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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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battue fut organisée qui, toutefois, n’avait apporté aucun résultat. Les évadés avaient disparu.
    — Le commandant était hors de lui. Comment donc aviser le Reichsführer ? Qu’allait-il arriver si ces deux détenus évadés, dont un était juif français, et l’autre juif grec, réussissaient à passer à l’étranger ou même s’ils allaient rapporter à la population allemande les méfaits accomplis à Birkenau ? Mieux valait ne pas y penser.
    — Les gardes reconnus responsables de l’évasion furent expédiés à Matzkau, camp disciplinaire pour les S.S. aux environs de Gdansk.
    — Une autre fois, deux détenus s’étaient enfuis d’un de ces bûchers dans deux directions opposées, profitant du moment où le garde S.S., étourdi par la chaleur de midi et la fumée, fût accablé de sommeil. Ce garde, soldat S.S. nommé Strutz, était tellement ahuri qu’il ne savait plus sur lequel des deux fuyards il avait à tirer d’abord. Avant qu’il n’eût repris ses sens, les deux évadés avaient disparu dans les fourrés. Probablement lui aussi aurait été expédié à Matzkau. Le visage blême, il attendait déjà l’interrogatoire à la porte de la section II, quand un rapport arriva qui lui apportait le salut. Les deux pauvres diables s’étaient égarés dans la forêt épaisse et, après avoir fait un cercle, ils s’étaient endormis dans une grange non loin d’Auschwitz, épuisés par la faim et la fatigue. C’est là qu’ils furent saisis par les S.S. Ils furent soumis à un interrogatoire pressant dans le but de leur arracher des aveux pour savoir si d’autres détenus du Sonderkommando projetaient aussi une évasion. Cet interrogatoire révéla un tableau bouleversant de la détresse humaine. Les évadés furent enfermés par la suite au Block 11, d’où ils ne revinrent plus.
    — De la sorte, le soldat Strutz put reprendre ses fonctions, le cœur allégé et avec la ferme résolution d’être désormais plus prudent.
    — Hössler avait un autre assistant zélé en la personne du S.S. Hauptscharführer Moll (60) qui l’aidait à remplir ses fonctions à Birkenau. Moll et Palitsch pourraient être rangés parmi les plus cruels bourreaux de la dernière guerre. La carrière de Palitsch s’acheva à Matzkau. Les massacres qu’il organisait – évidemment pour le salut de la grande Allemagne et mû par la fidélité aveugle à l’idéologie raciste – ne l’empêchaient pas de nouer des relations intimes avec les ennemis de l’État – entre autres des juifs – à condition que ceux-ci soient des femmes, jeunes et jolies. Toutefois, il ne put échapper à son sort, bien qu’il menaçât ses victimes de les supprimer si elles osaient le dénoncer. Heureusement pour lui, ses relations amoureuses avec une juive n’étaient pas connues. Mais une autre histoire d’amour, cette fois avec une internée lettone, Vera Lukas (61) , ainsi que l’habitude – très répandue d’ailleurs à Auschwitz – de s’approprier une partie des objets de valeur pris aux détenus à leur arrivée, pour s’assurer une vieillesse paisible, lui valurent plusieurs années de prison. Le S.S. Hauptscharführer Moll, par contre, fut décoré de la Croix de Guerre du Mérite de première classe pour son activité zélée à Birkenau ; Hössler, lui aussi, portait sur sa poitrine une K.V.K . (62) .
    —  Grabner et le commandant de camp se demandèrent alors sérieusement s’ils ne devaient pas, en cas d’évasions du Sonderkommando, soumettre tous les détenus appartenant à ce Kommando au « traitement spécial » – dénomination officielle pour l’extermination.
    — Ils étaient arrivés cependant à la conclusion que ce ne serait pas indiqué pour le moment, vu que l’équipe spéciale était déjà bien entraînée à son travail. Sans parler qu’un grand nombre de détenus de ce Kommando mouraient d’ailleurs infectés par la ptomaïne et étaient remplacés par de nouveaux internés, exclusivement juifs. Enfin, après plusieurs semaines de travail, toutes traces de massacre des Russes à Birkenau étaient effacées.
    — Mais le Sonderkommando ne devait pas trouver le repos !
    — Les cellules du Block 11 avaient des soupiraux aménagés au-dessous du niveau du sol. Naturellement, on ne pouvait rien voir par eux, mais ils laissaient passer une quantité suffisante d’air et un peu de lumière.
    — Outre ces cellules, il y avait aussi des cachots où un

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