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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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étroit conduit d’air, débouchant dans la mystérieuse caisse en tôle fixée à l’extérieur du mur, suppléait à peine la quantité d’air nécessaire à respirer. Un jour, quarante Russes avaient été asphyxiés dans un pareil cachot. On les y avait entassés si étroitement qu’ils ne pouvaient même bouger.
    — Outre ces cachots, d’une surface de près de 8 mètres, il y avait encore quatre cellules verticales qui complétaient les installations prévues dans ce bâtiment pour le supplice des êtres humains. Dans ces cellules, d’un demi-mètre de surface, privées, naturellement, de toute lumière, maints détenus avaient passé des heures et mêmes des semaines terribles. Il y était impossible de s’asseoir. Les prisonniers se tenaient accroupis dans l’obscurité. Surtout en hiver, les jours de grands froids, ce lieu devenait insupportable, puisqu’il y était impossible de bouger pour se réchauffer.
    — Les cellules verticales étaient prévues pour les détenus qu’on voulait « faire mûrir pour l’interrogatoire ». Elles servaient aussi – ainsi que les cachots – de pénitencier officiel.
    — Pour obtenir les résultats désirés à l’interrogatoire, les S.S. appliquaient souvent un supplice connu au Moyen Âge. Dans une mansarde lugubre, les patients étaient pendus par les mains nouées dans le dos. Une corde attachée aux pieds permettait de tendre le corps. Mais comme les détenus torturés de cette façon s’évanouissaient généralement après un quart d’heure, la méthode du « poteau » fut abandonnée, et remplacée par celle des « balançoires », dès que celles-ci ont été introduites au camp.
    — Un jour on avait retiré d’un cachot les cadavres des prisonniers de guerre soviétiques qui y étaient enfermés. Étendus sur le sol de la cour, les corps paraissaient singulièrement gonflés et bleuâtre, bien qu’ils fussent relativement frais. Certains détenus plus âgés, qui jadis avaient pris part à la Première Guerre mondiale, se souvenaient d’avoir vu déjà de pareils cadavres. Soudain ils comprirent de quoi il s’agissait… c’était donc le gaz !
    — Le premier essai du crime, le plus odieux projeté par Hitler, avait réussi pleinement. Dès ce moment, commença le drame atroce dont les victimes étaient des millions d’êtres humains, qui jusqu’à présent vivaient heureux et innocents.
    — Le Feldwebel S.S. Hauptscharführer Vaupel avait choisi, parmi les soldats de la première compagnie de S.S.-Totenkopfsturbmann stationnée au camp de concentration d’Auschwitz, six hommes dignes de la plus grande confiance. Il avait désigné ceux qui étaient depuis longtemps membres du corps noir de l’Allemagne S.S. (63) .
    —  Les soldats désignés devaient se présenter chez les S.S.-Hauptscharführer Hössler. Ils furent reçus par lui et avertis avec insistance qu’ils devaient garder un silence absolu sur ce qu’ils allaient voir dans quelques minutes. En cas de violation du secret, la peine de mort les attendait.
    — La tâche de ces six hommes consistait à former une ceinture hermétique autour du crématoire d’Auschwitz en barrant le passage par tous les chemins et les routes qui y menaient. Personne, ni soldats, ni officiers, n’était autorisé à passer cette ceinture. Les bureaux installés dans les bâtiments dont les fenêtres donnaient sur le crématoire devaient être évacués. Dans l’infirmerie des troupes S.S., aménagée au premier étage du bâtiment contigu au crématoire, il fut interdit à tous de s’approcher de la fenêtre par laquelle on pouvait voir le toit et la cour de ce lieu sinistre.
    — Tous les préparatifs terminés, Hössler s’assura encore que personne ne se trouvait sur le terrain interdit. Un triste cortège s’est mis alors en marche par les allées du camp. Il s’avançait du côté de la rampe qui longeait la voie ferrée, conduisant au camp, entre les magasins de ravitaillement de la garnison et les usines de l’armement allemand. Ils portaient tous une grosse étoile jaune signe de leur origine juive, cousue à leur vêtement. Leurs visages abattus témoignaient des grandes souffrances qu’ils avaient endurées. C’étaient surtout des gens âgés.
    — Quelques gardes sans fusil, armés seulement d’un revolver caché dans leur poche, conduisaient ce cortège vers le crématoire. Conformément aux instructions reçues de Hössler, ils assuraient les

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