L'Héritage des Templiers
rien.
— Je sais que vous êtes un salaud. Et, ajouta-t-il en désignant Geoffrey, je sais qu’il a trahi son ami. Ainsi que l’ordre auquel il appartient. »
Geoffrey accusa le coup, une lueur de dédain passant furtivement dans son regard gris pâle.
« Je suis loyal envers mon maître. C’est le vœu que j’ai prononcé.
— Alors c’est pour respecter votre vœu que vous nous avez trahis ?
— Je n’espérais pas que vous comprendriez.
— Et je ne comprendrai jamais. »
De Rochefort abaissa son arme avant de faire signe à ses hommes d’entrer. Ils envahirent l’église et il leur intima le silence. Quelques gestes codés leur permirent immédiatement de comprendre que six chevaliers devaient se poster à l’extérieur de la bâtisse et six autres à l’intérieur.
Malone contourna le piège découvert par Stéphanie pour approcher de la grille métallique. Les autres lui emboîtèrent le pas. Il remarqua un cadenas en forme de cœur accroché à une chaîne. « Du laiton, dit-il. Mais le portail est en bronze.
— Le cadenas doit dater du tempes de Saunière, dit Mark. Le laiton était rare au Moyen Âge. Il faut du zinc pour le fabriquer et il était difficile de s’en procurer.
— Ce type de cadenas était très répandu autrefois dans la région pour enchaîner les esclaves », expliqua Cassiopée.
Aucun d’eux ne faisait le moindre geste pour ouvrir le portail et Malone savait pourquoi : un autre piège les attendait peut-être.
Du bout de sa chaussure, il balaya doucement la terre et le gravier sous ses pieds et testa la solidité du sol. Il avait l’air ferme. Il examina le portail à la lumière de sa torche. Deux gonds de bronze maintenaient le vantail droit en place. Il éclaira l’autre côté du portail. Le tunnel décrivait un angle droit quelques mètres plus loin, et il leur était impossible de voir au-delà. Génial. Il testa la solidité de la chaîne et du cadenas. « Ce laiton est encore costaud. On ne va pas pouvoir le briser.
— Et en le coupant ? proposa Cassiopée.
— Ça marcherait. Mais avec quoi ?
— Le coupe-boulon que j’ai amené. Il est dans la trousse à outils, en haut, près du générateur.
— Je vais le chercher », dit Mark.
« Il y a quelqu’un ? »
La question lancée depuis la grotte située sous l’autel fit sursauter de Rochefort. Il eut tôt fait de se rendre compte que c’était la voix de Mark Nelle. Thorvaldsen s’avança pour lui répondre mais de Rochefort agrippa le vieil homme bossu et lui plaqua la main sur la bouche avant qu’il ait pu dire un mot. Puis il fit signe à l’un des chevaliers de se saisir du Danois qui se débattait, et une autre main vint remplacer la sienne pour le réduire au silence. D’un geste, de Rochefort ordonna qu’on l’emmène dans un recoin de l’église.
« Répondez », ordonna le maître à Geoffrey.
Il serait intéressant de voir jusqu’où allait la loyauté de son nouvel allié.
Geoffrey fourra son arme dans sa ceinture et approcha de l’autel. « Je suis là.
— Tu es de retour. Bien. Des problèmes ?
— Aucun. J’ai acheté tout ce qu’il y avait sur la liste. Où en êtes-vous là en bas ?
— Nous avons trouvé quelque chose, mais nous avons besoin d’un coupe-boulon. Il est dans la trousse à outils, près du générateur. »
Geoffrey alla chercher l’outil à l’endroit indiqué.
Qu’avaient-ils donc trouvé ? se demandait de Rochefort.
Geoffrey lança le coupe-boulon à Mark.
« Merci, répondit-il. Tu viens ?
— Je vais rester ici avec Thorvaldsen et surveiller les environs. Nous n’avons pas besoin d’hôtes indésirables.
— Bonne idée. Où est Henrik ?
— Il déballe mes emplettes et prépare le campement pour la nuit. Le soleil est presque couché. Je vais aller lui donner un coup de main.
— Tu ferais bien de préparer le générateur et de dérouler les câbles électriques pour pouvoir brancher les lampes halogènes. Nous en aurons peut-être besoin bientôt.
— Je m’en occupe. »
Geoffrey attendit un moment avant de s’éloigner de l’autel en murmurant : « Il est parti.
— Il est temps de prendre le contrôle de cette expédition », dit de Rochefort sachant ce qui lui restait à faire.
Malone s’empara du coupe-boulon et enserra la chaîne de laiton. Il appuya sur les poignées pour permettre aux dents acérées de couper net le métal. Un bruit sec leur
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