L'Héritage des Templiers

gravité l’entraîne par terre.
    En jetant un coup d’œil par l’ouverture rectangulaire ainsi mise au jour, Malone découvrit un tas de pierres compact.
    « L’autel est rempli de pierres, constata Mark.
    — En effet, oui. Sortons-les de là, fit Malone en souriant.
    — Pourquoi ?
    — Saunière n’avait certainement pas envie que l’on suive sa trace ; or, ce plateau de pierre a un effet dissuasif. Mais c’est encore plus vrai pour ces pierres. Je fais ce que vous m’avez conseillé hier : essayons de raisonner comme il y a cent ans. Regardez autour de vous. Personne ne serait venu chercher de trésor ici. L’endroit n’était qu’une ruine. Et qui aurait pensé à démolir cet autel ? Il est resté en l’état pendant des siècles. Mais dans l’hypothèse où quelqu’un serait arrivé jusqu’ici, il convenait d’installer un niveau de protection supplémentaire. »
    Le support rectangulaire mesurait environ un mètre de haut et ils se mirent à le vider, ce qui ne leur prit que dix minutes. Au fond ils découvrirent une couche de terre.
    Lorsque Malone sauta à l’intérieur, il crut sentir une légère vibration. Il se pencha pour fouiller la terre desséchée à la texture sablonneuse. Mark l’éclairait tandis qu’il vidait la terre à pleines poignées. Soudain, il heurta quelque chose. En faisant un puits, il aperçut des planches.
    « J’adore avoir raison », annonça-t-il à Mark avec un large sourire.
     

     
    De Rochefort fit irruption dans la pièce où l’attendait son conseil. Il s’était hâté de convoquer ses officiers une fois sa conversation téléphonique terminée.
    « Le legs des Templiers vient d’être retrouvé », annonça-t-il.
    Les officiers furent abasourdis par cette nouvelle.
    « Notre ancien sénéchal et ses alliés ont localisé la cachette. Un de mes espions les accompagne. Il vient de m’annoncer leur succès. Il est temps de récupérer l’héritage qui nous appartient.
    — Que proposez-vous ? fit l’un d’eux.
    — Un contingent de chevaliers se rendra sur place et s’emparera d’eux.
    — Un nouveau bain de sang en perspective ? demanda le chapelain.
    — Pas si nous faisons preuve de prudence. »
    Le chapelain n’avait pas l’air très convaincu.
    « L’ancien sénéchal et Geoffrey, qui est apparemment votre allié – puisque, à notre connaissance, aucun autre de nos frères ne s’est joint à eux –, ont déjà tué deux templiers. Rien ne nous dit qu’ils ne pourraient pas en tuer d’autres.
    — Frère chapelain, puisqu’il n’est pas question de foi ici, nous nous passerons de vos conseils, lança de Rochefort, à bout de patience.
    — La sécurité des membres de cet ordre est l’affaire de tous.
    — Osez-vous dire que je ne me soucie pas de la sécurité de la confrérie ? Remettez-vous mon autorité en cause ? Contestez-vous ma décision ? Répondez, chapelain. »
    Rien dans l’attitude du Vénitien ne trahissait la peur. « Vous êtes mon maître. Je vous dois obéissance… quelles que soient les circonstances », se contenta-t-il de remarquer.
    L’insolence du chapelain déplut terriblement à de Rochefort.
    « Cependant, maître, reprit le Vénitien, ne nous avez-vous pas expliqué que nous devrions tous être associés aux décisions d’une telle portée ? » Quelques officiers opinèrent du chef. « N’avez-vous pas annoncé à la confrérie lors du chapitre que vous nous emmèneriez dans une nouvelle direction ?
    — Frère chapelain, notre ordre s’apprête à entreprendre sa plus importante mission depuis des siècles. Les débats devront attendre.
    — Je pensais que la plus importante de nos missions consistait à rendre grâce à Notre-Seigneur et à Dieu. Il est bien question de foi ici, je suis donc qualifié pour participer au débat.
    — Retirez-vous immédiatement. »
    Le chapelain ne bougea pas. Personne ne dit un mot.
    « Si vous ne vous retirez pas immédiatement, je vous ferai arrêter et vous aurez à répondre de votre insolence plus tard. Ce qui n’aura rien de plaisant, ajouta-t-il après une pause.
    — Je m’en vais, fit le chapelain en se levant et en s’inclinant. Comme vous me l’ordonnez.
    — Nous aurons une petite conversation plus tard, je vous l’assure. »
    De Rochefort attendit que le chapelain ait quitté la pièce pour reprendre son discours. « Nous sommes en quête du legs des Templiers depuis de longues années. Il est