L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs
sauté sur l'occasion que leur a donnée Hitler d'assassiner les juifs. Même l'écrivain reconnu de l'Holocauste Yehuda Bauer, maître de conférence à l'université hébraïque et directeur à Yad Vashem, a, par moment, accepté ce dogme. S'interrogeant il y a quelques années sur l'état d'esprit des assassins, Bauer avait écrit : « Les juifs ont été assassinés par des gens qui, dans une large mesure, ne les haïssait pas... Les Allemands n'avaient pas besoin de haïr les juifs pour les tuer. » Cependant, dans un compte rendu récent du livre de Goldhagen, Bauer soutient exactement le contraire : « Le type le plus affirmé d'attitudes meurtrières a dominé à partir de la fin des années trente... Au commencement de la seconde guerre mondiale, la grande majorité des Allemands s'identifiait avec le régime et sa politique antisémite au point qu'il était facile de recruter les assassins. » Interrogé sur cette contradiction, Bauer a répondu : «Je ne vois aucune contradiction entre ces affirmations''^ »
45. New York Times, 27 mars, 2 avril, 3 avril 1996.Time, 23 décembre 1996.
46. Yehuda Bauer, « Reflections Concerning HolocaustHistory », Louis Greenspan et Graeme Nichol-son, éd., Fackenheim, Toronto, 1993, pp. 164 et 169. Yehuda Bauer, « On Perpetrators of the Holocaust and the Public Discourse », Jewish Quarterly Review, n° 87, 1997, pp. 348-350. Norman G. Finkel-
Bien que revêtu d'un apparat universitaire, Hitler's Willing Executioners n'est rien d'autre qu'une compilation inspirée par une violence sadique. Il n'est pas étonnant que Goldhagen ait vigoureusement fait la promotion de Wilkomirski : Hitler's Willing Executioners, c'est Fragments avec des notes. Bourré de grosses erreurs de présentation des sources et de contradictions internes, Hitler's Willing Executioners est dépourvu de valeur scientifique. Dans L'Allemagne en procès. La thèse de Goldhagen et la vérité historique, Ruth Bettina Birn et l'auteur de ces lignes ont montré l'indigence de l'entreprise de Goldhagen. La controverse qui a suivi a dévoilé de façon absolument éblouissante le fonctionnement interne de l'industrie de l'Holocauste.
Birn, spécialiste mondiale des archives consultées par Goldhagen, a d'abord publié ses critiques dans The Cambridge Historical Journal. Déclinant l'invitation de la revue à publier une réponse circonstanciée, Goldhagen a préféré engager une prestigieuse société d'avocats londonienne pour attaquer Birn et les éditions de l'université de Cambridge pour « des diffamations nombreuses et graves ». Exigeant une rétractation, des excuses et la promesse que Birn ne renouvellerait pas ses critiques, les avocats de Goldhagen ont alors menacé « d'une augmentation des dommages-intérêts si vous donniez une quelconque publicité à cette lettre "^^ ».
Peu après la publication par l'auteur de ces lignes d'une analyse tout aussi critique dans New Left Review, Metropolitan, un filiale d'Henry Holt, accepta de publier les deux essais en volume. A la une, [le magazine juif] Forward avertit que Metropolitan « préparait la sortie d'un livre de Norman Finkelstein, opposant notoire à l'état d'Israël ». Forward est le principal agent de « l'holocaustiquement correct » aux États-Unis.
Affirmant que « le parti-pris évident de Finkelstein et ses déclarations audacieuses... sont irréversiblement marqués du sceau de son antisionisme », le président de la Ligue contre la diffamation, Abraham Foxman, en appela à la maison Holt pour que la publication du livre soit abandonnée : « La question... n'est pas de savoir si la
stein et Yehuda Bauer, « Goldhagen's Hitler's Willing Executioners : An Exchange of Views », Jewish Quarterly Review, n° 1-2, 1998, p. 126.
47. Pour une vue générale de cette affaire et des paragraphes qui suivent, cf. Charles Glass, « Hitler's Unwilling executioners », New Statesman, 23 janvier 1998, Laura Shapiro, « A Battle Over the Holocaust », Newsweek, 23 mars et Tibor Krausz, « The Goldhagen Wars », Jérusalem Report, 3 août 1998. Pour tout ce thème, cf. www . NormanFinkel stein . com (qui comporte un lien vers le site de Goldhagen).
thèse de Goldhagen est juste ou fausse mais de définir ce qui constitue « une critique légitime » et ce qui dépasse les bornes. » « Que la thèse de Goldhagen soit juste ou fausse », répliqua Sara Bershtel, éditeur adjoint de Metropolitan, « c'est justement cela, la question. »
Léon
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