L’HISTOIRE DE L’ATLANTIDE
de minces feuilles de métal, dont la surface était pareille à de la porcelaine blanche. Ils avaient aussi le moyen de reproduire un texte écrit en plaçant sur la feuille à reproduire une autre plaque de métal très mince, préalablement plongée dans un liquide spécial. Le texte ainsi gravé sur la seconde plaque pouvait être reproduit à volonté sur d’autres feuilles ; un grand nombre de ces feuilles, attachées ensemble, formaient un livre.
Une coutume qui se distinguait beaucoup des nôtres doit être indiquée ici, elle a trait à leur nourriture. C’est un sujet désagréable, mais qui ne peut être passé sous silence. Ils rejetaient ordinairement la chair des animaux, tandis qu’ils se nourrissaient des parties que nous rejetons aujourd’hui.
Ils buvaient aussi le sang – souvent tout chaud encore – et en préparaient différents mets. Il ne faudrait pas croire cependant qu’ils ne connaissaient pas de mets plus délicats. Les mers et les rivières leur fournissaient du poisson, dont ils mangeaient même la chair dans un état de décomposition qui nous répugnerait. La culture des différentes graminées était très répandue, ils en faisaient du pain et des gâteaux. Enfin ils avaient aussi du lait, des fruits et des légumes.
Une petite minorité des habitants, il est vrai, n’adopta jamais les coutumes esquissées plus haut. C’était le cas pour les rois et les empereurs adeptes, pour le clergé initié dans tout l’empire. Ceux-ci étaient tout à fait végétariens, mais beaucoup parmi les conseillers de l’empereur et parmi les courtisans, tout en feignant une grande sobriété, assouvissaient en secret leurs goûts plus grossiers.
Les boissons fortes étaient inconnues dans ces temps-là. Une boisson très fermentée fut répandue à une certaine époque ; mais elle éveillait une excitation si dangereuse chez ceux qui en buvaient qu’une loi en défendit la consommation.
Les armes de guerre et de chasse différèrent considérablement aux différentes époques. Les épées et les lances, les arcs et les flèches suffisaient généralement aux Rmoahals et aux Tlavatlis. Ils faisaient alors la chasse à des mammouths aux longs poils laineux, aux éléphants et aux hippopotames. Les marsupiaux abondaient aussi, de même que des survivants d’un type intermédiaire – les uns demi-reptile, demi-mammifère, les autres demi-reptile, demi-oiseau.
L’emploi des explosifs était répandu à une époque reculée et atteignit plus tard une grande perfection. Les uns paraissent avoir été tels qu’ils faisaient explosion sous un choc, d’autres après un certain intervalle de temps ; mais, dans les deux cas, la destruction des êtres vivants devait résulter de l’émanation d’un gaz délétère, et non pas de la projection des balles.
Les explosifs étaient devenus si puissants aux derniers temps de l’Atlantide, que des groupes entiers de combattants furent, paraît-il, détruits dans les batailles par les gaz délétères produits par l’explosion, au-dessus de leurs têtes, d’une de ces bombes qu’on lançait à l’aide d’une sorte de levier.
Le système monétaire doit être examiné à son tour. Pendant les trois premières sous-races, l’idée d’une monnaie d’État était absolument inconnue. De petits morceaux de métal ou de cuir, indiquant une valeur quelconque, étaient à la vérité employés comme monnaie. Perforés au centre, ces morceaux attachés ensemble étaient généralement suspendus à la ceinture. Mais chacun, pour ainsi dire, fabriquait la monnaie dont il se servait et cette monnaie de métal ou de cuir ainsi formée et échangée contre une autre valeur convenue n’était pas autre chose qu’une sorte de reconnaissance de dette, ce qui est de nos jours un billet à ordre. Nul n’était autorisé à fabriquer plus de cette monnaie qu’il ne pouvait en représenter l’équivalent par les biens qu’il possédait.
Ces pièces de métal ou de cuir ne circulaient pas comme la monnaie circule ; le possesseur de ces pièces avait les moyens de connaître très exactement les ressources de son débiteur, grâce à la faculté de clairvoyance que tous possédaient alors à un certain degré. Dans les cas douteux, on se servait de cette capacité pour vérifier l’état des affaires.
Il faut constater cependant qu’aux derniers temps de Poseïdonis un système de monnaie semblable au nôtre fut adopté ; et l’image
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