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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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camarades était déjà mort, je ne puis me rappeler s’il a voulu dire que le sujet était mort à la suite des expériences, ou à cause de la typhoïde.
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    Le 6 juin 1947, le professeur Beiglbock fut entendu par le tribunal de Nuremberg.
    — Je m’appelle Wilhelm Beiglbock, et je suis né le 10 octobre 1905 en Autriche. Mon père était médecin de campagne, et j’ai étudié la médecine à l’université de Vienne, sous la direction du professeur Schwostek, de la vieille école viennoise. En 1936, je devins l’assistant d’Eppinger, et, en 1940, son chef de clinique médicale ; je restai avec lui jusqu’à la fin de la guerre. Son nom était connu du monde entier.
    — J’ai été chargé de cours en 1940 ; en 1943, Eppinger me proposa pour un poste de professeur d’Université ; je fus nommé en juin 1944 ; j’ai écrit un assez grand nombre d’ouvrages scientifiques.
    — En mai 1941, je fus mobilisé dans l’armée de l’air allemande, et c’est à Treviso, vers la fin de juin 1944, que je reçus l’ordre d’effectuer les expériences de l’eau de mer. Je dus me présenter à l’inspection du Service de santé de l’armée de l’air à Berlin, où je vis le docteur Becker-Freyseng, qui me mit rapidement au courant, et me conduisit au médecin-colonel Merz, qui me donna l’ordre formel d’effectuer ces expériences. Je demandai à les réaliser dans mon service de Treviso, sur des soldats volontaires, et je déclarai que je ne voulais pas expérimenter dans un camp de concentration.
    — Le docteur Merz me déclara que la gravité de la situation sur tous les fronts ne permettait pas de conserver longtemps des soldats dans les hôpitaux, sans nécessité absolue ; ceci se passait peu après le débarquement anglo-américain, et il me cita l’ordre formel du Führer, qui exigeait par exemple de faire sortir des malades incomplètement guéris. Nous n’agissions déjà plus en accord avec les principes médicaux, mais sur ordres dictés par la nécessité ; c’est pourquoi j’acceptai les raisons du médecin-colonel Merz. Par la suite, j’appris que Eppinger avait lancé toute cette affaire ; il m’avait proposé du fait que j’étais le plus ancien et que j’appartenais à l’armée de l’air. Il n’avait bien entendu rien à voir avec le choix de Dachau comme lieu des expériences.
    — Becker-Freyseng m’indiqua l’urgence de la solution du problème, les difficultés insurmontables de la méthode de Schaefer, et la nécessité de connaître les conseils à donner aux naufragés en mer ; c’est ainsi que je considérai de mon devoir d’effectuer ces expériences, dont la nécessité m’apparut. Il n’y avait pas eu, à cette époque, d’investigation systématique et scientifique des effets de l’eau de mer ; on ne peut considérer de la même façon un problème résolu en 1947, et un problème non résolu en 1944 ; on ne saurait reprocher à Hippocrate de n’être pas au courant de la chirurgie cérébrale moderne. Le problème des naufragés avait été négligé en temps de paix ; on s’y appliquait un peu partout, et jusqu’en Amérique.
    — Il s’agissait de savoir si la consommation de l’eau de mer était bonne ou mauvaise, et s’il fallait y ajouter de la dextrose. Ce problème devait être résolu par des expériences humaines, et il n’y avait aucun autre moyen d’y parvenir. Il n’existe aucun animal de laboratoire dont le métabolisme du sel et de l’eau puisse être comparé au métabolisme humain. Les lapins du docteur Schaefer, vécurent pendant des semaines et des semaines, en buvant de l’eau de mer. De plus, je n’ai trouvé aucun rapport étranger, à l’époque, sur la question.
    — Je n’eus rien à voir avec la préparation de ces expériences et je n’ai pas participé à la réunion du 25 mai, où elles furent décidées ; on me donna l’ordre de suivre rigoureusement le programme fixé, à une conférence à laquelle participaient des hommes comme Eppinger et Heubner. La question principale était de savoir si la préparation de Berka pouvait diminuer l’effet nocif de l’eau de mer sur le système humain. Les expériences de Sirany à Vienne ne donnèrent pas de résultats clairs, car c’était les sujets qui décidaient de la quantité d’eau de mer qu’ils devaient boire. Sirany était peut-être un bon dermatologue mais il n’était certainement pas un spécialiste du

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