L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs
survivant de l'Holocauste » en attente d'être découvert.
En octobre 1999, l'éditeur allemand de Wilkomirski, en retirant Fragments des rayons, a finalement reconnu publiquement que ce n'était pas un orphelin juif mais
41. Lappin, p. 49. Hilberg a toujours posé les questions qu'il fallait. D'oii son statut de paria dans la communauté de l'Holocauste. Cf. Hilberg, The Politics of Memory, ibid.
un homme né suisse, nommé Brano Doessekker. Apprenant que les carottes étaient cuites, Wilkomirski a réagi en lançant un défi tonitruant « Je suis bien Benjamin Wil-komirski ». Il a fallu un mois à son éditeur américain, Schocken, pour ôter Fragments de son catalogue"*^.
Si l'on passe en revue maintenant les travaux sur l'Holocauste, la place qui y est donnée à la « connexion arabe » est révélatrice. Bien que le mufti de Jérusalem n'ait joué « aucun rôle significatif dans l'Holocauste », dit Novick, V Encyclopaedia ofthe Holocaust, publiée par Israël Gutman, lui donne « un rôle principal ». Le mufti est aussi à l'honneur à Yad Vashem : « On laisse entendre au visiteur, dit Tom Seguev, qu'il y a beaucoup de points communs entre le plan nazi pour la destruction des juifs et l'hostilité des Arabes envers Israël. » Lors d'une commémoration d'Auschwitz célébrée par le clergé de toutes les religions, Wiesel a protesté contre la présence d'un musulman : « Avons-nous oublié le mufti Hadji Amin ai-Hussein de Jérusalem, l'ami de Heinrich Himmler? » On se demande pourquoi, si le mufti a joué un rôle si important dans la solution finale de Hitler, Israël ne l'a pas traîné en justice comme Eichmann : après la guerre, il vivait juste à côté, au Liban".
Les apologistes ont désespérément cherché à impliquer les Arabes dans le nazisme, surtout après l'ignoble invasion du Liban en 1982 et alors que les « nouveaux historiens » israéliens contestaient les affirmations de la propagande officielle israélienne. Le célèbre historien Bernard Lewis a réussi à consacrer un chapitre entier de son abrégé d'histoire de l'antisémitisme et trois pages entières de sa « brève histoire des deux mille dernières années » au Proche-Orient, au nazisme arabe. À l'extrémité libérale du spectre de l'Holocauste, Michel Berenbaum, du musée de l'Holocauste de Washington, a généreusement reconnu que « les pierres jetées par les jeunes palestiniens furieux de la présence israélienne... ne sont pas l'équivalent de l'assaut nazi contre les civils juifs impuissants'*'* ».
L'extravagance la plus récente autour de l'Holocauste est le livre de Daniel Jonah Goldhagen, Hitler's Willing Executioners (Les bourreaux volontaires d'Hitler). Toutes
42. « Publisher Drops Holocaust Book », New York Times, 3 novembre 1999. Allan Hall et Laura Williams, « Holocaust Hoaxer? »New York Post, 4 novembre 1999
43. Novick, The Holocaust, p. 158. Segev, Seventh Million, p. 425. Wiesel, And the Sea, p. 198.
44. Bernard Lewis, Sémites and Anti-Semites, New York, 1986, chap. 6 ; Bernard Lewis, The Middle East, New York, 1995, pp. 348-350. Berenbaum, After Tragedy, p. 84.
les revues qui comptent ont publié un ou plusieurs comptes rendus dans les semaines qui ont suivi sa parution. Le New York Times a multiplié les recensions louangeuses du livre de Goldhagen, « une de ces rares nouveautés qui méritent d'être qualifiées d'ouvrages de référence » (Richard Bemstein). Le magazine Time a qualifié le livre, qui s'est vendu à plus de cinq cent mille exemplaires et a été traduit dans treize langues, de « deuxième livre de l'année, catégorie essais » et de « livre le plus commenté de 1 année ».
Soulignant « les recherches remarquables » et « l'abondance de preuves... reposant sur des documents et des faits incontestables », Elle Wiesel a salué en Hitler's Willing Executioners « une terrible contribution à la compréhension et à l'enseignement de l'Holocauste ». Israël Gutman l'a loué pour « la façon dont il soulève à nouveau des questions essentielles » que « les spécialistes officiels de l'Holocauste » avaient ignorées. Sélectionné pour la chaire d'Holocauste de l'université de Harvard, associé à Wiesel dans la presse nationale, Goldhagen est rapidement devenu inévitable dans les tournées de conférences sur l'Holocauste.
La thèse centrale du livre de Goldhagen est le dogme officiel de l'Holocauste : mû par une haine maladive, le peuple allemand a
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