L'holocauste oublié
aucun prétexte les sentinelles ne doivent abandonner leur poste. En cas de nécessité (incident, incendie, etc.) elles préviennent de la voix la sentinelle sur la face N de l’enceinte. Cette dernière sentinelle alerte le garde au moyen de la sonnerie électrique.
Emploi des armes.
Si un nomade tente de s’évader, la sentinelle qui l’aperçoit fait deux sommations : « Halte là ! » puis une « Halte là où je fais feu ! ». Si le nomade ne s’arrête pas ou ne rentre pas dans le camp, la sentinelle fait feu et prévient le chef de garde.
Évasion.
En cas d’évasion, le chef de détachement fait rechercher aussitôt le fugitif dans les environs immédiats du camp, prévient par téléphone les brigades de La Mailleraye, Saint-Julien-de-Vouvantes et Châteaubriant et rend compte au commandant de section.
Défense passive.
Les ouvertures seront soigneusement camouflées. Les lampes extérieures ne pourront être allumées que s’il y a nécessité absolue (rixe, tentative d’évasion, etc.).
En cas d’alerte aérienne, le personnel et les nomades gagnent les abris distincts qui devront être construits dès que possible.
Chambres de sûreté.
Deux locaux pouvant servir de chambre de sûreté seront aménagés à la partie sud du camp.
Châteaubriant, le 6 novembre 1940
Le sous-lieutenant Lodeho, commandant la section.
Le 18 novembre, annonce de la première arrivée « extérieure » par cette simple « copie conforme » portant le cachet de la préfecture du Morbihan.
— Entrevue à la Feldkommandantur avec le capitaine de gendarmerie de Pontivy et M. le chef de la première division à la préfecture du Morbihan.
— Les nomades du camp de Touboubou partiront par un train spécial qui quittera Pontivy le vendredi 22 novembre 1940 à 8 heures pour le Maine-et-Loire (Pouancé).
— L’embarquement des voitures aura lieu à partir de 7 heures.
— Prévoir les cordages, coins et calles pour l’arrimage des roulottes.
— Le capitaine de gendarmerie a été invité à se mettre d’accord avec la Kreiskommandantur et la gare de Pontivy.
Le préfet Pitton signe l’ordre de dépôt.
Le 6 décembre, le capitaine Leclercq, chef de camp, rédige son premier rapport à l’intention de l’autorité préfectorale.
Organisation matérielle.
Les nomades internés peuvent être divisés en deux catégories :
a) Nomades possédant une roulotte soit hippomobile soit automobile. Ils sont autorisés à loger dans leurs véhicules qui sont parqués à l’intérieur du camp. Ils sont soumis à la même surveillance et suivent le même emploi du temps que tous les autres.
b) Nomades voyageant à pied. Ils sont logés dans des bâtiments en maçonnerie, malheureusement très hauts et sans plafonds, ce qui en rend le chauffage pratiquement impossible.
Il existe un réfectoire muni de tables et de bancs mais c’est plus un hangar qu’un bâtiment du fait qu’il n’est pas entièrement clos. La température y est extrêmement basse et les courants d’air fort nombreux. Il sera inutilisable dans un avenir prochain, lors des grands froids.
Il n’y a pas de lavabos ni de lavoir. On s’efforcera d’améliorer cette situation en employant à cet effet les nomades susceptibles de rendre des services comme maçons, charpentiers, plombiers, etc. Des recherches sont en cours pour se procurer les matériaux indispensables.
Couchage.
Les nomades de la catégorie (a) font usage de leurs objets de couchage personnels.
Ceux de la catégorie (b) reçoivent un châlit, une paillasse garnie d’un traversin, deux couvertures chacun.
Aucune réclamation n’a été formulée à ce sujet jusqu’à présent. À retenir cependant qu’il n’y a plus actuellement que six couvertures disponibles (à part un certain nombre de couvre-pieds dits édredons américains, presque neufs ayant une réelle valeur et qu’il serait regrettable de distribuer aux nomades qui n’en prendront certainement aucun soin et les mettront très rapidement hors d’usage).
Il y a donc lieu de prévoir au plus tôt l’envoi de couvertures ordinaires.
Matériel d’ameublement.
Le personnel de garde et d’administration dispose des meubles strictement indispensables à leur besogne et à leurs besoins.
Pour les nomades, il n’y a rien, à part les bancs et tables du réfectoire. Cette pièce étant glaciale, les internés y séjournent le moins possible. Ils rentrent dans leurs
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