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L'honneur de Sartine

L'honneur de Sartine

Titel: L'honneur de Sartine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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carmélite et une jeune fille innocente.
    – Et la suite, me la direz-vous, à la parfin ?
    – Que Madame Louise entend vous rencontrer. J’ai donc reçu mission de vous communiquer la nouvelle. Le plus tôt sera le mieux. Il faut, monsieur, obéir aux filles de France, fussent-elles religieuses.
    – Cela va sans dire. Et vous ne possédez aucune lumière du pourquoi de cette convocation ?
    – Vous lui poserez vous-même la question, mon ami.
    Elle disparut un moment dans le petit cabinet de toilette qui jouxtait le bureau du commissaire. Il l’entendit murmurer.
    – Vous avez de quoi monter une troupe de baladins avec toutes ces défroques. Je ne vous connaissais pas ce goût du travestissement.
    – Il est parfois nécessaire de paraître ce que nous ne sommes pas. Pour les besoins des enquêtes, bien sûr.
    – Que ne m’invitez-vous à ces divertissements-là ?
    – On vous a enlevée 37 une fois. Cela suffit. Ce sont des expéditions périlleuses.
    Elle reparut, consulta une petite montre émaillée entourée de brillants, présent de Nicolas, lui sauta au cou et l’embrassa.
    – Le carrosse doit être revenu me prendre.

    Il l’accompagna jusqu’au porche de la vieille forteresse et l’aida à monter dans la voiture sous le regard égrillard du père Marie qui les avait suivis et se frottait les mains d’excitation. Il rejoignit la basse-geôle où il trouva Bourdeau, la pipe aux lèvres. Sanson et Semacgus, habits tombés, préparaient leurs instruments. Nicolas s’empourpra sous le regard amusé du chirurgien de marine.
    – J’ai eu le privilège de saluer Mlle d’Arranet. Eh, eh !
    Et quelques instants de folie
    Valaient un siècle de raison.
    – Taisez-vous, vieux galantin.
    – Galantin certes, vieux point encore. Je vois que vous ne niez pas.
    Nicolas ouvrit sa tabatière, jeta un œil mélancolique sur le portrait du feu roi qui l’ornait et y puisa les pincées de tabac habituelles. Les éternuements le secouèrent à plusieurs reprises.
    – Par lequel commencerons-nous ? demanda Sanson.
    – Par celui qui a péri à coups d’épée.
    Sanson appela ses aides et leur donna ses instructions. Aussitôt ils apportèrent le corps qui fut déshabillé. Bourdeau se chargea de fouiller les hardes qu’on lui tendait au fur et à mesure de l’opération.
    – Rien que de très habituel. Quelques pièces, un écu double et une poignée de liards, un miroir de métal… Un mouchoir… sale… Il prisait. Une petite tabatière en écorce. Tiens ! Voilà qui est plus intrigant, un rossignol et… encore… oui, une poire d’angoisse.
    – Bien équipé, l’animal ! dit Nicolas. Ce qui m’afflige c’est que nous ignorons toujours ce qu’il était chargé de rechercher.
    – As-tu vu Sartine ?
    – Oui, il n’a pas nié que l’homme fût à lui. Mais rien de plus.
    – Sur le faux ?
    – Pas un mot. Vu l’humeur, j’ai préféré ne pas approfondir.
    – J’ajouterai à la liste un petit poignard caché dans le revers d’une manche. Il n’y a pas que nous qui prenons des précautions.
    – Il est à bonne école avec Sartine.
    – Y songes-tu ? Un ministre ne s’abaisse point à des détails aussi communs !
    – Messieurs, intervint Semacgus, en accord avec maître Sanson, j’estime qu’un examen superficiel suffira. Une ouverture ne nous apprendrait rien de plus.
    Le bourreau approuva.
    – Il n’y a aucun mystère. Trois coups d’épée, semble-t-il, l’un à la cuisse, bénin. L’autre a traversé l’épaule, le troisième, d’ailleurs redoublé, a été porté en plein cœur, tranchant une artère. De là, sans doute, le considérable épanchement de sang que vous avez dû constater. Que doit-on faire du corps ?
    – Ce que le ministre de la Marine décidera. Sinon, au cimetière de Clamart.
    Le corps fut enlevé et celui de Tiburce le remplaça sur la lourde table de bois au préalable lavée à grande eau. Nicolas soupira et prisa une nouvelle fois. Pour éprouvantes que fussent les ouvertures, elles l’étaient encore davantage lorsqu’il s’agissait d’une personne connue de son vivant.
    – Encore du curieux, et pas du moindre ! s’exclama l’inspecteur qui examinait un à un les vêtements. Notre homme est en culotte d’habit et bas de jour !
    – Nous sommes presque en été. Le temps est plus que chaud. Cela ne se conçoit pas.
    – Il y a mieux. Des morceaux d’un papier… déchiré.
    Bourdeau chaussa ses

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