L'Héritage des Templiers

à portée de main, désormais. Le contenu de cette cache n’appartient qu’à nous. C’est de notre patrimoine qu’il s’agit. En ce qui me concerne, j’ai l’intention de reprendre ce qui nous appartient. Douze chevaliers m’assisteront dans cette tâche. Je vous laisse le soin de choisir ces hommes. Qu’ils se préparent et me retrouvent armés dans une heure, au gymnase. »
     
    Malone pria Cassiopée et Stéphanie d’apporter la pelle qu’ils avaient déchargée du 4×4. Elles arrivèrent en compagnie de Henrik, et Malone leur expliqua quelle découverte Mark et lui venaient de faire.
    « Bien joué, remarqua Cassiopée.
    — Il m’arrive de réfléchir.
    — Il faut enlever ce qu’il reste de terre, lança Stéphanie.
    — Passez-moi la pelle. »
    Il se mit à vider le support de l’autel. Au bout de quelques minutes, trois planches noircies apparurent, partiellement liées les unes aux autres par des fils de fer ; les autres formaient une trappe.
    Il se pencha pour tâter les gonds. « Le métal est rouillé. Ces gonds sont fichus. Un siècle d’intempéries aura eu raison d’eux, ajouta-t-il en se servant de la pelle pour achever de les détruire.
    — Un siècle ? Que voulez-vous dire ? demanda Stéphanie.
    — C’est Saunière qui a construit cette trappe, expliqua Cassiopée. Le bois est en assez bon état, il n’est certainement pas là depuis plusieurs siècles. Et on dirait qu’il a été raboté : ce ne serait pas le cas si le bois datait du Moyen Âge. Il fallait que Saunière puisse entrer et sortir facilement. Alors, quand il a découvert ce passage, il en a modifié l’accès.
    — Je suis d’accord avec vous, dit Malone. Ce qui explique comment il arrivait à faire bouger le plateau. Il se contentait de le faire glisser de côté, ôtait les pierres qui dissimulaient la trappe, descendait par l’ouverture et remettait tout en place une fois qu’il avait terminé. D’après ce que j’ai entendu dire, il était en bonne forme physique. Et très intelligent, aussi. »
    Il planta la pelle entre le support et les planches et fit levier. Mark se saisit des planches ; Malone se débarrassa de la pelle et, en tirant de concert, ils réussirent à les arracher. Une ouverture apparut.
    « Incroyable, s’écria Thorvaldsen en jetant un coup d’œil. C’est peut-être bien l’endroit que nous cherchions. »
    Stéphanie braqua sa lampe torche vers le trou. Une échelle était appuyée contre l’un des murs. « Qu’en pensez-vous ? Sera-t-elle assez solide ?
    — Il n’y a qu’un moyen de le savoir. »
    Malone tendit la jambe et testa le premier barreau. L’échelle était faite d’épaisses planches de bois et il espérait que les pointes avaient tenu le coup. Il aperçut quelques têtes rouillées. Il appuya plus fort en s’accrochant au support de l’autel au cas où le barreau lâcherait. Mais rien de tel ne se passa. Il plaça son autre pied sur le barreau suivant qu’il testa à son tour.
    « Ça ira, je pense.
    — Je suis plus légère que vous, fit remarquer Cassiopée. Je serais ravie d’y aller en premier.
    — Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’aimerais avoir cet honneur, répondit Malone avec un sourire.
    — Vous voyez que j’avais raison, cette quête vous intéresse, après tout. »
    Oui, elle l’intéressait. Ce mystérieux trésor l’attirait comme ces livres rares qu’il trouvait parfois sur des étagères poussiéreuses. On n’était jamais sûr de ce que l’on allait découvrir.
    En agrippant toujours le support de l’autel, il posa le pied sur le deuxième barreau de l’échelle, distant du précédent d’une quarantaine de centimètres. Il attrapa rapidement le haut de l’échelle et descendit d’un cran.
    « Ça a l’air de tenir. »
    Malone continua à descendre en prenant la précaution de tester chaque barreau au préalable. Stéphanie et Cassiopée fouillaient les ténèbres de leurs lampes torches. Dans le halo des faisceaux lumineux, il vit qu’il avait atteint le bas de l’échelle. Un pas de plus et il toucherait le sol recouvert de gravillons et de pierres de la taille d’un poing ou d’un crâne humain.
    « Lancez-moi une torche », ordonna Malone.
    Thorvaldsen fit ce qu’il demandait. Grâce à la lumière, Malone s’aperçut que l’échelle mesurait un peu moins de cinq mètres de hauteur. Il vit qu’elle était posée au centre d’un couloir naturel que la pluie et la