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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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Christchurch et pénétrèrent dans l’immense cathédrale par l’entrée sud. La nef était envahie de pèlerins qui bavardaient tranquillement en attendant d’être autorisés à entrer dans le sanctuaire. Colum et Kathryn se frayèrent un chemin au milieu d’eux jusqu’à l’un des transepts. Ils rejoignirent Luberon devant la tombe du Prince Noir.
    — Voilà un moment que j’attends, dit le clerc avec humeur.
    Kathryn lui exprima ses excuses.
    — Oh, ce n’est pas très grave, se récusa Luberon, ici, tout est d’une telle splendeur, n’est-ce pas, Maître Murtagh ?
    — Chaque fois que j’y viens, j’en reste émerveillé, Maître clerc.
    Colum leva les yeux sur les grands vitraux aux magnifiques dessins : les couleurs étaient si vives que la lumière du soleil était transformée en un arc-en-ciel dont la beauté saisissait l’âme et comblait les yeux. Colum regarda ensuite la tombe en marbre du Prince Noir : elle portait l’effigie sculptée du chevalier, les mains jointes, ainsi que sa devise : « Ich Dien », et les armes de son blason.
    — Vous avez interrogé les moines ? demanda Colum à brûle-pourpoint.
    — Oui, répliqua Luberon. Aucun écuyer ni personne de la suite du feu comte de Warwick ne s’est présenté à Cantorbéry. Personne n’a vu de pendentif en or ni de saphir appelé l’OEil de Dieu.
    Luberon haussa les épaules.
    — Désolé, je n’ai pas pu en apprendre davantage.
    Colum tapa du pied avec impatience.
    — Dans ce cas, que faisait Brandon si près de Cantorbéry quand on l’a capturé ? S’il s’était rendu à la cathédrale, il aurait eu le pendentif avec lui.
    — Le prieur a dit autre chose, poursuivit Luberon. Quand je lui ai expliqué comment Brandon avait été pris, il m’a raconté que, voilà trois ans, Warwick et sa suite étaient venus ici en pèlerinage. Les moines ont reçu le comte et ses écuyers dans leur réfectoire, et Brandon était présent. Le prieur s’en souvient comme d’un homme fin et perspicace, qui assurait être natif de Maidstone.
    Colum fixa Kathryn.
    — C’est étrange, soupira-t-il. Brandon était un écuyer de bonne naissance, il connaissait bien le pays, il était fin et perspicace, et pourtant il s’est laissé capturer très facilement. Il reste une dernière chose à tenter, conclut-il d’un air de défi. Nous allons exhumer son corps. Peut-être nous révélera-t-il un indice.
    L’Irlandais et Kathryn sortirent de la cathédrale et gagnèrent le portail du domaine.
    — Vous feriez une chose pareille ? demanda Kathryn. Vous exhumeriez le corps de Brandon ? Qu’espérez-vous découvrir ? Et qui pourra identifier le cadavre ?
    Le regard de Colum se porta sur la foule des pèlerins qui sortaient par la grande porte de la cathédrale.
    — Si seulement il se trouvait quelqu’un qui ait bien connu Brandon et qui puisse le reconnaître ! soupira-t-il. Quelqu’un qui aurait combattu avec lui à Barnet, par exemple.
    Colum eut un sourire plein d’amertume.
    — Hélas, ce sera difficile. Qui serait stupide au point de reconnaître qu’il se battait du côté des vaincus dans la récente rébellion contre le roi ?
    — En vérité, vous pensez que Brandon n’est peut-être pas mort, n’est-ce pas ? interrogea Kathryn.
    — C’est bien possible, en effet. Et si c’était Sparrow qui était mort ?
    Colum joua avec le pommeau de sa dague.
    — Quoi qu’il en soit, il faut exhumer le corps de Brandon.
    Ils sortirent de l’enceinte de la cathédrale et retrouvèrent leurs chevaux à l’Auberge du Soleil.
    Colum partit pour Kingsmead et Kathryn le suivit des yeux.
    « Ah, si je pouvais lui parler à coeur ouvert ! songea-t-elle. Et si seulement il me parlait aussi, me disait exactement ce qu’il pense ! »
    Elle le regarda remonter Sun Street, et son allure lui disait clairement qu’il n’était pas paisible. Il tournait la tête à droite et à gauche, sondant la foule pour y repérer un possible assassin.
    « Ô mon Dieu, se prit à supplier Kathryn, faites qu’il ne meure pas ainsi ! »
    Elle prit une profonde inspiration et sourit au gamin qui avait accouru pour l’aider à se mettre en selle. Elle lui donna une piécette et s’en fut, la tête ailleurs, au milieu de la foule ; elle descendit Mercery pour gagner Hethenman Lane. Au passage, elle s’arrêta pour s’assurer que les deux soeurs, Maude et Eleanor, se portaient bien. Or, elle dut frapper à la porte

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