.
— Nous ne sommes pas en guerre. Nous n’essayons pas de reprendre la Terre sainte aux infidèles. Il est question de retrouver quelque chose qui n’existe probablement pas.
— Blasphème !
— C’est la vérité. Et vous le savez. Vous pensez que trouver le legs des Templiers va tout changer. Cela ne changera rien. Vous n’avez pas encore gagné le respect de ceux qui vous servent.
— En tenant parole, je l’obtiendrai.
— Avez-vous bien réfléchi à cette quête ? Les choses ne sont pas aussi simples que vous le croyez. Les enjeux sont aujourd’hui beaucoup plus importants qu’au commencement. Le monde n’est plus peuplé d’illettrés et d’ignorants. Vous devez faire face à des problèmes bien plus nombreux aujourd’hui. Malheureusement pour vous, les écrits séculiers grecs, romains ou juifs ne font strictement aucune allusion à Jésus-Christ. Pas la moindre référence à Jésus dans les écrits qui nous sont parvenus. Seul le Nouveau Testament en parle. Ce livre lui est entièrement consacré. Et pourquoi ? Vous le savez aussi bien que moi. Si Jésus a bien existé, il prêchait la bonne parole dans les recoins les plus obscurs de la Judée. Personne ne faisait attention à lui. Les Romains s’en moquaient éperdument, tant qu’il n’incitait pas le peuple à la rébellion. Et les Juifs se contentaient de se disputer entre eux, ce qui convenait parfaitement aux Romains. Jésus n’a fait que passer. Il n’avait aucune importance. Pourtant, aujourd’hui, des milliards d’êtres humains le connaissent. La religion chrétienne compte le plus grand nombre de fidèles au monde. Et il est leur Messie, dans tous les sens du terme. Le Christ ressuscité. Rien de ce que vous pourrez découvrir n’y changera quoi que ce soit.
— Et s’il s’agit de ses ossements ?
— Comment être sûr que ce sont bien les siens ?
— Comment les neuf fondateurs de l’ordre l’ont-ils su ? Et voyez ce qu’ils ont accompli. Les monarques se pliaient à leur volonté. Comment l’expliquez-vous si ce n’est à cause de leur savoir ?
— Et vous pensez qu’ils l’ont partagé ? Comment s’y sont-ils pris, exactement ? Ont-ils montré les ossements du Christ à tous les monarques, tous les donateurs, tous les fidèles ?
— Je l’ignore. Cela dit, quelle qu’ait été la méthode employée, elle s’est révélée efficace. Les fidèles affluaient vers l’ordre, voulaient tous en devenir membres. Les autorités séculières cherchaient à obtenir ses faveurs. Ne peut-on retrouver ce pouvoir ?
— Si, mais pas de la façon dont vous l’imaginez.
— Cela m’exaspère. Après tout ce que nous avons fait pour l’Église. Vingt mille frères, six maîtres, tous morts en défendant Jésus-Christ. Le sacrifice des Hospitaliers n’est rien en comparaison ; pourtant, seuls deux templiers ont été canonisés alors que l’on compte de nombreux chevaliers hospitaliers au nombre des saints catholiques. Je veux réparer cette injustice.
— Comment vous y prendrez-vous ? Ce qui est ne peut changer. »
De Rochefort repensa au message. « Nous avons la solution. Je vous contacterai avant le coucher du soleil pour vous donner plus de détails. » Il tapota le téléphone dans sa poche. Le chapelain continuait son discours sur « la vanité de cette quête ». Royce Claridon poursuivait ses recherches dans les archives.
Mais une question le taraudait.
Pourquoi le téléphone ne sonnait-il pas ?
« Henrik hurla Malone, j’en ai vraiment par-dessus la tête de vos manigances ! »
Il venait d’apprendre que les ruines de l’abbaye voisine appartenaient à Thorvaldsen. Ils se trouvaient dans une forêt à huit cents mètres du village de Saint-Agulous, où leurs véhicules étaient garés.
« Cotton, j’ignorais complètement que cette abbaye m’appartenait.
— Et nous sommes censés vous croire ? lança Stéphanie.
— Je me fiche pas mal que vous me croyiez ou pas. Je n’en savais rien jusqu’à aujourd’hui.
— Comment l’expliquez-vous, dans ce cas ? demanda Malone.
— Je ne l’explique pas. Tout ce que je sais, c’est que Lars m’a emprunté cent quarante mille dollars trois mois avant sa mort. Il ne m’a jamais expliqué à quoi servirait cet argent et je ne le lui ai pas demandé non plus.
— Vous lui avez donné une telle somme sans lui demander de compte ?
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