L'inconnu de l'Élysée
civilisations perdues, à l'Asie, aux religions, à l'écriture, aux langues et aux arts premiers. Sans prétendre être exhaustif, citons : les grands Atlas Universalis de l'archéologie et des religions, Splendeurs des civilisations perdues, Femmes de Philippe Sollers, Chinese Ceramics, Les Arts de l'Asie centrale, Les Arts de la Chine (de 1665, dédié à Mgr de Colbert, cadeau de Charles Pasqua), Le Japon artistique , les cinq volumes du Dictionnaire encyclopédique d'histoire (de Michel Mourre, chez Bordas), le Dictionnaire universel francophone, l'Encyclopédie des Religions (de Frédéric Lenoir et Ysé Tardan-Masquelier), l' Histoire de l'écriture, des religions et des hommes (Jean Delumeau), Halte à la mort des langues (Claude Hagège), L'Enfant aux deux langues (Claude Hagège), Naissance de l'écriture cunéiforme et hiéroglyphique, L'Aventure des écritures, Les Rites de l'au-delà (Jean-Pierre Mohen), La Femme des origines (Claudine Cohen), L'Âge d'or de l'Humanité (Jean Chavaillon), Trois millions d'années, quatre-vingts milliards de destins (Pierre Chaunu), Mythologies, une anthologie illustrée des mythes et légendes du monde (Gründ), L'Archéologie en France et dans le monde (Nathan), de nombreuses publications d'Yves Coppens, Pascal Picq, Henry de Lumlet, Jean Malaurie, L'Aube de la France (Paul Guth), L'Identité de la France (Fernand Braudel), tous les livres d'art de la collection « Citadelles » chez Mazenod, de nombreux livres sur l'Égypte ancienne, sur l'art précolombien, sur l'histoire et l'art chinois, et toute la collection de l'univers des formes par André Chastel, L'Histoire générale de l'Afrique en huit tomes, d'autres ouvrages sur l'art africain, une Histoire de l'empire mongol , des livres sur Confucius, de Lao-Tseu, Les fils de Gengis Khan , des ouvrages sur le Tibet et beaucoup d'autres de la même eau, sans oublier celui qui a probablement été le plus lu depuis son adolescence, L'Empire des steppes : Attila, Gengis Khan, Tamerlan , de René Grousset, livre qui concentre et résume à lui seul le « Chirac intime ».
René Grousset était le directeur du musée Guimet quand le jeune Chirac entama la quête qui allait ouvrir un large champ à son imagination enfiévrée : monde des nomades et des chamanes, où l'art des steppes représente incontestablement l'une des communions les plus saisissantes de l'homme avec l'univers, selon l'expression d'André Malraux.
À partir d'un fonds culturel aussi « décalé » – je pense encore au parallèle avec François Mitterrand –, Jacques Chirac a-t-il, comme tous ses prédécesseurs de la V e République, envisagé d'écrire ?
Il commence par répondre « non » , puis nuance :
« J'ai écrit en grande partie La Lueur de l'espérance … Il faut vous dire que j'ai toujours été suroccupé … Il y a des gens qui ont une intelligence très véloce, moi je suis un besogneux, je ne suis pas un rapide, je n'ai donc pas trouvé le temps d'écrire.
– Vous auriez aimé écrire ?
– Probablement.
– Vous avez omis de me dire que vous avez rédigé en partie un manuscrit qui s'appelle Les Mille Sources . »
Le président de la République s'abstient de me répondre, mais me livre une confidence :
« Il y en a un qui me poussait à écrire : c'est Pierre Seghers… Et puis je ne l'ai pas fait », dit-il avec une pointe de regret dans la voix.
Quelques entretiens plus tard, ayant lu dans un ouvrage récent, La Guerre des trois 3 , que Jacques Chirac, envisageant à la fin de 1994, pour cause de mauvais sondages, d'abandonner la politique, avait commencé à élaborer un scénario sur une princesse chinoise, je l'interroge sur ce projet cinématographique.
« Je suis insensible à la haine et tout aussi insensible au découragement. Je ne crois pas aux sondages, qu'ils soient bons ou mauvais. C'est ma grande différence avec Sarkozy… Je lui dis toujours : “Arrête de te fier aux sondages !” »
– Vous voulez dire par là que vous n'avez jamais songé à arrêter à la fin 1994 ?
– Absolument pas !
– À quel moment avez-vous commencé à rédiger ce scénario ?
– J'ai commencé il y a sept ou huit ans… C'est l'histoire de Yang Guifei, La Concubine précieuse Yang , le grand amour qui anima la vieillesse de l'empereur Xuanzong, des Tang. J'avais réussi à convaincre la ravissante actrice chinoise Gong Li de jouer le rôle de Yang Guifei. C'est une merveilleuse
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