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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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les vêtements et les chaussures sont pour la plupart inexistants.
    — Il n’y a pas de layette pour les petits…
    — Au début, de décembre 1941, 212 personnes venant du Finistère arrivaient au camp de Montreuil. Le sous-préfet se plaint des « conditions lamentables du transfert ». « Beaucoup de gens n’ont pas de couvertures, pas d’ustensiles de cuisine. » De plus, 28 forains sont transférés, qui ont un domicile fixe. Le lieutenant de gendarmerie commandant la section de Quimperlé se plaint également de ce que « nombre de personnes n’entraient pas dans le cas prévu d’internement ». Sur ce point, il semble que ces mesures de rassemblement des nomades au camp de Montreuil-Bellay, imposées par les autorités allemandes, aient manqué d’unité de doctrine.
    — Suivant les départements, les officiers d’administration allemands se sont montrés plus ou moins rigides ne sachant pas faire la différence entre les nomades, les forains et les ambulants.
    Il apparaît qu’étaient visés tous les nomades et parmi les ambulants, uniquement ceux qui sont « considérés au point de vue de la race comme étant des tsiganes ». C’est ce qui ressort d’une note adressée par le Feldkommandant de Tours à M. le Préfet de Maine-et-Loire.
    — « Dans le camp de concentration de Montreuil-Bellay il se trouverait avec les tsiganes des familles qui ont exercé le métier de marchands ambulants et auraient été expulsées comme nomades de la zone côtière.
    — « Au cas où ces marchands ne devraient pas être considérés au point de la race comme étant des tsiganes, ils peuvent sur demande, être libérés du camp. La condition est toutefois que les intéressés aient un domicile fixe d’où ils sont soumis par les autorités françaises à l’obligation de se déclarer. »
    — Le préfet du Finistère écrivait de son côté :
    — « À la suite d’ordres formels de l’autorité allemande, j’ai été appelé en décembre 1941 à faire transporter hors de mon département les individus sans domicile fixe, nomades et forains, ayant le type romani… Ces personnes ont été internées à Montreuil-Bellay. »
    — L’effectif au 19 décembre 1941 se répartissait comme suit :
    – Nomades………………… 229
    – Forains…………………… 210
    – Internés pour mesures administratives. 9
    – Prostituées………………… 3
    On peut voir quelle promiscuité pouvait exister dans le camp.
    — À Montreuil-Bellay, le nombre des internés augmentait rapidement. Le 2 janvier 1942, ils étaient 418. En avril 1942, les camps de nomades de Mulsanne et Coudrecieux dans la Sarthe étaient dissous et transférés à Montreuil-Bellay. Il y avait parmi les nouveaux arrivants :
    — Hommes : 214
    — Femmes : 187
    — Enfants : 323
    — L’effectif du camp atteignait alors 1 026 personnes (la capacité du camp était de 1 000 personnes).
    Le 2 août 1942, la population détenue au camp se répartissait ainsi par nationalités :
    Français : 563
    Belges : 38
    Portugais : 7
    Espagnols : 4
    Suisses : 3
    Luxembourgeois : 1
    Indéterminés : 98
    Total : 714
    — Le 9 octobre 1942, l’effectif du camp de Barenton dans la Manche (35 personnes) était transféré à Montreuil-Bellay.
    — Au cours des années 1943 et 1944, les nomades provenant des camps de Moisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure), Monthléry (Seine-et-Oise), Poitiers (Vienne), séjournèrent au camp de Montreuil-Bellay.
    — Il en vint aussi des départements des Deux-Sèvres, de la Vendée, de la Gironde, de l’Ille-et-Vilaine.
    — L’effectif du camp subit des variations constantes. En effet, comme il a été dit plus haut, une fantaisie certaine présida trop souvent aux véritables arrestations dont furent victimes, en particulier, de nombreux forains qui pouvaient justifier d’une résidence. Aussi on relevait fréquemment des « libérations » importantes.
    19 le 28 novembre 1942
    55 le 12 décembre 1942
    14 le 29 janvier 1943
    66 le 19 juillet 1943, etc.
    — D’ailleurs l’effectif du camp n’était plus, le 4 octobre 1943, que de 408.
    — Au sujet des « libérations », l’Administration préfectorale était assaillie de demandes. Comme toujours, dans des circonstances difficiles, il y eut des individus pour tirer parti de la situation. C’est ainsi qu’un avocat du Mans s’était spécialisé dans les « élargissements de

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