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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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H. Billot.
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    En conclusion, et ce sera le dernier document de ce lourd dossier consacré à un camp de concentration français « ordinaire » réservé aux tsiganes – comme il en existait des dizaines d’autres sur le territoire métropolitain, – la « lettre d’adieu » du sous-préfet de Châteaubriant qui estime « qu’il n’y a pas lieu de modifier l’aménagement ni les règlements actuels du camp » et annonce le transfert des tsiganes pour le nouveau camp de concentration de Montreuil-Bellay qui deviendra suivant l’expression du journaliste Christian Guy : « La capitale de guerre des tsiganes ».
     
    Le 21 janvier 1942.
     
    — Vous avez bien voulu me communiquer deux notes que vous avaient fournies M. Billot et une assistante sociale du Secours National sur le fonctionnement du camp de La Forge en Moisdon-la-Rivière et vous m’avez chargé d’effectuer une enquête afin de savoir s’il y avait lieu d’apporter des modifications à l’aménagement du camp.
    L’emplacement choisi par mon prédécesseur pour la création de ce camp occupé autrefois par une usine, actuellement désaffectée, comprend une vaste cour recouverte de scories et des bâtiments en très mauvais état dont la plupart ne possèdent pas de fenêtres.
    Ces bâtiments furent aménagés en dortoirs et dès le 11 novembre 1940, des nomades en provenance de la Loire-Inférieure et du Morbihan furent amenés.
    Le chef de camp, M. Leclercq, ancien commandant des unités disciplinaires marocaines qui travaillaient pendant la guerre aux mines de Rougé, constata rapidement qu’il était difficile de faire un camp modèle sur l’emplacement de l’ancienne usine de La Forge.
    Néanmoins, un certain nombre de travaux sommaires furent entrepris ainsi qu’il ressort des rapports que je vous ai adressés le 6 décembre 1940 et 10 janvier 1941.
    En janvier 1941, les P.G. français qui se trouvaient concentrés dans le camp de Châteaubriant furent transférés en Allemagne et le Gefangelenlager de Choisel devint disponible. Vous avez bien voulu à cette époque faire des démarches afin qu’il vous soit remis et transformé en camp de nomades.
    Dès mars 1941, le transfert des nomades de Moisdon-la-Rivière à Châteaubriant put avoir lieu et à partir de ce moment-là, les nomades bénéficièrent de conditions de vie plus agréables.
    Par la suite, le ministre de l’intérieur vous demanda de recevoir à Choisel des internés administratifs français, et progressivement ce camp fut transformé en un centre de séjour surveillé pour indésirables français.
    À partir-de ce moment, il devenait impossible de conserver côte à côte dans un même camp, des nomades internés par application d’une ordonnance allemande (crédits pour frais des troupes d’occupation) et des individus politiques ou indésirables internés par décision administrative française (crédits du ministère de l’intérieur).
    Il fallut donc envisager à nouveau le transfert des nomades de Châteaubriant vers Moisdon-la-Rivière. Mais afin d’éviter les inconvénients graves qui résultaient de l’inconfort total des bâtiments de l’usine désaffectée de La Forge en Moisdon-la-Rivière des travaux d’une certaine importance furent exécutés sur l’emplacement de l’ancien camp.
    Un ruisseau qui inondait périodiquement la cour centrale du camp fut contourné et un lavoir aménagé dans la partie haute de ce ruisseau. Des baraques du type « Adrian » furent montées et remplacèrent les anciens dortoirs humides et impossibles à chauffer du premier camp, une cuisine fut aménagée, l’eau potable amenée au centre du camp, un lavabo construit et l’électricité montée dans les baraques.
    Certes, il serait possible d’améliorer encore ce camp. Pour l’instant il n’y a pas de système de douches et l’enseignement scolaire des nombreux enfants qui s’y trouvent n’a pu encore fonctionner. Mais, dès maintenant, et contrairement au rapport de l’assistante sociale, déléguée du Secours National, les internés disposent de dortoirs chauffés et aérés munis de lits de bois du modèle de ceux qui servent aux P.G. français, d’une paillasse, d’un sac de couchage et de deux couvertures.
    Les nomades sont, sans aucun doute, sales et déguenillés, mais ils ont les moyens matériels de se laver et des vêtements en nombre suffisant ont été mis à leur disposition.
    Leur état de santé est bon

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