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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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notre pays, à édicter un règlement visant les nomades. En effet au « Vobif » n° 19 du 7 décembre 1940 était publié l’ordonnance du 22 novembre 1940 « concernant l’exercice des professions ambulantes ».
    — Mais alors que les textes réglementaires français d’avril 1940 ne concernaient que les nomades – individus français ou étrangers sans résidence fixe et n’exerçant aucune profession définie – l’ordonnance du « Militärbefchlshaber in Frankreich » interdisait aux marchands ambulants – individus français ou étrangers possédant en France une résidence fixe, exerçant une profession ambulante ou forains – individus français n’ayant pas de résidence fixe et exerçant une profession foraine – et aux nomades :
    — « L’interdiction de l’exercice des professions ambulantes » dans vingt et un départements occupés français, dont le Maine-et-Loire.
    — Dans une circulaire aux préfets du 23 janvier 1941, le « ministre secrétaire d’État à la Production industrielle et au Travail » soulignait les difficultés que la récente réglementation allemande risquait de provoquer, surtout en ce qui concerne les ambulants. Il recommandait aux préfets de demander aux Allemands des autorisations individuelles d’exercer, pour les marchands ambulants :
    « L’obtention de ces autorisations individuelles paraît indispensable, notamment pour le ravitaillement de nos villages qui est effectué la plupart du temps par des ambulants…
    « Ce mode de ravitaillement existe surtout en matière de denrées alimentaires et de commerce de vêtements et articles de bazar. »
    — Dans le cas où ces autorisations seraient refusées, les préfets devaient, dans l’esprit de la circulaire, favoriser l’installation en boutique des marchands ambulants. Pour ce qui est des nomades, « l’application de l’ordonnance ne soulève pas de difficultés », disait la circulaire. Elle ajoutait :
    — « Les forains représentent une catégorie beaucoup plus intéressante. Toutefois, il paraît difficile d’obtenir des Allemands, qui, sans doute, redoutent l’espionnage, qu’ils laissent circuler des individus qui n’ont pas de domicile fixe. »
    — C’est dans ces conditions que les autorités allemandes d’occupation se sont préoccupées ou cours des mois d’octobre et début novembre 1941, de rassembler les nomades dans de vastes camps de concentration.
    — Il existait effectivement, dans la plupart des départements, des camps où étaient assemblés des nomades. En créant le camp de Montreuil-Bellay, les Allemands appliquaient un plan de réorganisation d’ensemble des camps.
    — Dans une note du 11 novembre 1941 adressée au préfet, délégué du ministre de l’intérieur dans les Territoires occupés, le préfet de Maine-et-Loire faisant allusion à des renseignements obtenus auprès d’une haute personnalité allemande du District B, écrivait :
    — « La réorganisation des camps… aurait pour double but d’éviter d’une part la cohabitation dans un même camp d’internés d’origine différente, d’autre part, de réduire autant que possible les effectifs de garde immobilisés dans ces camps.
    « Ce résultat serait obtenu par la création des grands camps qui se substitueraient aux camps existants à ce jour, dont le grand nombre multiplie les besoins en personnel et en matériel.
    « C’est ainsi que le camp de Montreuil-Bellay serait destiné à devenir un grand camp où ne seraient rassemblés que des nomades.
    « Par contre, le camp de Châteaubriant serait appelé à ne recevoir que des internés politiques. »
    — C’est donc le 8 novembre que le camp de Montreuil-Bellay fut remis officiellement par le maire aux différents services chargés de la gestion. Un premier convoi de 265 nomades provenant du camp de La Morennerie (Indre-et-Loire) s’installa le jour même.
    — Dans les conclusions du rapport qu’il adressait le 16 novembre au préfet de Maine-et-Loire, le sous-préfet de Saumur se montrait satisfait de l’organisation du camp. Après avoir signalé la carence de l’intendance, il insistait toutefois sur l’état de santé des internés.
    a) les nourrissons sont en assez bon état,
    b) les enfants au-dessus de 3 ans sont très amaigris…
    c) les femmes enceintes (3 à 5 et 7 à 8 mois) sont très anémiées,
    d) les jeunes mères ont un état physique déficient.
    — Le linge,

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