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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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première fois qu’il travaillait à des expériences d’ascension lente, d’une durée de huit à dix minutes, mais je ne les vis pas ; puis il pratiqua des tests d’adaptation à l’altitude, et je fus témoin de quelques-unes de ses expériences, qu’il conduisait d’ailleurs correctement ; Rascher n’était pas du tout ponctuel : cela constituait un autre inconvénient. Les premières morts, apparemment inattendues, donnèrent sans doute à penser à Himmler que les expériences devaient être conduites avec l’aide de Fahrenkamp.
    — Comme j’avais déjà assisté à des expériences personnelles de Rascher, je fus présent aux expériences fatales. J’avais l’impression que Rascher avait tendance à élargir autant que possible la question, et à surcharger nos expériences communes de questions spéciales qui n’avaient aucune nécessité pratique. Par exemple, il désirait examiner le liquide céphalo-rachidien ; il m’avait confié son intention de devenir professeur d’université. Je prenais une part très active à nos expériences communes, et j’ai assisté parfois aux expériences de Rascher quand il m’arrivait d’être là, mais autrement, il les effectuait seul.
    — Après la première mort, il y eut une autopsie à laquelle j’assistai ; aujourd’hui, cela peut paraître différent, mais à l’époque, Rascher était un confrère qui avait eu, au cours d’une expérience, un accident fatal. Je portais un intérêt scientifique naturel à la cause de la mort ; je l’admets franchement, bien que je me rende compte du danger que cela peut présenter ici ; dans tous les hôpitaux, les médecins assistent aux autopsies. Je l’avais d’ailleurs averti qu’il vaudrait mieux s’arrêter, car l’électrocardiogramme montrait que le cœur faiblissait. Mais Rascher ne réagit point, il resta à cette altitude et la mort se produisit soudainement. C’était la première fois que je voyais une mort se produire à haute altitude, elle résulta certainement d’embolie aérienne.
    — En raison de la situation de Rascher, je ne pouvais pas faire d’objections, mais je lui dis que ce genre de choses ne devait pas arriver ; je me rendis alors à Berlin, et le dis à Ruff. C’est alors que nous nous décidâmes à arrêter des expériences, en prétendant que la chambre était absolument nécessaire au front.
    — Quand je revins à Dachau, le baromètre était cassé ; je le rapportai à Berlin, et au début ou au milieu de mai, je retournai à Dachau et terminai les expériences en les raccourcissant.
    — La deuxième mort se produisit après mon retour, ainsi que la troisième, dans des conditions identiques à la première. Rascher arrêta net les protestations, en disant que c’était sur l’ordre formel de Himmler qu’il désirait clarifier la question de la maladie des caissons et des embolies aériennes. Je fis remarquer qu’il était le premier à pratiquer une autopsie sous l’eau, pour montrer la présence de bulles d’air dans le sang ; il ajouta qu’il désirait également clarifier la question de l’électrocardiogramme au cours de la maladie de l’altitude, que Himmler lui en avait donné l’ordre, que Fahrenkamp devait venir l’assister à cette occasion, et qu’il désirait lui-même présenter un travail sur cette question afin de devenir professeur d’université. Il me montra alors une lettre qu’il me lut, en me faisant remarquer la signature de Himmler. À cette époque, Rascher semblait avoir réuni un matériel important sur les insuffisances cardiaques. Il avait pris des électrocardiogrammes de sujets fusillés. Il en avait pris à l’hôpital de Munich, et il désirait les comparer avec les électrocardiogrammes pris au cours de la maladie de l’altitude.
    — Pour notre rapport final, j’avais trop de sens de ma responsabilité pour présenter un rapport devant servir de base à nos vols futurs, et être utilisé par l’armée de l’air, pour cacher des points aussi importants que les morts survenues au cours des expériences. D’ailleurs, à cette époque, il n’y avait aucune raison de craindre de rendre compte de ces morts, car personne ne m’aurait inquiété à ce sujet.
    — En juillet 1942, Rascher vint à Berlin, et me dit que nous devions nous rendre au quartier général du Führer. Rascher me présenta à Himmler, qui le reçut très cordialement, et nous lui lûmes les comptes rendus de notre travail.

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