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L'homme lesbien : Précédé de Tombeau de Merlin ou Jean Markale, poète de la celtitude

Titel: L'homme lesbien : Précédé de Tombeau de Merlin ou Jean Markale, poète de la celtitude Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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catégorie d’hommes qui n’est pas tombée dans le piège de ce dualisme injuste faisant de la femme un être inférieur, un objet n’ayant d’existence qu’à travers son appartenance à un individu de sexe masculin   : c’est l’ homme lesbien , que je préférerais appeler l’ homme tribade .
     
    Il est à l’opposé de l’homme machiste qui affirme et affiche une prétendue supériorité.
    Le terme français lesbien est très récent. Il est apparu dans le titre d’un roman de François Coupry en 1978 et désignait un type d’homme déjà étudié par les psychologues et sexologues anglo-saxons, notamment californiens, et appelé par eux he-lesbian , terme qu’ont repris les féministes du Women’s Lib’ dans les années 1970. On caractérisait par là un profil sexuel et affectif masculin bien précis que certains auteurs britanniques nommaient « anti-sexist man ».
    Peu importe l’appellation dont on revêt l’homme « lesbien » ou « tribade ». Il vaut mieux tenter de le définir.
     
    L’homme lesbien n’est ni un homosexuel, ni un efféminé ou un éphèbe   : il est conscient de ce que le principe viril a besoin de son contraire pour s’épanouir, et il cherche à s’accomplir. C’est un homme apparemment comme les autres. L’essentiel est de savoir « qu’il s’agit en fait de l’existence intégrée dans un individu de sexe masculin et hétérosexuel d’un ensemble de valeurs féminines qui le conduisent à avoir aux femmes, bien qu’homme, une relation analogue à celle des lesbiennes » (4) .
    La littérature abonde en êtres qui traduisent le vieux rêve de l’androgyne. Mais le concept d’homme lesbien rend peut-être mieux compte de l’aspiration de l’homme à réconcilier en lui les parts masculine et féminine.
     
    L’homme lesbien est attiré par la compagnie des femmes parce qu’il retrouve en elles les valeurs qu’il croit devoir dissimuler dans la société et, par-là, une assise personnelle. La femme qu’il aime, et dont il est aimé, l’encourage à développer ces valeurs de telle sorte qu’il se sente non pas castré, au contraire, encore plus homme, mais d’une virilité différente de celle du mâle.
    L’homme lesbien n’est pas un pervers, il réclame intérieurement un monde fondé sur une valeur méprisée   : la gentillesse – dont on oublie qu’elle distingua les nobles (les « gens ») de la plèbe. En la compagnie de la femme gentille, l’homme est envahi d’une douceur et d’une cordialité dont il se dit qu’elles peuvent contaminer le monde et rénover le masculin.
     
    Le profil lesbien de l’homme apparaît singulièrement complexe. Il comporte un ensemble de traits caractéristiques toujours associés et interdépendants. C’est d’abord l’image de la femme vécue comme égale et franchement complice, non comme simple partenaire. C’est ensuite le refus de toute attitude de rivalité ou de domination et la manifestation d’une grande sensibilité tant physique que morale. C’est encore l’attirance pour la personnalité de l’autre, en vertu de laquelle le vécu sensuel et le vécu intellectuel ne sont jamais dissociés, cela en dehors des normes officielles, de ce qu’on appelle les « bons usages » et de tous les modèles qui peuvent être imposés par la société.
     
    Ce sont surtout les pratiques amoureuses qui distinguent l’homme lesbien du macho . Ces pratiques sont celles des lesbiennes, ou plus justement celles des tribades, au sens étymologique du terme. L’homme lesbien est un frotteur , un caresseur et, pour satisfaire ses désirs, il n’a pas nécessairement besoin de la pénétration pratiquée par les couples dits « normaux » et qui constitue en fait la finalité de leur rapprochement.
     
    Il y va chez l’homme lesbien d’une sorte d’identification à l’autre, une complicité totale avec la femme dans une recherche passionnée de ses désirs et de leur satisfaction. Le plaisir qui naît ne peut pas plus se réaliser individuellement que dans une relation de supérieur à inférieur   : il résulte d’un échange où chacun se trouve à égalité, non seulement charnellement mais affectivement et intellectuellement. Dans une telle relation, on peut affirmer que l’amour n’a pas de sexe, tout au moins pas de sexe opposé à vaincre de quelque manière que ce soit.
     
    Pour l’homme lesbien – et la femme compréhensive qui est sa « complice » – le

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