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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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destinés à la Société Ahnenerbe.
    H. – Passons aux expériences du froid sec.
    N. – Celles-ci furent effectuées en janvier, février et mars 1943 : une expérience fut d’abord faite sur un prisonnier étendu sur un brancard pendant la nuit, à l’extérieur du Block. Il était recouvert d’un drap, et toutes les heures, on versait sur lui un seau d’eau froide : il resta dans ces conditions jusqu’au matin, et sa température fut prise avec un thermomètre. Plus tard, Rascher déclara que c’était une erreur de l’avoir recouvert, et d’avoir versé de l’eau sur lui, car l’air n’était pas en contact avec son corps ; c’est pourquoi les autres sujets ne furent pas du tout couverts. L’expérience suivante eut lieu avec dix prisonniers qui passèrent la nuit nus dehors. La température de l’un d’entre eux fut mesurée avec un galvanomètre, et celles des autres avec un thermomètre.
    — Rascher assista à dix-huit ou vingt expériences de cette sorte ; je ne peux me rappeler exactement combien de morts se produisirent, mais je pense qu’environ trois morts survinrent pendant cette période. Un des jours suivants, le docteur Rascher me téléphona, et me dit que le docteur Grawitz était là, et demandait qu’au moins cent expériences de ce type soient réalisées. Rascher nous donnait l’ordre de pratiquer dix expériences la nuit suivante. Je répondis que c’était impossible, et que je n’avais pas de matériel. Le docteur Grawitz prit alors le téléphone, et me dit de ne pas essayer de trouver d’excuses, et de faire les expériences. Je répondis alors que j’essayerais ; je retournai au Block, et je discutai de la question avec mes camarades ; ceux-ci me dirent qu’il valait mieux faire les expériences en l’absence de Rascher, car s’il était présent, ce serait plus dangereux.
    — Nous donnâmes alors une anesthésie à l’évipan à dix prisonniers. Nous laissâmes seulement un détenu dehors jusqu’à dix heures du matin ; nous aurions été prévenus par la lampe rouge des gardes, si Rascher était revenu dans le camp. Vers 6 heures du matin, nous plaçâmes les sujets dehors, mais nous rédigeâmes les feuilles indiquant que dix expériences avaient eu lieu, c’est pourquoi, dans les feuilles établies pour les expériences du froid par Rascher, on voit que des sujets d’expériences sont restés pendant toute la nuit dehors, nus, à des températures de 3 à 10° au-dessous de zéro sans aucun accident, et qu’ils purent être rétablis par un bain chaud. Un expert verrait tout de suite que c’est une chose impossible. C’est de cette façon, qu’en théorie, nous pratiquâmes une centaine d’expériences, alors que pratiquement, nous en fîmes seulement vingt, sans qu’aucun cas de maladie ou de mort ne se soit produit. Pendant les expériences de Rascher qui amenèrent trois morts, les sujets furent parfois laissés dehors de 6 heures du soir à 9 heures du matin ; la température corporelle la plus basse obtenue fut 25°.
    H. – Je suppose que ces sujets ont énormément souffert ?
    N. – Oui, parce qu’au début, Rascher avait défendu que ces expériences soient faites sous anesthésie. Mais les sujets hurlaient tellement qu’il fut impossible à Rascher de continuer sans anesthésie ; il écrivit au Reichsführer S.S. pour suggérer que ces expériences soient pratiquées plus tard à Auschwitz, au lieu de Dachau.
    Témoignage père Michialowsky (182) .
    — Je suis né en 1909 en Pologne, et je suis prêtre catholique. Interné à Dachau, j’ai été examiné le 7 octobre 1942 par le docteur Brachtel, puis convoqué à l’hôpital – et conduit à la salle d’aviation. Il y avait là un bassin dans lequel flottaient des blocs de glace, deux tables avec des appareils, et des vêtements d’aviateur. Le docteur Brachtel était là, avec deux officiers en uniforme de l’armée de l’air. On me dit de me déshabiller, puis on m’examina ; on fixa des fils à mon dos, puis dans le rectum, et je dus remettre ma chemise et mon pantalon, puis un des uniformes, une paire de bottes fourrées, et une combinaison d’aviateur. On me plaça sous la nuque une chambre à air gonflée ; les fils furent reliés aux appareils, et je fus jeté à l’eau. J’eus immédiatement très froid, et je commençai à trembler. Je dis aux hommes qui étaient là que je ne pourrais pas supporter ce froid plus longtemps, mais ils rirent et

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