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L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs

Titel: L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Norman G. FINKELSTEIN
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donc un stratagème pour refuser toute légitimité aux critiques contre les juifs : ces critiques ne pouvaient qu'être le produit d'une haine pathologique.
    De même que les associations juives se sont souvenues de l'Holocauste au moment de l'apogée de la puissance israélienne, elles se sont souvenues de l'Holocauste au moment de l'apogée de la puissance juive américaine. On prétendait néanmoins, dans les deux cas, que les juifs risquaient « un second Holocauste ». Ainsi, les élites juives américaines pouvaient adopter des postures héroïques tout en exerçant leur tyrannie au moindre risque. Norman Podhoretz, par exemple, a explicité le nouvelle position juive, adoptée après la guerre de 1967, de « résister à quinconque voudrait de quelque façon, dans quelque mesure et pour quelque raison que ce soit essayer de nous faire du mal... Exercer leur pouvoir sur ceux qui sont le moins capable de se défendre : telle est la véritable nature du célèbre courage des associations juives américaines... Désormais, nous défendrons notre territoire ^^ ». De même que les Israéliens, armés jusqu'aux dents par les États-Unis, remettaient courageusement en place les Palestiniens désobéissants, les juifs américains remettaient courageusement les Noirs désobéissants à leur place.
    59. Novick, The Holocaust, p. 173 (Podhoretz).
    Chapitre 2 :
    Faussaires, mercantis et histoire
    E RESPECTABLE écrivain israélien Boas Evron observe que « l'attention qu'on I j porte à l'Holocauste » est en fait « un endoctrinement officiel, de propagande, un ressassement de slogans et une vision fausse du monde, dont le véritable but n'est pas du tout de comprendre le passé mais de manipuler le présent. » En soi et de lui-même, l'holocauste nazi n'est au service d'aucun programme politique. Il peut servir de soutien à Israël aussi bien que d'arme contre sa politique. A travers un prisme idéologique, cependant « le souvenir de l'extermination nazie » est devenu (d'après Evron) « un outil puissant entre les mains des dirigeants israéliens et des juifs de l'étranger ^ » L'holocauste nazi est devenu l'Holocauste.
    Deux dogmes principaux sous-tendent le scénario de l'Holocauste : l'Holocauste est un événement historique unique dans sa catégorie ; l'Holocauste est l'apogée d'une haine irrationnelle et éternelle des Gentils envers les juifs. Ni l'un ni l'autre de ces dogmes n'était mentionné dans le discours public avant la guerre de 1967 ; et, bien qu'ils soient devenus les traits centraux de la littérature de l'Holocauste, aucune ne figure dans les travaux érudits sur l'holocauste nazi^. D'un autre côté, les deux dogmes ont des échos importants dans le judaïsme et le sionisme.
    Après la seconde guerre mondiale, l'holocauste nazi n'était pas un événement uniquement juif, et encore moins un événement historiquement unique. Les associations juives américaines, en particulier, s'efforçaient de le replacer dans un contexte uni-
    1. Boas Evron, « Holocaust: The Uses of Disaster », Radical America, juillet-août 1983, p. 15.
    2. Pour la distinction entre la littérature de l'Holocauste et les travaux d'érudition sur l'holocauste nazi, cf. Finkelstein et Birn, L'Allemagne en procès, l^^ partie, 3^ section.
    versel. Après la guerre de 1967, cependant, la solution finale nazie a été entièrement reconstruite. « La première étape, la plus importante, qui vint après la guerre de 1967 et devint l'emblème du judaïsme américain, c'est que [...] l'Holocauste était unique, sans parallèle dans l'histoire humaine », rappelle Jacob Neusner^. Dans un essai lumineux, l'historien David Stannard tourne en ridicule la « petite industrie des hagiographes de l'Holocauste qui défendent la singularité de l'expérience juive avec toute l'énergie et l'ingénuité de fanatiques théologiques'' ». Le dogme de la singularité, au fond, n'a aucun sens.
    Au niveau le plus élémentaire, tout événement historique est unique, ne serait-ce qu'en vertu de sa situation spatio-temporelle, et tout événement historique a des traits distinctifs aussi bien que des traits communs avec d'autres événements historiques. L'anomalie de l'Holocauste est que l'on fait de sa singularité un élément absolument décisif. Quel autre événement historique, pourrait-on demander, se caractérise essentiellement par sa singularité ? La démarche consiste à mettre les traits distinctifs de l'Holocauste en évidence

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