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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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marmite à moitié pleine, une barbe où s’accrochent des restes de spaghettis… un petit homme brun coiffé d’un turban gris : c’est un Gurka, un de ceux qui vous coupent les oreilles !
    D’instinct, je le frappe du tranchant de la main sur la gorge, un coup que l’on travaille sur des sacs de sable et des bûches. Ça le rejette er-arrière, mais il saisit son grand kriss. C’est lui ou moi. Je lui donne un coup de pied dans la figure, lui tombe dessus, lui écrase la main sous ma botte cloutée, je le mords à la gorge. Nous sommes deux fauves qui se battent à mort, deux spécialistes de toutes les finesses des tueurs.
    Le kriss dans sa main gauche, il frappe vers ma tête et d’un coup de pied me rejette. Tel un bouc, je lui rentre dedans tête baissée, le kriss lui saute des mains… Un coup de pied dans l’entrejambe, je le saisis aux oreilles, lui cogne l’arrière de la tête contre une pierre ; il crie des mots que je ne comprends pas, mes mains sont rouges de sang, ses pieds bougent convulsivement, son visage n’est qu’une masse sanglante, et moi, vidé de forces, je m’effondre à ses côtés ! Son corps mourant tressaute, mais je suis fou de peur, je le guette, et je lui enfonce mon couteau dans la poitrine.
    Je reprends la mitrailleuse. Il faut fuir… fuir ! Un bruit de chenilles ! Le bruit devient plus fort. Ils arrivent vers moi ! D’un bond, je disparais dans un fossé plein d’eau mais je sens la chaleur des moteurs au moment où ils me dépassent… Je continue à fuir. Des champs, des haies, encore des champs, et tard dans la nuit, je tombe sur une section de pionniers allemands dont le commandant m’injurie.
    – Eh bien salopard ? Vous avez sans doute perdu votre unité ? Personne ne croira ça, je vous connais vous autres ! Des tire-au-flanc qui sont bons pour le conseil de guerre.
    – 27 e Panzer S. B. V., 5 e compagnie, mon commandant, dis-je au garde-à-vous, la mitrailleuse sur l’épaule selon le règlement.
    _ Espère que votre compagnie vous accueillera comme il faut, s’pèce de lâche ! Si je vous retrouve, je vous pends haut et court. Filez !
    La compagnie est à quatre kilomètres à l’ouest, dans un hameau. Mon retour se fit sous les huées, et je me rendis auprès du lieutenant Löwe qui était en conversation avec le Hauptfeldwebel Hoffmann.
    – Mon lieutenant, Fahnenjunker Hassel de retour avec la M. G. 42 perdue. Rien à signaler.
    Löwe murmura des mots incompréhensibles et me dit :
    – Rompez ! d’un air indifférent.
    – Tiens ? Qui vient là ? dit Petit-Frère d’excellente humeur. Suis content que je n’aie pas pu mettre la main sur toi, assassin ; mais ça peut attendre. En ce moment, je suis occupé.
    – Qu’est-ce que tu as donc fait pendant tout ce temps-là ? me demanda le Vieux d’un air amer.
    Que dire ? Je ne recueillerais que des quolibets. J’allai donc en silence nettoyer ma mitrailleuse, mais Porta me poussa du coude d’un air malin :
    – Comment était la fille ? Tu donneras l’adresse.
    Coup de sifflet à roulettes.
    – 5 e compagnie, en avant, en avant ! Marche, marche ! Allons traînards, crie le lieutenant Löwe avec impatience.
    Il claque des talons :
    – Compagnie à droite, droite ! Attention gauche !
    Le lieutenant vire sur lui-même, la main au pansement blanc qui entoure sa tête.
    – Mon commandant, la 5 e compagnie prête, parée pour la marche. Pertes : un officier, trois sous-officiers, soixante hommes. Envoyés à l’ambulance : un sous-officier, quatorze hommes, quatre disparus ; une M. G. perdue et rapportée.
    Hinka, indifférent, salue de deux doigts à la casquette.
    – Merci, lieutenant. – Lentement, il passe la revue, examine chaque homme et s’arrête devant moi, ahuri. – De quoi avez-vous l’air ? Voyez à mettre de l’ordre dans votre uniforme et montrez-moi votre mitrailleuse. Ouvrez, sortez la pipe. – Dieu merci, l’arme est en état. – Löwe, marquez cet homme : trois heures d’exercice punitif dès que nous serons au repos.
    Löwe hoche la tête en silence et fait un signe au Hauptfeldwebel Hoffmann.
    – Demi-soldat ! gronde Hoffmann en notant mon nom sur son carnet. Je vais m’occuper de toi, salopard.
    Le regard droit devant moi, je me disais que je ne m’attendais pas à autre chose.
    – Fusil sur l’épaule droite, colonne de marche gauche, gauche.
    Les bottes frappent en mesure le sol mouillé.
    – Chantez ! Une

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