Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
première ligne ; il est couvert de boue et saigne d’une estafilade au visage.
    – Qui est-ce qui commande cette bande de crétins ?
    L’Oberleutnant Löwe, notre nouveau chef de compagnie, frémit.
    – Qui appelez-vous crétins ?
    – Mais votre compagnie ! Filez donc ! Vous ne voyez pas que vous attirez le feu de l’ennemi ?
    A l’abri derrière un muret, nous suivons la discussion avec intérêt.
    – Un coup de pied au cul, c’est tout ce que ça mérite ! crie Porta.
    – Vos hommes insultent un officier ! rugit l’artilleur. Vous ne voyez pas que je suis lieutenant ?
    – Un pur crétin ! lui crie Löwe appuyé par toute la compagnie en chœur.
    – Vous aurez de mes nouvelles !
    La batterie Do est en position à quelques centaines de mètres, de l’autre côté du chemin. Uhij… hurlement de roquettes. Le parapluie de feu rend la nuit plus claire que le jour.
    Terrifiés, nous nous serrons les uns contre les autres en nous pressant contre le muret. Plus personne ne parle devant la mer de feu qui naît de l’autre côté.
    – Les Amerloques en chient une ventrée ! gronde Petit-Frère.
    – En colonne par un derrière moi, commande Löwe. En avant, en avant !
    Derrière nous l’enfer se déchaîne. Un éclat déchire l’officier d’artillerie. Tout est hasard… S’il ne s’était pas disputé avec nous, il avait la vie sauve. Tenez, ce souvenir, un jour nous nous sommes trouvés sous des arbres avec des gens du génie ; il pleuvait, les branches gouttaient, et Porta soudain, en eut assez de cette douche. Suivi par notre groupe, il se leva et s’en alla. Nous n’étions pas à cinquante mètres qu’une explosion retentit : l’arbre, les hommes du génie, tout avait disparu. Un autre jour, nous entrâmes dans une maison abandonnée pour faire une partie de cartes avec la section des chasseurs de chars. Tout à coup, Porta aperçut deux fils tendus sur le chemin ; il jeta les cartes et se mit à suivre les fils. Nous suivions Porta. Le temps de faire cent mètres et la maison sautait. Le hasard ! Une seconde de trop à l’endroit marqué par le destin et c’est la fin.
    En ce moment nous relevons une compagnie de S. S. appartenant à la division des Hitler-Jugend, douzième division des Panzergrenadieren. Aucun d’eux n’a atteint les dix-huit ans, mais en trois jours, ces gamins silencieux, renfermés, sont devenus des vieillards. La moitié de leur compagnie est tombée.
    Sans un mot, ils emballent leurs affaires et emportent tout, même les douilles vides. Nous les regardons en secouant la tête.
    – Quelle discipline ! s’écrie Heide avec admiration. Quels soldats ! Vous avez vu ? Tous les officiers avaient la croix de fer de première classe. A quoi j’arriverais comme chef de groupe chez eux !
    – A la mort du héros, répond laconiquement Porta.
    Mais Heide, subjugué, suit des yeux les malheureux gamins qui s’éloignent en colonne par deux le long de la colline jonchée de grenades. Chaque pièce d’équipement est réglementaire ; les cols vert foncé marqués S. S. sortent des vestes de camouflage afin que nul n’ait le moindre doute sur leur identité.
    Va les rejoindre, propose Porta. On ne te retient pas, maniaque de la guerre.
    Heide ne se fâche pas, il rêve. Il se voit déjà officier et tâte son cou où déjà il sent la croix de chevalier ; il ne se fâche même pas lorsque Petit-Frère lui tend une croix de bois.
    – Tiens, celle-là au moins tu es sûr de l’avoir !
    Il commence à pleuvoir, l’eau nous dégouline du casque dans le dos. Quel climat sur cette côte ! Brouillard, pluie, vent, de la boue partout. Nous ressemblons à des statues de boue ; l’argile rouge colle à tout, aux armes et jusqu’au ravitaillement.
    Peu avant l’aube, l’attaque se déclenche, mais les autres ne savent pas que les S. S. ont été relevés, et nous les laissons approcher tout près. Une discipline du feu qu’ils ne connaissent pas et que nous avons apprise sur le front russe. On les fauche à quelques mètres de la position. Ce sont des Canadiens paraît-il, ces cruels Canadiens que nous détestons. De vrais sadiques ; ils attachent les prisonniers aux chars avec du barbelé, la balle dans la nuque est monnaie courante, pas de pitié à attendre des Canadiens.
    Et puis viennent des Gordon Highlanders, mais ceux-là, nous ne leur en voulons pas. Porta cherche une pipe pendant que nous allons ramasser trois de leurs blessés

Weitere Kostenlose Bücher