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L'Homme au masque de fer

L'Homme au masque de fer

Titel: L'Homme au masque de fer Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Bernède
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point fait pour déplaire aux convives, qui trouvaient le vin plus parfumé et la poularde plus dorée lorsque c’étaient les jolies mains de Guillemette qui les servaient.
    La petite n’avait d’yeux que pour Gaëtan, tant et si bien que Laparède, mi-riant, mi-vexé de voir que tout le succès allait à son ami, s’écria :
    – Tu perds ton temps, ma belle ! Notre ami n’aime que les blondes !
    La jeune fille avait rougi jusqu’à sa chevelure, dont les boucles noires et lustrées cascadaient sur ses épaules, et s’éclipsa sans rien dire.
    Enfin, lorsqu’ils eurent copieusement soupé, ils remontèrent dans leur chambre. Au passage, ils croisèrent Guillemette, et ses beaux yeux noirs se posèrent avec admiration sur le chevalier. Celui-ci s’en aperçut. Au passage, il lui tapota la joue.
    – Tu sais, dit-il en souriant, une brune comme toi ferait oublier toutes les blondes !
    Le naïf intérêt que la fillette témoignait pour lui l’avait à la fois touché et flatté, et il pensait que cette attention valait bien un compliment, même s’il n’en pensait pas le premier mot !
    Paroles bienheureuses, qui allaient avoir sur les événements à venir une influence décisive !
    Guillemette, oubliant l’heure, s’était mise à sa fenêtre, dissimulée par le feuillage d’un gros marronnier. Cette circonstance lui permit d’entrevoir une troupe de cavaliers qui s’approchait silencieusement. Devant l’auberge, ils mirent pied à terre.
    La jeune fille, croyant qu’il s’agissait de voyageurs, allait descendre et s’informer de ce qu’ils désiraient, lorsque, soudain, un nom saisi au vol l’arrêta tout net :
    – Vous êtes bien sûr, capitaine, que ce Castel-Rajac est lieutenant aux mousquetaires ?
    – Mais oui ! Commencez par lui. Allez à sa chambre et dès qu’il ouvrira, frappez-le sans explications. Vous exécuterez ensuite ses deux compagnons.
    L’homme qui avait parlé s’approcha de l’huis et heurta du poing, tandis que Guillemette cherchait un moyen de soustraire Gaëtan au danger qui le menaçait.
    Comme, en bas, on cognait de nouveau, elle se pencha et cria :
    – Qui va là ?
    – Ouvrez !
    – Je passe un cotillon et je descends !
    – Dépêche-toi, la fille ! Nous sommes pressés !
    Guillemette avait déjà quitté la fenêtre. Sans prendre le temps d’enfiler un jupon, pour la bonne raison qu’elle ne s’était pas encore déshabillée, elle courut à la chambre de Castel-Rajac et frappa de toutes ses forces.
    – Monsieur ! Monsieur ! cria-t-elle d’une voix étouffée : Ouvrez ! Ouvrez vite !
    Gaëtan, qui venait juste de s’endormir, s’éveilla en sursaut, bondit hors du lit et alla tirer le verrou.
    – Que se passe-t-il ? s’écria-t-il, étonné.
    – Il y a en bas une bande d’hommes armés qui demande à entrer… Ils viennent vous assassiner, vous et vos deux amis ! Fuyez !
    – Mordiou ! On ne nous assassine pas comme cela, la belle ! s’écria le Gascon en courant éveiller ses deux compagnons.
    Un conseil rapide fut tenu.
    – Il faut montrer à ces coquins qu’on est capable de soutenir la lutte un contre dix ! affirma Gaëtan avec sa superbe intrépidité.
    Mais Laparède, qui avait glissé un coup d’œil par la fente des volets, secoua la tête.
    – Mon ami, il y a des moments où la fuite est une nécessité. Songe que tu as des responsabilités. Tu risques de te faire tuer sans profit. La reine compte sur toi ; les mousquetaires sont ses derniers fidèles…
    – Fuir comme des lâches ? Jamais ! Guillemette, va ouvrir la porte !
    – Partez, Monseigneur ! implora la jeune fille. Je les ai vus ; ils sont au moins trente ! Que voulez-vous faire contre cette troupe ? Sautez par la fenêtre de la chambre de votre ami ; elle donne dans le jardin. À droite, il y a l’écurie ; vous sortirez par la porte, au fond. Elle ouvre sur la campagne. Pendant ce temps, je les retiendrai avec des balivernes…
    – Cette enfant a raison ! s’écria Assignac. Le courage est louable, mais la témérité, surtout quand on est chargé de responsabilités comme toi, est blâmable. Songe à Henry.
    Le Gascon finit par se laisser persuader. Ils s’élancèrent dans le jardin au moment où le verrou tiré, une bande d’hommes armés envahissait l’auberge du Vieux-Bacchus…

CHAPITRE VI
 
LA DAME MASQUÉE
 
    Une fois encore, grâce à la vigilance de la petite hôtelière, la vengeance du chevalier

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