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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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nos armes rend nos épaules douloureuses ; j’y fourre un calot mais ça ne sert pas à grand-chose ; le gaz de la poudre me brûle les yeux, la soif me rend presque fou, les munitions filent à toute allure.
    Un instant de répit, un instant menaçant qui plane sur les ruines. L’instant se prolonge. Repos d’une heure. Mais cette fois voilà des Jabos qui arrosent les murs de napalm, puis c’est l’artillerie, et puis de nouveau les chars. Petit-Frère saisit une mine T, saute sur un Churchill , rate son coup. La mine retombe sans dommage pour le char qui se met à tourner en rond ; des balles lumineuses tombent en pluie autour de Petit-Frère, c’est au moins ça qu’ils ont appris des Russes !
    D’un bond, le géant atterrit sur l’arrière du char… c’est un suicide ! Il est fou ! Il pose son pied sur l’ouverture de la tourelle, décharge sa mitraillette à l’intérieur du véhicule, saute en bas, jette d’une main de maître ses grenades dans l’écoutille. Le lourd Churchill tourne sur son axe, écrase quelques Anglais, renverse quelques arbres, monte sûr un talus et fait la culbute. L’essence enflammée gicle partout. Un instant il gît, les chenilles tournent à vide, puis explose dans un horrible fracas.
    _ En arrière ; hurle le lieutenant Löwe dont le visage est inondé de sang.
    Par petits groupes, la compagnie essaie de décrocher. Je tire de la hanche, oubliant qu’on ne peut le faire avec une 42 et je manque de tuer Barcelona et Porta. Le recul me jette par terre… je lâche la mitrailleuse qui tire toute sa bande, et il faut que je me colle à l’abri de mon arme ! Mais une balle effleure la cuisse de Petit-Frère qui hurle ! Il donne un coup de pied à la mitrailleuse, devient fou, me jette une grenade à main.
    – Salaud ! Assassin de camarades ! Saboteur !
    C’est un dément qui sort son nagan et tire sur moi. Il ne s’agit pas de plaisanter avec cet hercule quand la fureur s’empare de lui ! Je prends mes jambes à mon cou, mais il attrape la mitrailleuse et me la jette dans le dos… Je tombe. Il est sur moi ! Je sens déjà son haleine, il va me tuer ! D’un effort surhumain, je me relève, trébuche dans un trou, dévale un talus, et vois là lin gros Churchill arrêté à côté de deux Anglais qui gisent blessés. Derrière moi arrive Petit-Frère. Fou de peur, j’empoigne mon revolver… Mes deux coups filent vers le ciel ! Je saute dans un fossé bourbeux qui me happe mais la terreur décuple mes forces. Derrière moi, le géant s’est empêtré dans une haie, et j’entends des ordres hurlés par le lieutenant, mais tout m’est égal ! Un Feldmarschall lui-même ne pourrait m’arrêter. Je tourne en rond, me cache sous des buissons, mes yeux me brûlent et voient double… Je suis perdu !
    Dans le champ, des Anglais arrivent en tirailleurs, mais comparés à Petit-Frère, ils ne sont pas dangereux. Où est-il ? Est-ce qu’il me guette derrière un arbre ? Je prie qu’une grenade le mette en bouillie et me rappelle le jour où je lui ai cassé la tête avec un tabouret de fer. Il m’a cherché cinq jours durant dans tout Paderborn, hurlant jusque devant les sentinelles du 15 e cavalerie. Quelques-unes ont des dentiers depuis ce jour-là…
    Il est là ! Je le vois sur le chemin, son gros lance-flammes à la main. Lorsqu’il se croit attaqué, ce primitif devient une panthère. Je replonge dans le fossé, en sors à demi étouffé et le vois disparaître au tournant du chemin. A cet instant, arrivent au pas de course le lieutenant et mes camarades.
    – Je vous fais passer en conseil de guerre !
    Les autres me lancent des regards de haine. Je suis seul, entouré d’ennemis.
    – Mon lieutenant, Petit-Frère veut me tuer !
    – Qu’il le fasse ! hurle Löwe.
    – Et où est la M. G. ? demande sournoisement Heide.
    – Où est votre arme ? répète Löwe, les paupières serrées.
    – Elle est tombée, mon lieutenant.
    – Tombée ? Vous la retrouverez, même s’il faut la chercher sur la table du général Montgomery !
    – Espèce de con ! siffle Barcelona avec rage, tu as failli tuer toute la compagnie avec ta façon idiote de tirer !
    Porta crache avec dégoût dans ma direction. Et voilà que ça reprend, des grenades sifflent, des branches d’arbres arrachées volent dans l’air ; mes camarades s’enfuient en courant me laissant tout seul. Des voix anglaises ! Ma terreur est au comble. Je me jette dans

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