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L'histoire secrète des dalaï-lamas

L'histoire secrète des dalaï-lamas

Titel: L'histoire secrète des dalaï-lamas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gilles van Grasdorff
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et moi apprîmes le plus possible de cet homme remarquable, sur les coutumes et les habitants du Tibet [392] . »
    Le séjour sera court. Le temps de monter l’expédition, avec l’aide de Rani Dorji, le Premier ministre du Bhoutan, et son épouse tibétaine, qui « traduisait de la poésie de son pays et des vieilles ballades en anglais [393]  », et Rai Sahib Sonnam, l’agent commercial britannique de Yatung, qui les accueillera chez lui, au Tibet.
     
    Premiers pas sur le Toit du monde
     
    C’est déjà le mois d’octobre. Le temps presse. La caravane est prête : des mules pour le transport du matériel, des chevaux pour les hommes, fournis en partie par le Maharadjah, en partie par les Dorji. Ils sont cinq à quitter Gangtok au petit matin, par la route qu’a suivie, trois ans plus tôt, l’expédition SS de Ernst Schäfer.
    La chance leur sourit dans ces premières étapes. Pour atteindre Gyantsé, la troisième ville tibétaine après Shigatsé et Lhassa, la capitale, il leur faudra quinze journées, si tout se passe bien. À Lhassa, Frank Ludlow, le chef de la mission britannique, a averti le dalaï-lama et le régent du départ de l’expédition américaine.
    De suite, il faut commencer à gravir une petite pente assez douce et bientôt plus raide. Après deux heures de marche, les deux agents de l’OSS et leurs trois compagnons franchissent un premier col. Le temps est clair et l’instant magique : dans les lointains, se dessine Gangtok.
    Le guide ne s’attarde pas. Il faut rejoindre la première halte avant le coucher du soleil. Tantôt à pied, rarement à cheval, Dolan et Tolstoï ne sont pas mécontents d’achever cette première étape en territoire tibétain, sans aucun incident majeur. La halte se fait dans une sorte d’auberge, avec des dortoirs communs. Outre les gens de la maison, les deux Américains remarquent qu’il y a beaucoup de monde, des porteurs de thé, des marchands, un couple de pèlerins. En partant du Sikkim, c’est le seul endroit où l’on peut passer convenablement la nuit. Le guide s’accorde à leur dire qu’il existe un chemin plus court, mais il s’empresse d’ajouter que la piste est impraticable pour les chevaux et les mulets et même très difficile pour les voyageurs qui s’y risquent à pied. Il y a notamment le Thoring La, le col de la mort, qu’il vaut mieux éviter. Mais Dolan connaît bien les difficultés de leur entreprise et il ne se fait aucune illusion sur ce qui les attend.
    À Yatung, un fonctionnaire de Lhassa est venu remettre aux deux Américains le laissez-passer du dalaï-lama : « Cette lettre, explique Tolstoï, était une pièce de coton rouge d’une soixantaine de centimètres de long pour être portée sur la poitrine ou au bout d’un bâton par l’éclaireur qui nous précède d’un ou deux jours [394] . » Le lendemain, Dolan, Tolstoï et leurs trois compagnons boivent le thé d’adieu sous une tente dressée entre la ville et le monastère et prennent congé de leurs hôtes. Direction Lhassa !
    Mais la route est encore longue et incertaine. Après plusieurs jours de marche, on les aperçoit à Phari dzong : « Nous séjournâmes, témoigne Tolstoï, dans une maison qui servait de bureau de poste aux Tibétains, le plus haut du monde, à plus de 4 000 mètres d’altitude [395] . » Le 22 octobre, la mission américaine franchit le col du Tang-la, à plus de 4 600 mètres d’altitude. Le point de vue est magnifique, mais le chemin terrifie les voyageurs. Au Tibet, pour tracer la route, les voyageurs se font précéder par les yacks, posant les pieds où leur bêtes ont posé leurs sabots... Huit jours plus tard, le 1er novembre 1942, les deux agents de l’OSS entrent dans Gyantsé. Le 2, Brooke Dolan est alité à cause d’une pneumonie. Le docteur Humphries, médecin anglais de la mission britannique, accourt à son chevet. Un mois se passe, Dolan se remet lentement. Le 4 décembre, les voici repartis. Cette fois, la caravane des Américains est escortée par deux soldats de l’armée tibétaine, spécialement venus de Lhassa : « Le sergent chevauchait devant avec un fusil dans le dos et une boîte à prières en argent à l’épaule, sur le meilleur cheval qu’il avait réquisitionné au village : sa monture était couverte d’ornements et de cloches [396]  », ce qui donnait un grand air de dignité à leur colonne.
    Plusieurs étapes plus loin, le Tsangpo (le Brahmapoutre, en Inde) franchi en

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