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L'inconnu de l'Élysée

L'inconnu de l'Élysée

Titel: L'inconnu de l'Élysée Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Péan
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histoire qui se passe au Moyen Âge, au viii e siècle. J'en ai écrit un bon tiers, je l'ai toujours sous le coude… »Toujours la même fascination pour la Chine, mais aussi pour le Tibet, le Japon. Sa femme rapporte qu'il ne se lasse pas de visionner Les Sept Samouraïs … On est bien loin de l'« agité », buveur de bière, quasi analphabète, n'aimant que les polars, dont le seul vrai plaisir serait d'arpenter les campagnes françaises et d'y flatter le cul des vaches. Sa culture, la vision du monde qui en découle, en font un président hors normes, et sa pensée politique ne peut pas, à l'évidence, ne pas en être imprégnée.
    1 Le petit Larousse écrit : n. m. (lat. viaticum , de via . route). a. Vx. Argent, provisions que l'on donne pour faire un voyage. b. Litt. Moyen de parvenir, soutien, atout. c. Liturgie . Sacrement de l'eucharistie administré à un chrétien en danger de mort.
    2 Dans une interview au Figaro datée du 23 novembre 1996, Jacques Chirac a déclaré à propos des Taïnos : « Quand toute l'Europe a célébré à sons de trompe Christophe Colomb, j'ai souhaité pour ma part rendre hommage aux peuples qui ont été les victimes de la découverte du Nouveau Monde. C'est pour cela que nous avions monté l'exposition consacré à l'art des Taïnos. »
    3 De Serge Raffy, Fayard, 2006.

II
    Grand-père,
pères et autres repères

12.
    L'imposante figure du grand-père Chirac
    « J'ai peu de souvenirs de mon grand-père Chirac, car il est mort alors que j'avais 5 ans. Il était très grand et fort. Dans la famille, on réduit de père en fils, en taille et en corpulence. Mon grand-père était plus grand que mon père, lequel était plus grand que moi. Ce doit être un phénomène de dégénérescence ! Mon grand-père était un vrai personnage, un bloc d'autorité. Il me terrorisait un peu. »
    Ces quelques mots du président suffisent à justifier qu'on aille faire connaissance avec son aïeul et son père, même si la connaissance de l'hérédité n'a jamais fait partie des sciences exactes. Jacques Chirac nous ouvre néanmoins une piste en affirmant – à tort – que les deux Chirac qui l'ont précédé étaient plus grands et plus forts que lui, et qu'ayant beau être le premier des Français, il n'est pas le plus grand des Chirac… Il voit en son aïeul un homme de quelque deux mètres, dépassant son fils de cinq centimètres et son petit-fils de dix… Or Jacques Chirac l'aurait dépassé de cinq centimètres, et son père de huit !
    Bernadette Chirac est elle aussi convaincue 1 que Louis Chirac a exercé une grande influence sur son petit-fils, alors même qu'il est mort quand le petit Jacques n'avait pas l'âge de raison : « Il en avait une peur épouvantable […]. Mais si mon mari n'a finalement pas connu ses grands-parents, je crois beaucoup à l'hérédité sur le plan du caractère. En le regardant évoluer au jour le jour, dans sa manière de travailler, d'exposer un dossier, je reconnais le didactisme de l'instituteur. »
    Laissons à nouveau le président égrener ses propres souvenirs : « Mes quatre grands-parents étaient instituteurs laïcs, mais le plus imposant était le grand-père Chirac. Il était maître d'école et il a terminé sa carrière à Brive comme directeur de l'école Firmin-Marbot, qu'on appelle aujourd'hui école Chirac. Si vous demandez l'école Firmin-Marbot, les gens ne savent pas ce que c'est, mais si vous demandez l'“école Chirac”, tout le monde connaît. Il a été un grand directeur d'école. Une autre chose connue est qu'il fut franc-maçon. J'ai même retrouvé dans le grenier de ma petite maison de Sainte-Féréole des accessoires de franc-maçon : c'était de notoriété publique. Michel Baroin 2 , un de mes grands amis, m'en parla comme de quelqu'un qui avait une place éminente dans la franc-maçonnerie.
    « Brive vivait au rythme des éditoriaux virulents que se lançaient chaque semaine le chanoine Chastrusse, dans le journal local catholique, et mon grand-père, dans le journal local de gauche. Plus tard, Louis Chirac a été correspondant de La Dépêche , et en était bien vu. Ce n'était pas un correspondant ordinaire, c'était une personnalité. »
    Jacques Chirac me quitte pour aller chercher un dossier sur son grand-père. Il revient avec quelques photocopies d'articles de journaux, celle de sa carte de correspondant de La Dépêche de Toulouse, et quelques lettres de son père datées de 1943 et 1945

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