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L'histoire secrète des dalaï-lamas

L'histoire secrète des dalaï-lamas

Titel: L'histoire secrète des dalaï-lamas Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gilles van Grasdorff
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bac, la caravane arrive à Chushul dzong, où le chef du village informe les deux Américains que Tsarong, le ministre d’État, qui avait déjà reçu la mission nazie d’Ernst Schäfer, proposait de les loger dans une de ses nombreuses demeures. Dans la salle de réception, des cartes du monde recouvrent les murs : Tsarong est, en effet, le seul Tibétain membre de la Société de Géographie.
    Ce voyage vers Lhassa est une source précieuse de renseignements pour la mission américaine. Cette équipée à travers les montagnes du Tibet les a complètement épuisés, mais une nouvelle surprise les attend. À trente kilomètres de la capitale, une impressionnante escorte a dressé des tentes. Elle est commandée par Kusho Yöntön Singhi, un jeune lama des Bonnets jaunes chargé de remettre, de la part de Tsarong, le ministre des Affaires étrangères, une lettre de bienvenue aux deux Américains et leurs guides. Après un échange de khatas, Dolan et Tolstoï prennent le temps de se désaltérer. Comme leurs montures sont épuisées par le voyage, ils se voient offrir deux chevaux du Dakpo appartenant à l’écurie du kung, le père du dalaï-lama.
    Après une nuit de repos sur place, la délégation américaine, drapeau étoilé battant au vent, et son escorte, se remet en route au lever du jour pour la dernière étape vers Lhassa, où les deux agents de l’OSS demeureront une centaine de jours.
     
    Un Tolstoï à Lhassa
     
    Pour Brooke Dolan et Ilya Tolstoï, il n’y a rien de plus facile que de franchir les derniers kilomètres entre Gyantsé et Lhassa. Les deux Américains et leur escorte longent pendant trois ou quatre kilomètres la rivière Khyi-chu, qui traverse la capitale, puis ils franchissent le seul pont en métal depuis Gangtok, construit, quelques années plus tôt, par Tsarong, sans l’assistance d’ingénieurs étrangers. Toutes les pièces, bien trop lourdes pour les animaux, ont été importées des Indes par des porteurs qui ont traversé la chaîne himalayenne, avec des pertes considérables.
    Sachant que l’expédition américaine, alors à cinq kilomètres de Lhassa, est attendue à l’extérieur de la cité, Yöntön envoie un messager pour avertir de leur approche.
    Encore trois kilomètres... Des tentes ont été dressées. Des fonctionnaires en tenue d’apparat viennent au-devant de Dolan et de Tolstoï. À une trentaine de pas l’un de l’autre, on se souhaite la bienvenue, puis tout le monde descend de cheval, pour se saluer à l’occidentale. Suivons les deux Américains sous la tente d’honneur, et laissons Tolstoï raconter cet instant : « Nous eûmes les sièges d’honneur avec, devant nous, une petite table pleine de fruits secs et de sucreries. Nos hôtes s’assirent à notre droite et gauche selon leur rang, sur des coussins de hauteur allant en diminuant. Les hôtes les moins importants étaient sur des coussins plats à l’entrée de la tente et les tables devant eux étaient vraiment très basses [397] . » On leur servit le thé au beurre accompagné de riz cérémoniel : « Nous prîmes de ce riz dans nos doigts, écrit Ilya, jetâmes quelques graines par-dessus nos épaules pour apaiser les esprits et mangeâmes les grains restants [398] . » Quand les bols furent retirés, des représentants du kashag leur donnèrent des lettres de bienvenue.
    À peine installés à Dekyi Lingka, la mission britannique, les réceptions sont nombreuses – chez les Tsarong, les Surkhang... –, jusqu’au jour de l’audience avec le dalaï-lama.
    Le 20 décembre 1942, le dalaï-lama les reçoit : l’entrevue a été fixée à 9 h 20 du matin.
    C’est à cheval que les deux Américains, accompagnés d’un lama du monastère de Namgyal, se rendent au Potala. À l’intérieur, tout se passe à pied, à travers un dédale de labyrinthes, de petites cours, de salles sombres, et de marches à grimper jusqu’à la salle du trône, richement décorée : « Sa Sainteté était assise, jambes croisées, une coiffe jaune sur la tête. Nous fûmes immédiatement impressionnés par son visage jeune (ndla, le dalaï-lama n’a pas huit ans) et lumineux [399] . »
    À la droite de Tenzin Gyatso, le régent Tagdra Rinpoché est, lui aussi, assis sur un trône, « similaire à celui du dalaï-lama », et « encore plus loin à droite était assis le père du dalaï-lama, un noble richement vêtu avec un chapeau sur la tête [400]  ».
    C’est la première fois

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